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    DICTIONNAIRE GÉOGRAPHIQUE, HISTORIQUE

    PAR

     A. GIRAULT DE SAINT FARGEAU

     

    1845

     

      

     

     

    MONTMARTRE, Mons Martis, Mons Martyrum, bg Seine (Ile-de-France), arr. et à 7 k. de Saint-Denis, cant. de Neuilly-sur-Seine. *. A 6 k. de Paris pour la taxe des lettres. Pop. 7,082 h.

     

     

     

      

    Ce bourg, situé sur une montagne conique à peu près isolée, remonte à une haute antiquité. Il est assez difficile d'assigner la véritable éty­mologie de son nom ; la plus vraisemblable paraît être due à un temple de Mars qui aurait existé jadis sur cette butte, appelée Mons Martis dans un poème latin que le moine Albon écrivit en 896 sur le siège de Paris. Deux des plus an­ciens chroniqueurs, Frédégaire et Hilduin, le nomment Mons Mercurii, d'un temple dédié à Mercure ; enfin d'autres écrivains l'appellent Mons Martyrum, à cause, disent-ils, que ce fut au pied de cette montagne que saint Denis et ses compagnons furent martyrisés.

     

     

     

    La montagne de Montmartre était couverte de maisons et formait, dès 627, un village qui fut presque entièrement détruit en 886, pen­dant le siège de Paris par les Normands. En 978, lors de la guerre que l'empereur Othon II fit à Hugues Capet, celui-ci établit son quartier général à Montmartre. En 1133 Burchard de Montmorency, à qui Montmartre appartenait, le céda à Louis le Gros et à la reine Adélaïde, son épouse, qui y fondèrent une abbaye de religieuses de l'ordre de Saint-Benoît, célèbre tour à tour par la piété et par les dérèglements de ses nonnes. Les Anglais portèrent un grand désordre dans cette maison religieuse. Henri IV y établit son quartier général pendant les guerres de la Ligue, et ses officiers, pour oublier l'ennui du siége de Paris, s'occupaient autant, dit Sauval, de la conquête des nonnes que de celle de la capitale.

      

     

      

      

    Le roi lui-même sut se faire aimer d'une jeune religieuse nommée Marie de Beauvilliers, cousine de Gabrielle d'Estrées, qu'il fit abbesse de Montmartre, lorsque les brillants attraits de Gabrielle eurent effacé du coeur du monarque la douceur et les charmes de la naïve religieuse. Il vécut publiquement avec elle à Montmartre, et les religieuses, à son exemple, ne connurent plus de frein dans leurs dérèglements. Henri IV ayant été obligé de lever le siège de Paris, emmena avec lui sa charmante nonne, et ses officiers, imitant en cela leur prince, conduisirent à Senlis, où ils allaient, les jeunes religieuses, qui ne demandèrent pas mieux que de les suivre. - L'abbaye de Montmartre était la plus belle, la plus riche et la plus renommée des environs de Paris : elle fut détruite en 1794 ; aujourd'hui une belle et vaste maison de campagne s'élève sur son emplacement.

     

     

     

     

     

    Le bourg de Montmartre est dans une situa­tion remarquable et très pittoresque, sur la montagne de son nom, d'où l'on découvre, dans toute son étendue, la ville de Paris et ses gracieux environs. Cette montagne gypseuse fournit une masse énorme de plâtre et produit à elle seule plus des trois quarts de ce qui est nécessaire pour les constructions. Les carrières forment des galeries extrêmement curieuses, qui méritent d'être visitées.

     

     

     

      

    La butte Montmartre, une des principales hauteurs qui dominent Paris, fut transformée en forteresse en 1814 et en 1815. Le 29 mars 1814 cette hauteur fut défendue par 15 ou 18,000 hommes de troupes françaises, au nom­bre desquelles étaient les braves élèves de l'é­cole polytechnique, contre les armées des puissances coalisées, conjurées contre Napoléon. Cette petite armée soutint pendant la journée entière l'honneur national contre une supério­rité numérique de plus de 40,000 ennemis, et ne se retira qu'après avoir perdu 5 à 6,000 hommes et avoir fait éprouver à l'ennemi une perte beaucoup plus considérable.

     

     

     

     

     

    On voit à Montmartre, ainsi qu'aux alen­tours, plusieurs maisons de campagne, quantité de guinguettes et beaucoup de moulins à vent. Entre Montmartre et Saint-Ouen se trouve une glacière artificielle, établie d'après un principe ingénieux.

     

     

     

     

     

     

     

    Montmartre possède un établissement philanthropique digne de figurer à côté des plus célèbres de la capitale, et connu sous le nom d'Asile de la Providence : c'est une espèce d'hospice, placé dans une grande et belle maison, accompagnée d'un vaste jardin, dans lequel on reçoit et l'on entretient cinquante à soixante vieillards des deux sexes. La moitié de ce nombre paye en entrant une modique pension ; les autres sont entretenus gratuitement.

     

     

     

    Montmartre a pour annexe le hameau de Clignancourt, qui est situé à l'est et au pied de la montagne. - Son territoire est entouré par ceux des Batignolles-Monceaux, de Clichy-la-Garenne, de Saint-Ouen et de la Chapelle. Au midi il s'étend sur les boulevards extérieurs de Paris, devant les barrières du Faubourg-Saint-Denis, Poissonnière, de Rochechouart, des Martyrs, Pigalle, Blanche et de Clichy. Le village est disséminé sur toute la montagne, mais principalement sur le sommet et sur la pente méridionale jusqu'aux boulevards extérieurs.

      

      

      

      

    Il n'est pas de commune aux environs de Paris qui offre plus de changements et d'améliorations, qui atteste davantage le progrès en tout genre. – Le quartier Montmartre, en face de l'abattoir de ce nom, s'appelle village d'Orcel, parce qu'il fut commencé, il y a environ cinquante ans, par un spéculateur qui se nommait Orcel, et qu'il était alors assez éloigné des autres habitations. - Montmartre s'est non moins accru du côté des barrières Pigalle, Blanche et de Clichy. Là un vaste quartier s'est élevé depuis une dizaine d'années. - L'ancienne partie du village occupe le sommet de la montagne, et s'améliore aussi rapidement par les sages dispositions prises par son embellissement. - Deux places publiques s'ouvrent l'une au sommet, près de l'église, l'autre à mi-côte, près des restes de l'ancienne abbaye. La première s'appelle place du Tertre ; la seconde, place de l'Abbaye. Sur l'un des côtés de celle-ci, le maire, secondé par le conseil municipal, a récemment fait élever la nouvelle mairie, bâtiment considérable et d'une belle apparence.

     

     

     

    L

    La situation de Montmartre le privait naturellement d'eaux abondantes, par conséquent des avantages nombreux qui en résultent. Il possédait jadis plusieurs sources, qui ont été successivement taries par l'exploitation des carrières. Quelques-unes existent encore sur le revers de la montagne au nord, mais dans un tel état d'appauvrissement qu'elles ne sont plus d'aucune utilité. La compagnie Bourelly a rendu à la commune l'éminent service de lui procurer en abondance, jusque sur les points les plus élevés, les eaux salubres de la Seine, au moyen d'une pompe à feu établie près de Saint-Ouen. Un réservoir, qui reçoit ces eaux refoulées dans des tuyaux d'ascension, les distribue ensuite dans tous les quartiers, soit publiquement aux porteurs d'eau et aux particuliers, soit dans les maisons et à domicile par des concessions et abonnements annuels d'un prix très modéré.

     

     

     

     

      

    L'église de Montmartre, l'un des monuments les plus curieux du département de la Seine, est du XIIe siècle ; elle conserve encore des traces de son origine, surtout dans quatre colonnes, qu'on a eu la maladresse de peindre au lieu de les laisser dans leur état naturel. Placée au lieu le plus élevé de la montagne, on l'aperçoit de loin et de toutes parts. L'autorité supérieure a profité de cette situation favorable, elle a fait construire sur une partie de l'église une tour et un télégraphe qui, à cette hauteur, peut correspondre avec tous les points d'un immense horizon.

