•  

    Boni de Castellane était homme à dépenser des fortunes pour assouvir ses plaisirs d'esthète.

    Il eut d'ailleurs l'occasion d'en dépenser une puisqu'il se maria, lui l'aristocrate véritable, le parent de Talleyrand, imprégné de Monarchie, de Catholicisme et de France éternelle, à une Américaine protestante, Anna Gould, peu jolie mais riche à millions grâce aux chemins de fer de son père. 

     

    Afficher l'image d'origine

    "Boni", ainsi que le Tout-Paris l'appelait, fut un des premiers à échanger un vieux nom de France contre de l'or made in Nouveau Monde, lequel fut à son tour changé en montagnes de fleurs, en antiquités, en objets de goût, en fêtes retentissantes, en bateaux, en campagnes électorales (il fut député douze ans, plutôt intéressé par les questions diplomatiques et internationales que par les petites questions nationales), en châteaux de famille rachetés et restaurés ainsi qu'en un palais parisien, le Palais rose, inspiré pas moins que par le Grand Trianon et construit le long de ce qui est maintenant l'avenue Foch. 

     

    Boni de Castellane était homme à dépenser des fortunes pour assouvir ses plaisirs d'esthète. Il eut d'ailleurs l'occasion d'en dépenser une puisqu'il se maria, lui l'aristocrate véritable, le parent de Talleyrand, imprégné de Monarchie, de Catholicisme et de France éternelle, à une Américaine protestante, Anna Gould, peu jolie mais riche à millions grâce aux chemins de fer de son père. 

    "Boni", ainsi que le Tout-Paris l'appelait, fut un des premiers à échanger un vieux nom de France contre de l'or made in Nouveau Monde, lequel fut à son tour changé en montagnes de fleurs, en antiquités, en objets de goût, en fêtes retentissantes, en bateaux, en campagnes électorales (il fut député douze ans, plutôt intéressé par les questions diplomatiques et internationales que par les petites questions nationales), en châteaux de famille rachetés et restaurés ainsi qu'en un palais parisien, le Palais rose, inspiré pas moins que par le Grand Trianon et construit le long de ce qui est maintenant l'avenue Foch. 

    Cependant, dans la vente de son nom Boni n'avait pas compris celle de son âme. Effrayée sans doute par cet homme incompréhensible pour elle, lasse également d'entendre sur le compte de son époux les nombreuses histoires galantes qu'on lui prêtait, Anna Gould demanda le divorce en 1906, malgré trois enfants. Frappé par la malédiction de pauvreté qui toucha de nombreux dandys (la plus célèbre fut celle de Wilde), Boni sut élégance conserver.

     

    Aucune des nombreuses contrariétés matérielles ni aucun sarcasme des deux Mondes ne purent le faire déchoir de son rang. 

    Boni disgracié en ménage paya à ce moment pour toutes ses "fautes", impardonnables aux yeux de l'époque : ses origines (carolingiennes d'après lui), son antidreyfusisme (qui n'alla cependant pas jusqu'à l'antisémitisme, étant plus motivé par la défense de l'honneur de la France et de l'Armée et l'idée que l'Allemagne manœuvrait en coulisses), son mariage aux motivations douteuses, son chic, sa supériorité intellectuelle et morale évidente sur les bourgeois de son temps. 

    Du haut de son arbre généalogique, Boni continua à recevoir et à incarner le brio français. Il n'habita certes plus le Palais rose, vendit ses antiquités, devint lui-même une manière d'antiquaire, mais resta l'élégant Parisien que les caricaturistes adoraient croquer. Toute laRecherche du Temps perdu et les princes de l'Europe continuèrent de le fréquenter et jusqu'au bout une litanie de noms fameux, issus des grandes familles, du monde de l'Art, du monde politique et du monde diplomatique, goûta sa conversation supérieure. Son influence, néanmoins, ne lui permit pas de faire partager ses craintes de guerre en 1914 ni le danger du morcellement de l’Empire des Habsbourg en 1918. 

