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Eugène ATGET ( IV ).. la rue à PARIS
EUGENE ATGET.... ( PORTRAIT IV ) .. LA RUE à PARIS
Eugène AtgetRue Zacharie, en septembre 1899La rue
par Guillaume Le GallLes transformations d'Haussmann
Pressée par la révolution de 1848, l'œuvre du préfet Haussmann accomplit avec force les transformations de Paris commencées sous la Restauration.Le pouvoir en place voulait éviter de nouveau tout soulèvement populaire. Pour ce faire, il fut décidé de désengorger le centre de Paris, pour faciliter la circulation mais aussi pour assainir certains quartiers insalubres.Ainsi, les grandes percées des boulevards participaient de l'organisation générale du nouvel urbanisme parisien.Rue Mouffetard 1899L'embellissement de Paris passa aussi par l'élévation de monuments. Posés au bout des grandes perspectives ouvertes par les voies de communication nécessaires au développement industriel et moderne dont Napoléon III voulait doter la capitale, les monuments du second Empire vont créer une rupture d'échelle avec le vieux Paris.Sans saisir les liens consubstantiels entre les monuments et leur environnement, l'administration haussmannienne négligera jusqu'au mépris le tissu urbain mineur.C'est ce que l'architecte viennois Camillo Sitte qualifia en 1889 de “maladie moderne du dégagement”.À cette critique que Haussmann rencontra maintes et maintes fois, il rétorquait dans ses Mémoires : “Citez-moi un ancien monument digne d'intérêt, un édifice précieux pour l'art que mon administration ait détruit ou dont elle se soit occupée sinon pour le dégager et le mettre en aussi belle perspective que possible.”L'activité de la rue
Atget ne photographie jamais les transformations haussmanniennes.Ceci à tel point que l'on peut supposer une démarche consciente et volontaire. Dans tous ses travaux, il évite soigneusement les traces de ces transformations et préfère rendre compte de l’une des conséquences du processus de l'haussmannisation de la ville : la distinction entre un nouveau et un vieux Paris.Le photographe s'intéresse donc à l'ancienne ville et aux activités qui s'y déroulent. Ces activités nombreuses sont, pour Atget, l'image d'un Paris qui persiste, et non pas une simple évocation nostalgique. Bien plus, ce vieux Paris, son mode d'organisation sociale, ses rites et ses usages présentent une véritable alternative à la modernité haussmannienne et à ses mutations.Pour lui, les personnages qui animent ces rues façonnent l'espace urbain et sont, littéralement, la ville. Car les activités des petits métiers, des commerces de rue ou des étalages ne sont pas contraintes par les nouvelles dispositions de l'urbanisme haussmannien.Ainsi, sur les photographies d'Atget, la profusion des marchandises portées à même le corps des marchands confère à la vieille ville une morphologie dynamique et vivante. Les étalages qui débordent sur les trottoirs, brouillant les limites entre l'espace privé et l'espace public, renvoient, eux, à l'organisation spatiale propre à la ville pré-haussmannienne.
Deux villes, deux théâtres
Atget photographie Paris en prenant le soin que jamais l’œuvre haussmannienne, pourtant largement achevée, n'investisse ses images. Il y avait donc pour Atget “deux villes” dans une même et une seule ville. Aussi, il est commode d'y distinguer deux théâtres et deux décors urbains. Loin des attractions de la vie moderne qui se déroulent sur les grands boulevards, Atget pose le décor de son théâtre urbain en photographiant les rues vides du vieux Paris.Eugène AtgetSainte-Pélagie en août 1898, démolie en mai 1899. Dans le fond, l'hôpital de la Pitié 1898Quand il photographie l'activité des Parisiens, ceux-ci sont pris dans leur environnement immédiat que constitue le tissu urbain de la ville. Alors que d’un côté, “les façades haussmanniennes, construites isolément les unes des autres, doivent être comprises en un tout, en la seule page qu’elles dressent dans le déroulement du décor qu’elles trouent parfois” (Gustav Kahn), de l’autre côté, Atget photographie la scène d’un théâtre urbain qui renvoie au pittoresque du vieux Paris.Mais la notion de pittoresque est délicate et recouvre plusieurs sens, parfois contradictoires. Traditionnellement, le pittoresque est une catégorie esthétique [la vision pittoresque, “c'est la capacité de voir avec l'œil d'un peintre” (Reynolds)]. Mais, au XIXe siècle, la notion s'élargit et s'étend aux domaines de la ville et de l'urbanisme. La perception pittoresque devient cette capacité à faire resurgir la ville ancienne en partie disparue. De son côté, par un travail méticuleux sur les formes constitutives d'un passé, Atget évite toute nostalgie pittoresque généralement associée au vieux Paris.SOURCEShttp://expositions.bnf.fr/atget/arret/06.htm
Eugène AtgetVieille maison, coin rue de l'Abbaye et Cardinale 1900Coin de la rue de l'échaudé - rue de Seine - PARIS SAINT GERMAIN DES PRES
Par Jean Pierre Crochet, mardi 13 janvier 2009 à 06:23sources son BLOG :
http://www.jeanpierrecrochet.fr/index.php/2009/01/13/2002-atget?cos=1
"Le Paris d’Atget n’est plus pour beaucoup parmi nous qu’un souvenir d’une délicatesse déjà mystérieuse. Il vaut tous les livres écrits sur ce sujet. Il permettra, sans doute, d’en écrire d’autres."