     

     

     

    Sur la hauteur on remarque le fragment d'un obélisque, sur la face méridionale duquel était gravée l'inscription suivante :

     

     

     

    L'AN 1736 ,

     

    CET OBÉLISQUE A ÉTÉ ÉLEVÉ PAR ORDRE DU ROI,
    POUR SERVIR D'ALIGNEMENT

     

    A LA MÉRIDIENNE DE PARIS DU CÔTÉ DU NORD.
    SON AXE EST A 2,931 TOISES 2 PIEDS DE LA FACE
    MÉRIDIONALE DE L'OBSERVATOIRE.

     

     

     

    Cet obélisque était un des quatre-vingt-seize que l'on avait projeté d'élever d'espace en es­pace dans toute la longueur du méridien de Paris qui traverse la France du sud au nord ; cette ligne, qui passe par l'église Saint-Sulpice, et dont la perpendiculaire est élevée à l'Observa­toire royal, a puissamment servi au travail de la carte générale de France. A la latitude de l'Observatoire de Paris , le degré de longitude a été trouvé de 37,568 toises, la minute de 626 toises, et la seconde de 10 toises et demie ; et dans l'hypothèse que la terre est aplatie par ses pôles d'un 187e, ce degré est de 37,822.­ - Pour la latitude on a trouvé que de Paris à Amiens le degré était de 57,069 toises.

     

     

     

    Deux cimetières sont établis dans la commu­ne. L'ancien, situé près de l'église, est fermé depuis longtemps, excepté aux familles des con­cessionnaires à perpétuité. Le nouveau est ou­vert sur le revers de la montagne, au nord. L'un des grands cimetières de Paris se trouve aussi dans la commune ; il est principalement destiné aux cinq arrondissements du nord de la capitale. Il est assis dans l'emplacement d'une ancienne carrière à plâtre. On y voit plusieurs tombes remarquables, entre autres celles de M. Larmoyer, de M. et de Mme Legouvé, de Mlle Volnais, de Saint-Lambert, de Greuze, de M. du Bocage, du maréchal de Ségur, du sculpteur Pigalle, etc., etc.

     

     

     

    Montmartre possède l'un des principaux théâtres de la banlieue de Paris ; il est situé au village d'Orcel, en face de l'abattoir, précédé d'une jolie place et d'une petite promenade.

     

     

     

    La fête patronale de Montmartre est celle de Saint-Pierre, 29 juin ; on la célèbre le dimanche suivant sur le plateau de la terrasse qui est près de l'église.

     

     

     

    PATRIE du capitaine BONSERGENT, l'un des plus valeureux soldats des armées françaises.

     

     

     

    Fabriques de tulle, savon vert, toiles cirées, instruments de marine, tapis peints et vernis, encre et produits chimiques. Fonderie de bronze. Maison de santé. Pension pour l'un et l'autre sexe.

     

     

     

     

     

     

     

    Bibliographie.

     

     

     

    * Conjectures sur la forma­tion de Montmartre et de la butte de Chaumont près Paris (Mercure, p. 2330, 2339, nov. 1732).

     

     

     

    ROBERT DE PAUL DE LAMANON. Description de divers fossiles trouvés dans les carrières de Montmartre près Paris, et vues générales sur la formation des pierres gypseuses, in-4, 1782.

     

     

     

    * Représentation d'une chapelle souterraine qui s'est trouvée à Montmartre près Paris, le 12 juillet 1611, comme on faisait les fondements pour agrandir la chapelle des Martyrs, in-fol., 1611.

     

     

     

    LÉON (de St-Jean). Abrégé des antiquités de l'abbaye de Montmartre dans le diocèse de Paris (imprimé avec sa vie de saint Denis, in-8, 1661).

     

     

     

    PIERRE (de Ste-Catherine, dom). Cérémonial monastique des religieuses de l'abbaye royale de Montmartre-lès-Paris, in-4, 1669.

     

     

     

    CHERONNET (D.-J.-F.). Histoire de Montmartre, état physique de la butte, ses chroni­ques, son abbaye, sa chapelle, ses martyrs, sa paroisse, etc., revue et publiée par M. l'abbé Ottin, in-8, 1843.

     

     

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    MONTMARTRE

     

    (D'après Les environs de Paris illustrés, par Adolphe Joanne paru en 1856)

     

     

     


    Vue de Paris prise de Montmartre

     

    Montmartre au XIXe siècle est une ville de près de 40000 habitants, située au nord de Paris, au pied, sur les pentes et sur le plateau d'une colline gypseuse, conique et isolée, dont les coquilles, les plantes et les ossements fossiles ont, depuis plus d'un demi-siècle, fait faire d'immenses progrès à la géologie, et dont le point culminant est à 129 mètres au-dessus de la mer, 65 mètres au-dessus des barrières Blanche, Pigalle et des Martyrs, 104 mètres au-dessus de la Seine. Elle fait partie du département de la Seine, arrondissement de Saint-Denis, canton de Neuilly. En 1817, M. Oudiette, qui du reste ne commettait pas une erreur, lui donnait une population de 2000 habitants, y compris les hameaux de Clignancourt et de la France-Nouvelle.

     

    On a fait dériver tour à tour le nom de Montmartre de mono Mercadi (mont de Mercure), de mens Marlis (mont de Mars), et de monts Martyrum (mont des Martyrs). La première de ces étymologies ne compte plus qu'un petit nombre de partisans. Dans l'opinion de ceux qui soutiennent la seconde, il y avait sur le versant de la montagne un temple dédié à Mars. Si la troisième est vraie, saint Denis, décapité sur cette colline, y aurait, après son supplice, pris sa tête dans ses deux mains pour regagner son église, à là grande stupéfaction des spectateurs de son martyre. En février 1856, M. Edmond le Blant a soulevée la question sur l'origine du nom dans l'Athenaeum français. A l'en croire, il ne faut pas chercher ailleurs qu'à Montmartre le lieu de la passion de saint Denis, « Ce qui le prouve, dit-il, c'est la vénération attachée à ce lieu dès les premiers âges de l'Église ».

    La crypte découverte en 1611, au-dessous de la chapelle de Saint-Denis, fut un sanctuaire creusé aux premiers siècles, sur la place, alors sans doute bien connue, où l'apôtre des Gaules et ses compagnons avaient souffert pour la foi ; les inscriptions gravées sur les murs de cette crypte, et constatées par un procès-verbal, furent les actes de visite des pèlerins qui y étaient venus prier.

     

    L'affluence toujours croissante des fidèles rendit plus tard nécessaire l'érection d'une chapelle au-dessus de la crypte retrouvée au XVIIIe siècle. « Or l'antiquité de cette chapelle, mentionnée dès la fin du XIe siècle comme un lieu ancien et vénéré, recevant de nombreuses offrandes, est mise hors de doute , ajoute M. Ed. Le Blanc, par son nom même de Sanctum Martyrium, nom qui, dit les écrits des Saints Pères, désignent les basiliques primitives, qui n'existe plus dans la langue Fortunat et de Grégoire de Toua appliqué aux constructions nouvelles, et qu'un texte du IXe siècle relate comme une appellation d'usage. »

     

    L'église actuelle de Montmartre date du commencement du XIIe siècle. Elle fut fondée ou plutôt rebâtie vers 1133 par Louis VI et par Alix de Savoie, sa femme, à la place d'une église beaucoup plus ancienne, qui demeura longtemps en ruine. Le pape Eugène III, accompagné de plusieurs cardinaux et prélats, la consacra en présence de saint Bernard et de Pierre le Vénérable. Près de cette église Louis VI fonda un monastère où il établit des Bénédictines et qu'il combla de bienfaits. Ces religieuses acquirent d'abord une grande réputation de sainteté par leur dévotion et par l'austérité de leur vie. Leur bonne renommée amena à leur couvent un nombre considérable de pèlerins qui leur firent, les uns, des aumônes, les autres, des présents. Elles s'enrichirent ; peu à peu leurs mœurs se relâchèrent, de méritoire, leur conduite devin scandaleuse.