    Il reste malheureusement peu de choses de Boni de Castellane. Comme de nombreux dandys tout entier consacré au présent et à sa personne, il ne voulut, ne put ou ne sut édifier une œuvre littéraire et artistique. Même le Palais rose fut détruit et ses collections furent dispersées bien avant sa mort.

     

     

    Deux livres de mémoires, Comment j'ai découvert l'Amérique et L'art d'être pauvre, conservent cependant la trace de sa pensée originale et nostalgique :

     

    à travers les siècles, il ne reste en réalité

    de Boni de Castellane que les échos d'une fête lointaine et une vague odeur de pourriture noble.

    Boni de Castellance par da Cunha

     

    Delicious Pin It

    votre commentaire
  •  
     
     
    L’Hôtel-Dieu de Paris est le plus ancien hôpital de la capitale. Fondé en 651 par l'évêque parisien saint Landry, il fut le symbole de la charité et de l'hospitalité.
     
     
    Modeste à l'origine, il est construit du viie au xviie siècle sur la rive gauche de l'île de la Cité, au sud du Parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II ; deux bâtiments étaient reliés par le pont au Double.
     
    Les constructions actuelles abritant l'hôpital datent du xixe siècle.
     
     
    Au Moyen Âge : une œuvre sociale
     
    L’histoire des hôpitaux parisiens commence au Moyen Âge.
    La pauvreté étant très importante à l’époque, elle devient une occasion de rédemption pour beaucoup de bourgeois et de nobles, qui voient en elle une façon de racheter leurs péchés en leur venant en aide.
     
    Les œuvres permettent alors de créer l’hôpital de la Charité, dont la structure lie immanquablement piété et soins médicaux.
     
    L’Église est alors toute-puissante, tant d’un point de vue administratif que thérapeutique.
    La création de l’hôtel-Dieu de Paris procède de cette tradition de charité, qui dure jusqu’au xixe siècle, malgré une remise en cause régulière.
     
    Si la tradition, en réalité établie au xviie siècle, fait remonter la fondation de cet hôpital à saint Landry 28e évêque de Parisvers 650, les premiers corps de logis avérés affectés aux indigents, infirmes et malades ne remontent qu'à 829 ; ils se situent vis-à-vis d'une ancienne église, l'« église Saint-Étienne ». En 1157, des lettres patentes mentionnent un « Hôtel-Dieu-Saint-Christophe », en raison d'une chapelle dédiée consacrée à ce saint. Peu de temps après, Maurice de Sully, évêque de Paris, entreprend en 1165 la reconstruction de cet hôpital : les anciens bâtiments sont détruits en 1195 et les nouvelles constructions achevées en 12552.Tous ces bâtiments, depuis l'origine jusqu'en 1878, occupent le côté sud du parvis Notre-Dame actuel entre le Petit-Pont et le pont au Double
     
    Aux XVIe et XVIIe siècles : un lieu de réclusion
     
    sur le plan de Truschet et Hoyau (c.1550) ; à cette époque, l'hôpital se trouve au sud du parvis N.Ddu xvie siècleAu xvie siècle, l’hôtel-Dieu connaît une crise financière, puisqu'il était seulement financé par les aides, subsides ou privilèges. Celle-ci occasionne la création en 1505 d’un conseil de huit gouverneurs laïcs :
     
    les présidents du Parlement, de la Chambre des Comptes, de la Cour des Aides, et le prévôt des Marchands.
     
    L’État intervient progressivement, d’abord par l’intermédiaire du lieutenant général de police, membre du Bureau de l’hôtel-Dieu de Paris en1690, puis par l'intermédiaire de Necker, qui crée au xviie siècle les charges d’« inspecteur général des hôpitaux civils et maison de forces » et de « commissaire du Roi pour tout ce qui a trait aux hôpitaux ».
     
     
     
    À cette période, l’image du pauvre change. Il devient socialement dangereux car marginal. Pour le contrôler, les élites du xviie siècle brandissent des arguments moraux et créent des établissements permettant d’enfermer les pauvres.
     
    L’hôpital est alors un lieu de réclusion, permettant par la même occasion d’assainir le monde urbain.
     