Pierre Mac Orlan, Atget photographe de Paris, Henri Jonquières éditeur, 1930
En se concentrant sur la « zone », cette ère géographique comprise entre les fortifications et la banlieue, Atget fait le portrait d’une population inscrite dans un environnement marginal et spécifique. Plus encore, il photographie un lieu de tension, entre ville et campagne, où une partie de l’histoire de la formation de Paris s’est écrite.
Atget, une rétrospective
Les terrains vagues Jacques Réda
"Appuyé dans cette attitude pensive à mon guidon, je me propose de créer l'Union pour la Préservation des Terrains Vagues. L'U.P.T.V […] Une moitié ou moins de ces espaces devrait être laissée à l'abandon. Avec le danger que représentent ces tas de planches et de plâtre, et l'insalubrité de ces épandages d'immondices et d'eaux sales ? Faîtes à tout hasard piquer vos enfants contre le tétanos, la typhoïde, ils ne s'enhardiront jamais trop. D'ailleurs on aura soin de ne pas abattre les palissades, en tôles et madriers capables de résister cent ans. Car quelque agrément qu'on éprouve quand on y rôde, le terrain vague se déploie d'abord, entre ces interstices, comme un plan de méditation."
Les ruines de Paris, Paris, Poésie Gallimard, 1993, p. 45-46.
Eugène Atget Chiffonniers. Porte d'Asnières, Cité Valmy (17e arrondissement) Tirage entre 1913 et 1915 d'après négatif de 1913 Photographie positive sur papier albuminé, d'après négatif sur verre au gélatino-bromure. Épreuve : 17,3 x 21,1 cm. Support : 39,4 x 27,5 cm© Bibliothèque nationale de France, Estampes Oa 173c réserve, microfilm : G045827. Mentions manuscrites au dos : numéro de négatif, et sur le support : titre et date de négatif : 1913
Eugène Atget Repasseur Tirage de 1899 ou 1900 d'après négatif de 1899 Photographie positive sur papier albuminé, d'après négatif sur verre au gélatino-bromure. Épreuve : 21,5 x 17,2 cm© Bibliothèque nationale de France, Estampes Oa 615 t.1, microfilm : G067169. Mentions manuscrites au dos : titre d'une autre main et numéro de négatif en partie effacé. Épreuve très pâlie
Eugène Atget Élargissement de la rue du Petit-Pont. Vue prise de la rue Galande, février 1908 Tirage entre 1908 et 1927 d'après négatif de 1908 Photographie positive sur papier albuminé, d'après négatif sur verre au gélatino-bromure. Épreuve : 16,7 x 21,5 cm Numéro de négatif coupé dans l'épreuve en bas à gauche© Bibliothèque nationale de France, Estampes Eo 109b boîte 15, microfilm : H042607, T040644. Mentions manuscrites au dos : titre et numéro de négatif
Chiffonniers Bd Masséna : Porte d'Ivry [13ème arr]. N ° Atget : 342. 1912. Photographie positive sur papier albuminé d'après négatif sur verre au gélatinobromure ; 17,3 x 21,6 cm (épr.) ; 39,4 x 27,5 cm (sup.. [Cote : BNF - Est. Oa 173c rés.Eugène AtgetRue de l'Abbaye Paris 6èEugène AtgetCoin rue de l'Ave-MariaEugène AtgetRue Saint-Jacques, coin Saint-Séverin 1899Eugène AtgetPassage Hulot, 41 rue Montpensier, juin 1906Eugène AtgetPassage Beaujolais, 47 Montpensier, mai 1906Eugène AtgetRue Saint-Julien-le-Pauvre 1899Eugène Atget
Cul-de-sac Fiacre, 81 rue Saint-Martin (4e arrondissement)1911Eugène AtgetImpasse de la Salembière, 1898sourcesphotographies« Eugène ATGET ( V ) .. les HABITANTS... les ZONIERSEugène ATGET ( III ) Architecture et Monuments »
Tags : atget, rue, eugene, paris, 1899
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