     

    Vers la fin du XVe siècle, J. Simon, évêque de Paris essaya, mais en vain, de réprimer leurs désordres. Son successeur. Et. Porcher, leur adjoignit dans le même but des religieuses de l'ordre de Fontevrault. Ce remède ne produisit pas tout l'effet désiré.

     

    Ce couvent, presque entièrement détruit par un incendie en 1559, fut immédiatement rebâti. Les soldats de l'armée d'Henri IV vinrent alors l'occuper, et le pré-tendant lui-même s'installa dans l'appartement de l'abbesse. L'histoire contemporaine a mentionné la raison criminelle que contracta le béarnais avec Marie de Beauvilliers, jeune religieuse de 17 ans qui ne pouvant consentir à se séparer de son séducteur, le suivit jusqu'à Senlis. Depuis on a tenté, il est vrai, d'en contester l'authenti-cité mais le roi lui-même n'en faisait pas mystère, et se disait volontiers « moine de Montmartre. » Un monastère où des soldats avaient tenu garnison ne pouvait pas, on le comprend sans peine, offrir aux fidèles un spectacle bien édifiant. Les religieuses menaient une vie assez scandaleuse, comme au temps où l'évêque Étienne Porcher leur adressait de sévères reproches. Du reste, malgré ses immenses propriétés, la communauté subvenait avec peine à ses besoins.

     

    Quand Marie de Beauvilliers, abandonnée par son royal amant, qui lui avait préféré Gabrielle d'Estrées, fut appelée à la diriger (1598), « peu de religieuses chantaient l'office, dit Sauval ; les moins déréglées travaillaient pour vivre et mouraient presque de faim, Les jeunes faisaient les coquettes, les vieilles allaient garder les vaches et servaient de confidentes aux jeunes. » Marie de Beauvilliers, guérie de sa passion pour le roi et repentante de ses fautes, essaya de réformer ces abus. Elle y réussit en partie ; mais ce ne fut pas sans peine et sans danger. Si l'on doit en croire les chroniques du temps, les religieuses essayèrent de l'empoisonner. Du contrepoison administré à temps la rappela à la vie, mais elle conserva jusqu'à sa mort une grande difficulté de respiration. A dater de cet attentat, l'abbaye de Montmartre recouvra peu à peu son ancienne renommée.

     

     

    MONTMARTRE
    (D'après Les environs de Paris illustrés, par Adolphe Joanne paru en 1856)
     

     

    • Ancienne église et la tour du télégraphe à Montmartre

     

    En 1534, le jour de l'Assomption, saint Ignace de Loyola, le fondateur de l'ordre des jésuites, prononça ses premiers vœux avec neuf de ses compagnons dans la chapelle des Martyrs. Les jésuites avaient placé dans cette chapelle un tableau représentant cette cérémonie ; et une plaque de bronze doré, scellée dans le mur de la chapelle fermée qui contenait, outre ce tableau, diverses inscriptions, constatait que a la société de Jésus, qui reconnaît saint Ignace de Loyola pour père, était née dans le tombeau des martyrs.

    Au commencement du XVIIe siècle, cette chapelle, qui avait été déjà souvent restaurée, mais que les guerres de la Ligue avaient détruite, fut encore agrandie et embellie. En travaillant aux fondations nouvelles, le 13 juillet 1611, on y fit la curieuse découverte dont nous avons déjà parlé. Un procès-verbal, rédigé le jour même, s'exprimait en ces termes :

    « Sous laquelle il y a des degré pour descendre sous terre en une cave.... En laquelle voûte.... nous serions descendu.... et aurions trouvé que c'était une descente droite, laquelle a cinq pieds un quart de largeur. Par laquelle nous serions descendu trente-sept degrés fait de vieille maçonnerie de plâtre, gâtées et écornées. Et au bas de laquelle descente aurions trouvé une case ou caverne prise dans un roc de plâtre tant par le haut que par les côtés. Laquelle.... a de longueur depuis l'entrée jusque au bout qui est en tirant vers la clôture de dites religieuses, trente-deux pieds. Dans laquelle cave, du côté de l'orient il y a une pierre de plâtre biscornu, qui a quatre pieds de long et deux pieds et demi de large, prise par son milieu, ayant six poulses d'épaisseur, au dessus de laquelle au milieu il y a une croix gravée avec un ciseau, qui a six poule en quarré de longueur et demi poulse de largeur. Icelle pierre est élevée sur deux pierres de chacun côté, de moellon de pierre dure, de trois pieds de haut, appuyée contre la roche de plâtre, en forme de table ou autel : et est distant de ladite montée de cinq pieds. Vers le bout de laquelle cave, à la main droite de l'entrée, il y a dans ladite roche de pierre une croix, imprimée avec un poinçon ou couteau, ou autre ferrement ; et y sont ensuite ces lettres MAR.

    Il y a apparence d'autres qui suivent, mais on ne les peut discerner. Au même côté un peu distant de la susdite croix, au bout de ladite cave, en entrant, à la distance de vingt-quatre pieds, dès l'entrée s'est trouvé ce mot écrit de pierre noire sur le roc, CLEMIN, et au côté dudit mot y aurait eu quelque forme de lettres imprimées dans la pierre avec la pointe d'un couteau ou autre ferrement où il y a DIO, avec autres lettres suivantes qui ne se peuvent distinguer. La hauteur de la cave en sorte entrée est de six pieds jusqu'à neuf pieds en tirant de ladite entrée vers le bout de ladite cave. Et le surplus jusque au bout est rempli de terre et de gravas, etc. »

    La nouvelle de cette découverte attira à Montmartre un nombre considérable de visiteurs, parmi lesquels figurèrent la reine Marie de Médicis et plusieurs dames de qualité. Telle fut la sensation produite par cet événement, que Nicolas de Matthonnière fit immédiatement exécuter, par Jean de Halbeeck, une gravure au burin, représentant Montmartre et sa crypte, gravure qui, imprimée sur une feuille volante, avec une courte notice, se vendit à un grand nombre d'exem-plaires. Toutefois, si l'affluence des fidèles produisit de nombreuses offrandes pour la reconstruction du saint édifice, elle amena en même temps, au dire de D. Marrier, la destruction des inscriptions murales dont le procès-verbal avait con-staté l'existence.

    Non seulement on avait rebâti la chapelle des Martyrs, mais on avais étendu l'enceinte du monastère de manière à l'y renfermer. En 1662, elle fut érigée en prieuré. Ce prieuré n'exista que dix-neuf années. On le supprima en 1681, quand Louis XIV fit construire, pour les religieuses, de nouveaux bâtiments, au pied du versant méridional de la butte ; car les anciens, situés près de l'église, et recon-struits depuis l'incendie de 1559, étaient devenus inhabitables. La grande église fut maintenue comme paroisse, et la partie réservée n'en demeura pas moins à la disposition des religieuses, qui avaient pourtant, dans leur nouvelle demeure, la chapelle des Martyrs.

    Elles y venaient souvent prier. Elles y montaient par une galerie couverte qu'avait fait construire, en 1644, leur abbesse, Mme de Guise. Une grande grille, placée où se trouve aujourd'hui le maître-autel, séparait la paroisse proprement dite de ce qu'on appelait et de ce qu'on appelle encore le chœur des Dames. C'est sous le pavé de ce chœur que les abbesses étaient ensevelies, près du mausolée de Mme Alix, femme du roi Louis VI dit le Gros, que Marie de Beauvilliers avait fait transporter de l'intérieur du couvent au pied du maître-autel.

    L'abbaye de Montmartre, supprimée en 1190, et vendue bientôt après, a été complètement détruite en 1193. Il n'en reste aucun vestige, et on chercherait vainement des débris de la chapelle de Saint-Denis ou des Martyrs, qui était située entre le calvaire actuel et le boulevard des Martyrs. La dernière abbesse, Marie-Louise de Laval, duchesse de Montmorency, qui s'était retirée à Saint-Denis, puis au ch-teau de Bondy, comparut le 20 juillet 1794 devant le tribunal révolutionnaire. Son grand âge et ses infirmités (elle était aveugle et sourde) rendaient impossible à soutenir l'accusation de complot portée contre elle. Un juré en fit l'observation à Fouquier-Tainville : « Qu'importe? s'écria celui-ci ; elle a conspiré sourdement. » Condamnée à mort, Mme de Montmorency fut guillotinée le même jour à la barrière du Trône.