     
    L’hôpital prend alors le nom de « hôpital général » ou plus simplement
    « hôpital d’enfermement », dont l’hôtel-Dieu fait partie.
     
     
    En 1606, une annexe de l'Hôtel-Dieu, la salle Saint-Charles, est construite sur la rive gauche. En 1684, Louis XIV fait don du Petit Châtelet à l'Hôtel-Dieu 
     
    L'hôpital s'agrandit alors le long de la rue de la Bûcherie
     
     
     
     
     
    Ancien hôtel-Dieu photographié par Charles Marville vers 1865-1868.
     
     
    Charles Marville se trouve quai Saint Michel (à la hauteur de l’actuel no 15), au sommet d’un l’escalier double, aujourd’hui disparu, qui permettait d’accéder au bas quai.
     
     
    De gauche à droite, nous voyons la façade sur la rue Neuve Notre-Dame du bâtiment de l’administration générale de l’Assistance publique, le jardin de l’Hôtel-Dieu sur la rue de la Cité et le bâtiment principal de l’Hôtel-Dieu (reconstruit en 1780-1784 après le grand incendie du 30 décembre 1772).
     
    « L'incendie de l'Hôtel-Dieu, en 1772 »,
    ANCIEN HOTEL DIEU
    Génillion - Musée Carnavalet
     
     
     
    Marie Jonet (Mme Dugès),
     
    sage-femme en chef de l'hôtel-Dieu de Paris
    Marie Jonet (1730–1797, Paris) était une sage-femme française.
    Elle fut sage-femme en chef de l’Hôtel-Dieu de Paris.
     
     
    Marie Jonet est elle-même fille de sage-femme, mais le nom de sa mère n'a pas été conservé.
     
    Elle est connue généralement sous le nom de « Mme Dugès », son mari étant Louis Dugès, officier de santé, qui lui transmit des connaissances.
     
    D'abord sage-femme jurée au Châtelet, elle est nommée en 1775 sage-femme en chef de l’Hôtel-Dieu ; elle s’y établit.
     
    Avant 1793, il n’y a d’autre ressource pour les femmes pauvres qui sont enceintes ou en couches qu’une salle trop petite de l’Hôtel-Dieu, au-dessus de celle des blessés, où elles s'entassent pêle-mêle à plusieurs dans le même lit ; il y a souvent des épidémies meurtrières.
     
    Pendant ces épidémies, madame Dugès sauve de la mort un grand nombre de femmes ; elle applique le traitement
    de François Doublet pour la « fièvre des nouvelles accouchées ».
     
    Dans le même temps, elle forme sa fille, connue sous le nom de Marie-Louise Lachapelle, de dispositions précoces, qui devient très jeune (en 1795, à 26 ans)
     
    son adjointe et qui sera célèbre au xixe siècle. Vers 1796, sa fille devient responsable du déménagement du service
    à l'hospice de la Maternité, nouvellement créé.
     
    Elle l'y rejoint en 1797, toujours avec le titre de sage-femme en chef mais elle meurt peu de temps après.
     
    Elle est l'aïeule d'Antoine-Louis Dugès, professeur d'obstétrique.
     
     
     
     
     
     
    À l’arrière-plan, ce sont les deux tours de l’église métropolitaine, et au premier plan, le Petit-Pont, reconstruit en 1853.
     
     
    Les voûtes que l’on voit au niveau de la Seine, datant des années 1620 (construction autorisée le 26 juillet 1619), étaient appelées les “cagnards”.
     
    Ces espaces servaient autrefois, et entre autres, aux livraisons de denrées par voie d’eau et de lavoirs pour le linge de l’hôpital.
     
     
     
    L'annexe de l'Hôtel-Dieu vers 1830
     
     
    Les bâtiments de l’Hôtel-Dieu sur l’île de la Cité sont démolis en 1877-1878.
     
     
    Les annexes situées rive gauche, quai de Montebello et rue de la Bûcherie, ne seront démolies qu’en 1908.
     
     
    Le bâtiment de l’administration générale de l’Assistance publique est démoli en 1874.
    De façon exceptionnelle dans le corpus Marville, cette vue de l’Hôtel-Dieu a été faite en double pour une raison que j’ignore.
     