    L'église de Montmartre est seul restée debout, mais elle a été souvent pillée, mutilée, reconstruite peinte, badigeonnée, et enfin restaurée avec plus de luxe que d'intelligence et de goût. Elle se divise en deux parties, dont une seule est consacrée au culte. L'extrémité, appelée le chœur des Dames, et qui formait autrefois l'abside de l'église, était, comme son nom l'indique, exclusivement réservée aux religieuses. Convertie en un magasin où l'on dépose les cercueils, elle renferme l'escalier de la tour qui s'élève sur le chœur de l'église, et dont le sommet porte un télégraphe établi en 1795, et communiquant avec Lille avant l'invention de la télégraphie électrique.

    La partie consacrée au culte a la forme d'un carré long, sans transepts, avec une nef et deux bas côtés. La voûte, jadis ogivale, des bas côtés, a été restaurée, et ressemble presque à un plafond. Du côté des collatéraux, les piliers affectent la forme cylindrique ; à l'intérieur de la grande nef, ils se transforment en boudins ou torses qui montent jusqu'à la naissance de la voûte ogivale, soutenue par des nervures qui se croisent en diagonales, et qui séparent chaque travée. Sur la clef de voûte de la troisième travée sont sculptées les armes de l'abbaye, et sur la quatrième les armes de France. La cuve des fonts baptismaux est richement ornée dans le style de la Renais-sance. On y remarque deux clefs en sautoir et un écusson portant la date de 1537.

    A l'entrée de la porte principale, et de chaque côté, se voient deux colonnes en marbra vert antique, d'un style de décadente, mais qui ont certainement appartenu à un édifice païen. Leurs chapiteaux sont malheureusement peints. Deux autres colonnes, un peu plus élevées, mais de la même époque, et qui ont évidemment même origine, se trouvent dans le chœur des Dames. Le maître-autel a été fait avec une énorme pierre découverte en 1833, près de la ports du télégraphe ; on croit que c'est celle sur laquelle le pape Eugène III consacra l'église en 1147. Le buffet d'orgues provient de l'ancien chapelle de Notre-Dame de Lorette. La chaire est une menuiserie du XVIIIe siècle.

    L'extérieur de l'église de Montmartre n'offre rien de remarquable La façade moderne, derrière laquelle se dresse à gauche une vieille tour carrée, n'a aucun caractère architecture. La paroisse de Montmartre possède encore aujourd'hui quelques-unes des anciennes reliques données à l'abbaye et à la chapelle de Martyrs. Adroite de l'église est le Calvaire, qui se compose de neuf stations, bâties dans un jardin où l'on ne pénètre que moyennant une légère rétribution que perçoit le propriétaire de ce terrain. A l'extrémité du jardin se trouve le Calvaire proprement dit, et à droite, dans une grotte souterraine, un saint sépulcre qui reproduit la forme et les dimensions de celui de Jérusalem. Ce calvaire, fondé en 1805, a obtenu des indulgences du pape Pie VII. Depuis la suppression du calvaire du mont Valérien, il est cité par un grand nombre de pèlerins.

    Montmartre a si l'on doit en croire la tradition, possédait jadis un saint célèbre qui avait le pouvoir de rabonnir les maris méchants. On l'appelait saint Raboni. Un grand nombre de femmes venaient implorer sa protection. On raconte à ce sujet l'anecdote suivante : Une femme entreprit de faire neuvaine à Raboni, pour obtenir la conversion de son mari. Quatre jours après, le mari étant mort, elle s'écria :

    « Que la bonté du saint est grande,
    Puisqu'il donne plus qu'on ne demande ! »

     

     


    La Rue De L'abreuvoir A Montmartre

     

     

     

    L 'histoire de Montmartre ne se compose que de sièges et de batailles. Toutes les armées qui ont attaqué Paris ont occupé tour à tour cette forteresse naturelle, les Normands s'y installèrent. Othon II vint y camper (978). Il ordonna à ses soldats de respectes tous les édifices consacrés au culte. Seulement pour tenir l'engagement qu'il avait contracté envers Hugues Capet, alors prudemment enfermé dans Paris, « de lui chanter un Alleluia, si haut et si fort, qu'on n'en aurait jamais ouï de semblable, » il fit entonner le cantique Alleluia te martyrum, etc., par une multitude de clercs auxquels répondaient en chœur des milliers de combattants. Un chroniqueur prétend que Hugues et tout le peuple de Paris, saisis de stupéfaction, en eurent les oreilles assourdies. Othon s'avança au galop jusqu'aux fossés de Paris, et darda sa lance dans la porte de la ville en disant : « Jusqu'ici, c'est assez. » Toutefois il ne tenta point l'assaut, et, après diverses escar-mouches, croyant son honneur satisfait, il commanda la retraite.

     

     

     

    Lors du siège de Paris, en 1592 Henri IV fit braquer des canons sur une terrasse qui passait pour un débris du temple de Mars, et il envoya un certain nombre de projec-tiles à ses futurs sujets.

     

     

     

    En 1814, Montmartre ne fut pas défendue. Quand, après avoir repoussé une première attaque, les défenseurs de Belleville et des buttes Chaumont virent s'avancer sans s'émouvoir les 100 000 soldats nouveaux amenés par Blücher, il n'en fut pas de même, dit M. Ac. de Vaulabelle, de quelques spectateurs enfermés dans un pavillon du Château-Rouge... « Six pièces de canon, deux obusiers, quelques détachements de cavalerie, un bataillon de sapeurs-pompiers et 150 ou 200 gardes nationaux, voilà tous les moyens de défense réunis à Montmartre. Quand j'arrivai à Montmartre », raconte le duc de Rovigo dans ses Mémoires, « je ne fus pas peu surpris de n'y trouver aucune disposition de dé-fense. » Éloignée de plus de trois quarts de lieue du théâtre de la bataille, dont la séparaient d'ailleurs les deux canaux de l'Ourcq et de Saint-Denis, les villages de la Villette et de la Chapelle, la butte Montmartre ne fut pas inquiétée, même par les éclaireurs de l'ennemi, pendant la plus grande partie de la journée du 30 mars.

     

     

     

    Ce fut à cet observatoire que le roi Joseph, lieutenant général de l'Empereur, accompagné du ministre de la guerre, Clarke, vint se placer pour juger et attendre les événements... Lorsque, vers une heure, le duc de Raguse fit dire à Joseph que les positions où il s'était jusqu'alors maintenu commençaient à être forcées, et qu'un des corps amenés par Blücher s'avançait par Romainville, Ménilmontant et Charonne ; quand ce prince, plongeant lui-même, ses regards sur la plaine Saint-Denis aperçut les nouvelles troupes qui noircissaient au loin la campagne, il chargea deux de ses officiers de porter aux maréchaux quelques lignes qu'il avait écrites une heure auparavant ; et, abandonnant à tous les hasards de la lutte le gouvernement, Paris et ses héroïques défenseurs, il s'élança au galop sur les boulevards extérieurs et prit la route de Versailles, accompagné de Clarke.

     

     

     

    « Dans ce moment un officier général, accourant à franc étrier, paraît devant le Château-Rouge et demande Joseph à grands cris. On le lui montre au milieu d'un groupe de cavaliers qui s'éloignaient de toute la vitesse de leurs chevaux, dans la direction du bois de Boulogne. Ce général s'élance sur les traces des frères de l'Empereur. C'était le général Dejean, que Napo-léon avait envoyé à Joseph, pour lui annoncer son retour à Paris et lui enjoindre de tenir jusque-là. Il atteignit Joseph au milieu du bois de Boulogne et lui rendit compte de sa mission. « Il est trop tard, » lui dit Joseph, « je viens d'autoriser les maréchaux à traiter avec l'ennemi ». Le général Dejean eut beau le presser de retirer cet ordre, d'en suspendre au moins l'exécution ; après plusieurs refus, Joseph enfonça ses éperons dans le ventre de son cheval et reprit sa course, toujours suivi par Clarke. Ils rendaient à Blois où était déjà l' Impératrice. »

     

     

     

    Cependant Blücher, ne pouvant pas croire que Montmartre n'était pas fortifiée, s'en approchait avec les plus grandes précautions. Ce fut à trois heures seulement que ses premiers détachements parurent au pied de la butte. Quelques boulets et quelques obus furent lancés contre eux ; mais à quatre heures il ne restait plus un homme armé sur ce point. Blücher l'occupa immédiatement en force et, à quatre heures et demie, huit pièces de canon que nos soldats y avaient laissées étaient tournées contre Paris et jetaient sur les faubourgs les plus rapprochés des boulets et des obus. Le soir même toutes les plates-formes de la butte étaient hérissées de batteries.

     

     

     

    En 1815, la butte Montmartre avait été fortifiée, mais elle ne fut pas attaquée, une trahison ayant livré aux alliés le pont de Saint Germain. Les Anglais ravagèrent les vignes de Clignancourt, comme l'avaient déjà fait leurs ancêtres en 475, et ils en furent punis par les mêmes souffrances. Depuis lors la ville de Montmartre n'a plus fait parler d'elle.

     

     

     


    Vue de Montmartre. Carrière et tour du Télégraphe

     

     

     

    V ers la même époque, les pèlerinages devinrent plus rares. Montmartre était alors un village de vignerons, de laboureurs et de meuniers. Les moulins surtout jouissaient d'une grande célébrité ; leurs propriétaires tenaient en même temps des cabarets, et déjà, comme aujourd'hui, ils voyaient chaque dimanche le peuple gravir le sommet du coteau pour venir s'asseoir sous leurs tonnelles et boire le vin du cru.

     

     

     

    Les ânes de Montmartre étaient aussi en grande renommée, ce qui donna lieu à de méchants quolibets tombés en désuétude. Les ânes ont à peu près disparu mais les ânesses existent encore ; seulement elles ne portent plus de sacs de blé ni de farine ; leur lait sert à rendre la santé ou l'espérance d'une guérison prochaine aux poitrines faibles et aux estomacs débiles. Quant aux moulins, au lieu de moudre les dons de Cérès, comme on aurait dit il y a quelque cinquante ans, se contentent aujourd'hui de broyer tristement du noir animal, ce qui est singulièrement moins poétique.

     

     

     

    Puisque nous avons parlé des ânes de Montmartre, nous raconterons ici une anecdote mentionnés par Dulaure, et qui fit grand bruit en 1779. La police avait ordonné des fouillés sur le territoire de Montmartre, où l'on avait déjà trouvé des vestiges antiques ; ces fouilles amenèrent la découverte, entre Belleville et la butte, d'une pierre couverte de caractères gravés, qui fut transportée immédiatement à l'Académie des inscriptions et belles-lettres. L'Académie s'em-pressa de nommer une commission : mais cette commission ne parvint ni à déchiffrer le sens de l'inscription, ni à deviner dans quelle langue elle était écrite. Impossible de former des mots avec ces caractères.

     

     

     

    Les académiciens ne savaient comment résoudre ce problème ; les plus savants y perdaient leur latin, leur grec, leur sanscrit ou leur hébreu. L'auteur du Monde primitif lui-même ; Court de Gébelin, s'était déclaré incompétent. Tout à coup le bruit se répand que le bedeau de Montmartre peut tirer l'Académie d'embarras. On le fait venir. Dès qu'on lui a apporté la pierre, il rassemble du premier coup d'œil les lettres composant l'inscription, et se met à lire d'une voix assurée : Ici le chemin des ânes. Les académiciens, assure-t-on rirent beaucoup.

     

     

     

    Le Montmartre actuel ne ressemble plus au Montmartre du siècle passé. C'est une ville, et même une grande ville ; sa population actuelle dépasse, avons-nous dit 40 000 âmes : elle s'accroît sans cesse. Les démolitions de Paris l'augmentent de 3000 à 4000 âmes par an. A Cette métamorphose Montmartre a perdu son aspect pittoresque ; mais elle s'est enrichi et elle a gagné la sécurité qui lui manquait. Il y a Une vingtaine d' années, il eût été imprudent de s'attarder dans ses rues alors désertes Aujourd'hui on peut y circuler sans crainte aucune à toute heure de la nuit.

     

     

     

    Elle devait sa mauvaise renommée aux carriers qui l'habitaient et à ses carrières ouvertes qui offraient un refuge aux voleurs et aux vagabonds de la grande ville. Mais depuis que l'exploitation des carrières a cessé, et que leur entrée est interdite même aux curieux, la population s'est en parti renouvelée. Les cabaretiers, les propriétaires de guinguettes et de tables d'hôte en forment la majorité ; la minorité se composant généralement d'employés, d'ouvriers, de petits rentiers qui attirent le prix des loyers moins chers qu'à Paris, et le bon marché relatif de certains objets, de consommation qui n'ont point à payer de droits d'octroi. Le sommet de la montagne est encore occupé par un certain nombre de nourrisseurs et de cultivateurs.

     

     

     

    Ses rues étroites, tortueuses, et ses maisons d'un autre siècle dorment à ce quartier l'aspect d'une vieille ville de province perdue dans l'intérieur de la France. Est telle de ses rues, par exemple celle des Rosiers, où l'on se croirait à cent lieues de la capitale ; telle autre, la rue de l'Abreuvoir, aboutit à une mare ombragée de grand arbres qui rappelle, par son caractère original, certains motifs des paysages méridionaux. D'assez belles mai-sons de campagne, entourées de jardins, voient s'ouvrir leur entrée principale dans des ruelles solitaires, tandis que leurs parterres, leurs massifs de verdure s'allongent sur le versant septentrional de la butte. Un des plus beaux jardins de Montmartre est celui de l'ancienne maison du docteur Blanche.

     

     

     

    Les moulins, comme bien on le pense, sont situés au sommet de la montagne. Nous avons dit à quel rôle ils s'étaient résignés. Il n'en reste plus que trois aujourd'hui, dont l'un, le moulin de la Galette, n'a d'autre destination que de servir d'enseigne à un cabaret qui porte le même nom, et qui a une antique origine. De la plate-forme sur laquelle est construit un de ses voisins, et où le public peut entrer moyennant une rétribution de 10 centimes, on jouit d'une des plus belles vues panoramiques des environs de Paris. On découvre : au sud, tout Paris et ses immenses faubourgs ; au nord, l'allée de la Seine, la plaine Saint-Denis et l'entrée de la vallée de Montmorency.

     

     

     

    Tout prés de là se trouve un obélisque sur lequel était gravée l'inscription suivante, que le temps a effacée en partie :

     

     

     

    L'an 1736 cet obélisque a été élevé par ordre du roi,
    pour servir d'alignement
    à la méridienne de Paris du côté du nord.
    Son axe
    est à 2931 toises 2 pieds de la face
    méridionale de l'Observatoire.

     

     

     

    Si les pentes du versant septen-trional sont encore couvertes en partie de jardins ombreux, le versant méridional s'est garni depuis vingt ans d'un nombre considérable de maisons ; il est, au moins jusqu'à mi-côte, sillonné de rues qui ressemblent beaucoup aux rues de certains quartiers de la capitale, sauf la rue du Vieux-Chemin, en partie bordée d'arbres, ou les voies qui escaladent en droite ligne le sommet de la montagne et qu'accidentent çà et là des escaliers gigan-tesques. Pourtant de ce côté encore, et dans la partie comprise entre le sommet de la butte, la place du Nouveau-Marché et le hameau de Clignancourt, on trouve des coteaux abruptes et dénudés, d'un aspect singulièrement pittoresque ; leurs parois colorées ont plus d'une fois fourni à certains peintres de l'école moderne des sujets de paysages espagnols et italiens. Mais cette partie de la montagne, dont des travaux récents ont déjà altéré la physionomie caractéristique, est menacée d'une des-truction complète.

     

     

     

    La municipalité a en effet conçu le projet d'établir à mi-côte, autour de Montmartre, de larges boulevards à rampes douces et plantés d'arbres. La partie nord-ouest de la montagne, où se trouve l'entrée des carrières, est seule restée jusqu'à ce jour ce qu'elle était au siècle dernier. On a parlé depuis quelque temps d'un projet plus vaste encore ; il s'agirait de ra-ser la butte elle-même, pour donner de l'espace aux constructions, qui ne peuvent pas s'étendre commodé-ment sur ses pentes trop rapides.

     

     

     

    Les jardins, avons-nous dit, ont à peu près complètement disparu du versant méridional de Montmartre. Ceux qui subsistent encore dépendent des bals publics. Parmi ces bals, nous devons mettre au premier rang celui du Château-Rouge. Le Château-Rouge, situé dans le hameau de Clignancourt, est une charmante maison, contemporaine du règne d'Henri IV, et que ce monarque avait fait construire pour Gabrielle d'Estrées. Son nom lui vient des briques avec lesquelles il est en partie bâti. A l'extérieur il a conservé à peu près son antique physionomie et le caractère pittoresque qu'on retrouve dans les maisons de la place Royale. Depuis quelques années, le vaste jardin qui l'encadrait de ses massifs a été singulièrement rogné par les enva-hissements successifs des propriétés riveraines.

     

     

     

    Le bal a vu également diminuer beaucoup la vogue dont il avait joui lors de son ouverture. Néanmoins il doit être encore mis au premier rang des autres bals de Montmartre, parmi lesquels nous mentionnerons ceux de l'Elysée-Montmartre, situé sur le boulevard, entre les barrières Rochechouart et des Martyrs ; de l'Ermitage, tout près de la barrière Pigalle ; et de la Reine-Blanche, à côté de la barrière Blanche. Ces établissements, consacrés au culte d'une Terpsichore. suspecte, ne sont pas fréquentés par une société choisie, et nous nous bornons à les indiquer seule nient aux étrangers curieux d'étudier les mœurs d'une certaine partie de la population parisienne.

     

     

     

    Montmartre renferme aussi un grand nombre de tables d'hôte, presque toutes situées dans la partie méridionale de la ville, et dont le prix modique fait remonter chaque soir de l'année, du centre de Paris vers les boulevards extérieurs, une armée de petits employés, de dames aux allures équivoques et de rentiers nécessiteux. Pour 1 franc 50 centimes il n'y a pas plus de deux ans, ce prix ne dépassait pas la moyenne de 1 franc 30 centimes cette population de dîneurs se repaît d'une nourriture plus abondante que succulente, mais généralement saine.

    Le restaurant des Princes, chaussée des Martyrs, le Véfour de la banlieue, a le privilège des repas de noce et des corporations. Le Petit-Ramponneau n'est qu'une gargote, pour parler la langue popu-laire ; mais c'est la plus immense gargote des environs de Paris. On mange et on y boit partout, dans ses vastes salles, dans des cabinets particuliers et dans la cour, et l'on y vide plus de brocs que de bouteilles. Nul luxe, bien entendu ; les cuillers et les fourchettes sont en fer, les couteaux ne valent pas piaf de cinq centimes ; le prix de la nourriture est à l'avenant. Pourtant elle est plus saine, à ce qu'il paraît, que celle qui se débite à des prix élevés dans certains établissements parisiens vernis, dorés et fréquentés surtout par des employés à qui leur toilette ne permet pas d'aller au cabaret. Le Petit-Rambonneau contient dans son enceinte sa boucherie, sa fruiterie et sa char-cuterie.

     

     

     

    Le chiffre de ses affaires est énorme. Son avant-dernier propriétaire y a fait une magnifique fortune, et son possesseur actuel semble réservé à la même destinée. Montmartre possède une mairie plus que modeste, un théâtre qui passait pour le premier de la banlieue avant la construction de celui de Batignolles, et deux établissements de bienfaisance : l'asile Piemontesi, fondé pour les vieillards indigents de la commune, et l'asile de la Providence, chaussée des Martyrs. Ce dernier établissement sert de retraite à 61 vieillards des deux sexes de la ville de Paris, qui y saut logés, nourris, blanchis , et soignés en cas de maladie. Il y a 6 places gratuites : 2 sont à la nomination des fondateurs et de leurs familles, 2 à la nomination du ministère de l'intérieur, et 2 à la nomination du conseil municipal de Paris.

     

     

     

    Les 55 autres places sont à la nomination du ministre de l'intérieur, de la Société de la Providence et du conseil d'administration de l'établissement. Pour le prix de ces 55 places, il doit être payé une pension annuelle de 600 francs. L'asile est géré gratuitement par un administrateur en chef, que nomme le ministre, et sous la surveillance d'un conseil qui doit être composé de cinq membres. Six sœurs de la congrégation des Dames hospitalières du diocèse de NeVers desservent l'asile de la Providence.

     

     

     

    sources

    http://www.paris-pittoresque.com/rues/96-4.htm

     

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    Commençons donc par le commencement en remontant bien loin dans le passé de ce lieu mythique



     


     

    Géographiquement,la Butte de Montmartre,est une colline s'élevant à 100 mètres au dessus du niveau de la Seine et à 127 m d'altitude. Elle fut longtemps considérée comme la "Butte Sacrée" dite le Mont de Mars ou Mont du Martyre Selon certains historiens car elle était autrefois occupée par un temple du Dieu Mars (Mons Martis) et était, étymologiquement le "Mont Martial de Paris".


      




     

    D'autres, plus tard, en ont fait le théâtre du martyre de Saint Denis, premier évêque de Paris, vers 250 en partie à cause de la Légende Dorée de Saint Denis qui raconte qu après avoir été décapité devant un temple romain dédié à Mercure,Saint Denis se releva ,prit sa tête entre ses mains puis parcourut les 6 Km qui séparaient Montmartre de Saint Denis.


     

     

     



     

     

      

    Il finit par tomber devant une veuve pieuse, Catula, qui le fit inhumer suivant les rites de la religion chrétienne.Sur sa tombe elle planta du blé pour la dissimuler et c'est à cet endroit que Sainte Geneviève, en 475, fit ériger la Basilique de Saint Denis que l'on voit toujours fort bien de nombreux endroits de la Butte.

     

     

     

     

    Dès le 6 ème siècle, en haut de la butte se trouvait un petit hameau, d’une chapelle et son cimetière. C’était la propriété des moines de Saint Martin des Champs, qui reçurent en don le Sanctum Martyrium situé à mi hauteur de la butte sur l'emplacement d'un ancien "champ des morts", un cimetière de chrétiens persécutés, fut élevée au 9eme siècle, refaite en 1134 et comportait une crypte à laquelle on accédait par un escalier de quinze marches puis un autre escalier de 45 marches, à l'époque déjà effondré.

     

     

     

     



     

     

     

     

    Il menait, disait-on,au temple romain devant lequel Saint Denis avait été executé C est ainsi que le nom de la colline a été transformé, sous l'influence de l'église chrétienne, en Mons Martyrum ou "Mont du Martyre" en français.









     

    Mais en 1133 le Roi Louis VI sous l'influence de sa femme, Adélaïde de Savoie, décida de faire construire à l'emplacement du Sanctum Martyrium un monastère de femmes qui sera occupé jusqu'à la Révolution par l'Ordre des Bénédictines et ruiné en 1794.







     

     Le 15 août 1534 un certain Ignace de Loyola avec six de ses compagnons : le gentilhomme navarrais François Xavier, Simon Rodriguez un boursier du Roi du Portugal, deux anciens étudiants d'Alcala Jacques Laynez et Alphonse Salmeron, un autre Espagnol Nicolas Alonso de Bobadilla, se rend dans la petite chapelle des Martyrs et, après que Pierre Faivre, le seule prêtre du groupe ait célébré la messe, Loyola décide de prêter serment et de fonder l'ordre de la Société de Jésus.Ainsi naquit l'Ordre des Jésuites à Montmartre en 1534.Leur serment était :


     

    "Voeu de pauvreté, de chasteté et de s'embarquer pour Jérusalem ou en quelque pays du monde que ce soit, chez les fidèles et les infidèles et au retour de se consacrer, avec l'aide de Dieu au salut des infidèles non moins qu'à celui des fidèles par la prédication, l'éducation, la confession et l'administration de l'Eucharistie sans recevoir aucune rémunération".

      



     

    Cette association à but non lucratif ou presque fut déclarée directement au Vatican au lieu de l'être auprès de la préfecture de Paris, d'ailleurs six ans plus tard en 1540 le Pape Paul III reconnut par une Bulle, cet ordre sous le nom de Compagnie de Jésus.


     

      

      

    Petite parenthèse importante dans l'Histoire de France,c'est aussi de Montmartre qu'en 1589 Henri de Navarre, futur Henri IV, bombarda la ville occupée par la Ligue

     

     



    Avec la révolution de 1789 et les années de terreur qui suivirent l'abbaye des Bénédictines fut détruite et la plupart des pierres du Monastère, ou Abbaye de Montmartre, serviront quelques années plus tard à consolider les maisons de la Butte.La Butte elle même ainsi que les moulins.

     



     

     

     

     

     A l'époque bonapartiste, vers 1809, Napoléon venu inspecter la Butte et surtout se rendre au télégraphe Chappe sis près de l'église Saint Pierre, emprunta le "Vieux Chemin" alors seule voie d'accès au sommet de la butte, exception faite de la rue Ravignant qui menait à l'ancienne abbaye des Bénédictines détruite en1794, mais ce "Vieux Chemin" était en si mauvais état et la pente était si raide, que Napoléon dut mettre pied à terre tant et si bien qu'il arriva en sueur et assoiffé sur le parvis de Saint Pierre où il fut reçu par un Curé du nom de Du Caire de Blazer, qui lui offrit du vin de la Butte,afin que l'empereur puisse se désaltérer.

      


     


     

    Profitant de l'occasion il lui demanda si cela serait possible de construire une voie carrossable.


     

    Napoléon eut du mal à ne pas accepter et donna des ordres afin qu'une rue soit percée.C'est ainsi que naquit la rue Lepic qui porta tout d'abord le nom de la rue de l'empereur.Elle demeure toujours l'une des rues les plus caractéristiques de la Butte.Le dernier carré des Bonapartistes !C'est également là qu'eut lieu, en 1814, les derniers combats entre Français et Russes.

     




     

     

      

    On ne peut évoquer Montmartre sans parler de ses fameuses carrières.D'ailleurs la fin du XIXe siècle les carrières s'étendaient sur plus de 300 km de galeries ! Certaines salles sont si immenses qu'elles pourraient facilement contenir l'arc de triomphe et même la cathédrale Notre Dame.




     

      

    Tout d'abord un carrier acheta le lieu où s élevait la Chapelle des Martyrs et la fit disparaître ainsi que ses deux cryptes donc, probablement le petit Temple de Mercure.


     

    Mais, cependant, la première hypothèse liée au Dieu Mars est pleinement justifiée car les hauteurs de Montmartre dominent toute la ville et ont souvent joué un rôle important dans les différents sièges de Paris.



     

    Puis les Grandes Carrières de Montmartre firent leur apparitions ainsi que la sarigue de Cuvier grâce au Gyspe dont la Butte Montmartre est riche. Et c'est avec ce fameux gypse, dont un gisement rare dit "en fer de lance", exploité depuis l'époque gallo-romaine et transformé par les nombreux fours à chaux présents sur la butte, que l'on confectionnait le plâtre le plus fin et le plus réputé tant pour la construction que pour les moulages ; le plâtre de Paris ou "Blanc Parisien". Il fut évidemment utilisé à grande échelle dans la capitale ce qui fut à l'origine de cette affirmation montmartroise :

    "Il y a bien plus de Montmartre dans Paris que de Paris dans Montmartre !".




     

     Mais le gypse de Montmartre fut surtout rendu mondialement célèbre grâce à Georges Cuvier (1769- 1833) fondateur de la paléontologie grâce à la sarigue de Montmartre ! Sachant qu'il s'intéressait aux fossiles, que l'on imaginait à l'époque comme des traces animales d'avant le déluge, on lui amena l'empreinte de la patte d'un petit animal quadrupède trouvé par un ouvrier carrier dans le gypse de Montmartre.



     

     


     

    Voulant en savoir plus il se rendit sur place où il ne tarda pas à découvrir la tête et la mandibule de cet animal qu'il compara aux ossements d'un marsupial d'Amérique du Sud, la sarigue.Il en déduisit que le climat de la région parisienne avait donc été tropical.

    Ce qui se confirma par la suite lorsqu'on retrouva, par exemple, dans les mêmes carrières de Montmartre des fossiles de crocodiles.







     

     

    En 1850, la butte de Montmartre était considérée comme une commune à part entière grâce aux revenus de ses Grandes Carrières qui l'enrichirent .

     Mais d'un autre côté ces carrières furent la cause de la disparition des nombreuses sources de la butte dont certaines rues évoquent encore les noms : rue de la Fontaine au But (juste en face du métro Lamarck Caulaincourt). De lavoirs, d'abreuvoirs et d'une fontaine peu catholique Il s'agissait en effet, de l'ancienne "Fontaine au Bouc" qui s'est peu à peu transformée en "Fontaine au Buc" puis en "Fontaine au But" lors des multiples recopies du cadastre.Le fait qu'un relief désignant la luxure ,représentée par un homme à tête de porc chevauchant à l'envers un bouc dont il relève la queue se retrouvant sur l enceinte de l'église Saint Pierre, voisine de la fameuse fontaine lui value sûrement ce nom entre autre.


     

    Cette "Fontaine au Bouc", donc au Diable, était, en effet, le lieu de rendez-vous des fils de bonne famille et des demoiselles de petite vertu, souvent des lavandières de la Butte, qui arrondissaient leur revenus et qui s'entendaient souvent avec le gang des Apaches pour dépouiller leurs clients quelque peu éméchés à leur retour sur Paris lorsqu'ils passaient par le "maquis".






     

    En 1870 la commune de Paris arriva avec son cortège de batailles dont celle du 18 mars 1871 où les soldats révoltés après avoir fusillé les généraux Clément Thomas et Lecomte, s'emparèrent des canons confiés à un régiment de Gardes Nationaux,qui se trouvaient installés à Montmartre. Les canons de la Butte étaient aux mains des Communards





     

    Ce fut alors le début de l'insurrection de la Commune qui dura du 18 mars au 28 mai. Le 24 mai, les Versaillais réussirent à reprendre les canons de Montmartre aux insurgés et tournèrent ceux-ci vers les Buttes Chaumont et le Père Lachaise désorganisant les défenses parisiennes.

    Ordre du jour :

    la reprise des canons de Montmartre, des Buttes Chaumont et de Belleville par les Versaillais !


     

    Ce fut le tournant décisif de la bataille au profit des Versaillais. Ce qui fit dire à Thiers "Qui tient Montmartre tient Paris".





     

    En 1873 afin d'effacer à la fois la défaite de 1870 et le désordre de la Commune. Il fut décidé et déclaré même comme d'utilité publique, de la construction d'un monument expiatoire qui serait le plus imposant de Paris et qui se situerait sur son plus haut lieu et déclaré comme d'utilité publique.


     

    La Butte de Montmartre fut donc choisie et les travaux commencèrent en 1875 sur les plans d'un certain Abadie dans le style romano-byzantin qui rappellerait la Cathédrale Saint Front de Périgueux.

    Mais, à la suite de très nombreux problèmes en 1884 on en était encore aux fondations !Celles-ci nécessitèrent 83 puits de maçonnerie de 38 mètres de profondeur reliés par des arcs de pierre de taille..Il commença à servir de lieu de culte dès 1891 mais en 1914 n'était pas encore achevé.





     


     On construisit en même temps un réservoir d'eau puis une tour-lanterne, le campanile, qui devait contenir, dès 1907, une énorme cloche d'environs 18 tonnes surnommée la "Savoyarde".




     

     

    Le campanile du Sacré Coeur fut à l'époque considéré comme le premier "gratte-ciel" de Paris.


     

    Tous ces chiffres font un peu oublier que, dans son ombre, se situe l'Eglise Saint Pierre, la plus ancienne de tout Paris qui fut consacrée en 1147 par le Pape Eugène III.

     

     



    Un second martyr moins connu que Saint Denis hante Montmartre si l'on puit dire ainsi puisse que

    c est son manque de religion qui le mena au supplice.Il s'agit cette fois du chevalier François Jean de La Barre qui fut supplicié et brûlé vif à Abbeville pour avoir omis de saluer une procession religieuse. Ainsi lorsqu'on lui en fit la remarque,il eut la mauvaise idée de déclarer ne pas avoir à se décoiffer ni à sortir les mains de ses poches pour des bondieuseries.Ce qui lui valut d avoir les jambes brisée la langue arrachée puis la main droite coupée avant de monter sur le bûcher.

    1772 les Montmartrois souhaitèrent qu'une rue portant son nom lui fut dédiée mais elle ne fut réalisée qu'en 1868 par la réunion de deux rues à savoir la rue des Roses et la rue de la Fontenelle.



     

     

     

    C'est au numéro 35 de cette rue que fut érigée en premier lieu une statue à son effigie et petite anecdote historique ce fut juste au 36 de la même rue que furent fusillé les généraux Clément Thomas et Lecomte entrainant le début de la commune.Ensuite la statue du Chevalier fut ensuite déplacée, en 1926, dans un square afin de la dissimuler aux regards des fidèles qui finissaient par se poser quelques questions.


     

    Puis elle fut fondue en 1941, soit disant pour récupérer le métal, alors que l'immense majorité des statues de Paris y échappèrent.Depuis cette date le socle demeurait désespérément vide,au grand mécontentement de certains qui trouvent que le Sacré Coeur prend décidément trop de place en tirant à lui toute la couverture de la Butte.


     

    Mais Montmartre ayant toujours été anticonformiste a situé l'adresse postale officielle de la Basilique du Sacré Coeur de Montmartre au 35 rue du Chevalier de la Barre !

     

     

     

     

     

    Voilà pour le moment Bourriquet & Cie vous emmènera dans un prochain voyage explorer, plus en profondeur cet fois le fameux maquis ainsi que les vignes de la butte et ce qui en découla par la suite.Quant aux prestigieux moulins Montmartrois, eux feront l objet sans aucun doute d'un troisième ballade dans l' histoire passée de ce quartier si cher à mon coeur...

     

     

    Textes de Bourriquet & Cie (10 fevrier 2009)

    Sources.... SUPERBE BLOG

    http://loopyetcie.vefblog.net/9.html

     


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    1870

     

     

     

     

     

    Paris 1759 Barbès LL.jpg 

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    Tourisme et Histoire - Paris - Balade à Montmartre


     

    Ruelles et escaliers de Montmartre


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    Théâtre de l'Atelier

    Sur la place Charles Dullin, ce sont les pièces des plus grands auteurs qui ont été créées au théâtre de l'Atelier de Jean Anouilh, Marcel Aymé, Françoise Sagan, René de Obaldia à Friedrich Durrenmatt...
    Aujourd'hui encore le théâtre maintient une grande qualité dans le choix de ses auteurs et de ses comédiens.


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    La librairie des Abbesses

    Passage obligé de tous les Montmartrois amateurs de livres, la Librairie des Abbesses, toute de rouge revêtue, est née de la volonté et de l'enthousiasme de Marie-Rose Guarniéri. Une librairie indépendante qui fait bouger la création littéraire.


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    Le Bateau Lavoir

    Résidence d'artistes depuis le début du XXe siècle, peintres et écrivains s'y retrouvaient, Le bateau Lavoir vit naître le cubisme et d'illustres peintres y travaillèrent comme Henri Matisse, Georges Braque, Fernand Léger ou Constantin Brancusi. Après la seconde guerre mondiale, les artistes lui préférèrent la Ruche à Montparnasse. Une partie de l'édifice est aujourd'hui inscrite aux monuments historiques.


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    Les Deux Moulins

    Les Deux Moulins c'est un petit café de quartier devenu mondialement célèbre pour avoir servi de décors en 2001 au film "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain". Depuis le café a retrouvé ses habitudes et sa quiétude, Montmartrois et touristes s'y côtoient dans une ambiance bon enfant.

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    La boutique des Anges



    Les anges ont leur adresse à Paris, la boutique leur est entièrement consacrée... bijoux, accessoires de maison, lampes, bibelots, carterie, librairie, bougies et même créations artisanales.


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    L'Elysée Montmartre

    Depuis deux siècles, l'Elysée Montmartre propose aux noctambules les plus belles fêtes parisiennes dans sa salle de bal à l'atmosphère magique. De bals masqués en combats de boxe, aujourd'hui l'établissement accueille des concerts de rock et son bal du samedi soir, programmé tous les 15 jours, est devenu un rendez-vous immanquable.


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    La Halle Saint Pierre

    Dédiée à l'art brut, populaire et contemporain, la Halle Saint-Pierre, un édifice au style Baltard, abrite un musée, une galerie, une librairie, un auditorium et un café. Ses expositions temporaires et manifestations culturelles mettent en lumière les formes les plus inattendues de la création.

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    La Case de l'Oncle Paul

    La Case de l'Oncle Paul propose toute une multitude de guirlandes à composer soi-même. Mais pas n'importe quelles guirlandes, des guirlandes faites de boules de toutes les couleurs, spécialement fabriquées en Asie. Le tout donne un concept store de quartier original, plein de peps et de bonne humeur.

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    Le Moulin de la Galette

    Dernier vestige de cette époque lointaine où la Butte comptait 14 moulins à moudre le blé, et où les meuniers vendaient la galette, petit pain de seigle accompagné d'un verre de lait, le Moulin de la Galette rappelle également Renoir qui y a peint le célèbre tableau "Bal du Moulin de la Galette". Aujourd'hui devenu restaurant, le Moulin propose de dîner dans un cadre chaleureux et contemporain.

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    La rue Lepic

    Il flotte une atmosphère de village dans la rue Lepic. Particulièrement commerçante, c'est sans doute la rue la plus parisienne et la plus typique des rues de Montmartre.

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    Le Moulin Rouge

    Cabaret mythique du boulevard de Clichy, le Moulin rouge agite les nuits parisiennes depuis 1889. Si le cancan de La Goulue, Jane Avril ou Nini patte en l'air encanailla les lieux et fut immortalisé par le peintre Toulouse-Lautrec, le Moulin rouge d'aujourd'hui renoue avec la grande tradition de la revue de Music-Hall, au programme : plumes, strass et paillettes.

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    Boutique Vintage

    Design, verre, céramique, luminaire, objets insolites, c'est tout l'univers des années 1950 et 1970 que l'on retrouve dans cette boutique de la rue Yvonne le Tac.

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    Musée de l'Erotisme

    Nombreux sont les artistes à avoir été inspirés par l'érotisme, et c'est au pied de Montmartre, à Pigalle, quartier à la réputation sulfureuse, que le musée de l'érotisme leur rend hommage. Ouvert en 1998, le musée regroupe des expositions permanentes sur l'art sacré, populaire et contemporain ainsi que sur l'histoire des maisons closes.

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    Le Vrai Paris

    Au cœur des Abbesses, la brasserie-rôtisserie Le Vrai Paris est une adresse bien connue des habitués du quartier à toute heure de la journée, pour un brunch, un déjeuner sur le pouce, un apéro entre amis ou un copieux dîner.

     

     

     

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    Sofkipeut

    Chez Sofkipeut, on voudrait tout acheter, de grandes besaces pour hommes, des pochettes ultra féminines, des accessoires colorés et des tissus jolis, gais et élégants. Les modèles de la créatrice Sophie de Saulieu sont nés de sa volonté de créer des sacs originaux, uniques, personnalisés, aussi pratiques que gais.

     

     

     

    SOURCES : http://acoeuretacris.centerblog.net/rub-tourisme-et-histoire-.html

     

     

     

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