     
    Si tous les tirages que je connais sont de la même version, la Bibliothèque historique de la ville de Paris conserve un négatif d’une autre version, que j’appellerai “aux parasols” afin de la différencier, en raison de la présence de deux parasols de marchand ambulant au coin du pont, côté rue de la Cité.
     
    L'Hôtel-Dieu actuel en fin de construction vers 1875 (Charles Marville, photographe).
     
     
     
     
     
    Le développement des arbres que l’on observe sur ces images permet d’affirmer avec certitude que les deux photographies datent de la même année et de la même saison.
    En outre, de nombreuses affiches sur l’angle du bâtiment de l’Hôtel-Dieu sont communes aux deux prises de vue, ce qui permet de penser qu’elles ont été réalisées dans un intervalle court, vraisemblablement vingt-quatre heures.
     
     
    Si la position de l’appareil est identique, le cadrage est légèrement différent :
    la version “aux parasols” est cadrée plus vers la gauche.
     
     
    Sachant que Marville a tiré sur papier l’autre version, il faut croire que la version aux parasols était la première prise de vue et qu’elle ne convenait pas au photographe pour une raison assez importante qui justifia de la refaire, probablement dès le lendemain.
     
     
    La différence notable étant le cadrage, la motivation de Marville est peut-être uniquement esthétique ; il est certain que la composition de la seconde version est plus satisfaisante pour l’œil.
     
     
    (Les personnes qui travaillent à droite sur le quai, probablement un couple, sont des matelassiers.)
     

    Le rôle de madame Necker, aux côtés de son mari, modifie progressivement la symbolique de l’hôpital : de la charité, on passe à la bienfaisance.

     

    Le malade est mieux considéré. On voit même apparaître des maisons de convalescence.

     

     

    De plus, les idées prônées par le siècle des Lumières permettent une importante réflexion sur le milieu hospitalier.

     

    Mais ce n'est qu'à la fin du xviiie siècle, que l’hôpital devient une « machine à guérir », où le malade y est soigné et en ressort guéri. Il faut cependant attendre lexixe siècle, pour que l’hôpital devienne un lieu de pratique de la médecine et de la science, mais aussi, un lieu d’enseignement et de la recherche médicale.

     

     

    En 1772, un incendie détruit une grande partie de l’hôtel-Dieu.

     

    D’autres plans sont alors construits et de nombreuses modifications sont apportées.

     
     
     https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel-Dieu_de_Paris
     
     
     
     

     
     
    L’Hôtel-Dieu de Paris est le plus ancien hôpital de la capitale. Fondé en 651 par l'évêque parisien saint Landry, il fut le symbole de la charité et de l'hospitalité.
     
     
    Modeste à l'origine, il est construit du viie au xviie siècle sur la rive gauche de l'île de la Cité, au sud du Parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II ; deux bâtiments étaient reliés par le pont au Double.
     
    Les constructions actuelles abritant l'hôpital datent du xixe siècle.
     
     
    Au Moyen Âge : une œuvre sociale
     
    L’histoire des hôpitaux parisiens commence au Moyen Âge.
    La pauvreté étant très importante à l’époque, elle devient une occasion de rédemption pour beaucoup de bourgeois et de nobles, qui voient en elle une façon de racheter leurs péchés en leur venant en aide.
     
    Les œuvres permettent alors de créer l’hôpital de la Charité, dont la structure lie immanquablement piété et soins médicaux.
     
    L’Église est alors toute-puissante, tant d’un point de vue administratif que thérapeutique.
    La création de l’hôtel-Dieu de Paris procède de cette tradition de charité, qui dure jusqu’au xixe siècle, malgré une remise en cause régulière.
     
    Si la tradition, en réalité établie au xviie siècle, fait remonter la fondation de cet hôpital à saint Landry 28e évêque de Parisvers 650, les premiers corps de logis avérés affectés aux indigents, infirmes et malades ne remontent qu'à 829 ; ils se situent vis-à-vis d'une ancienne église, l'« église Saint-Étienne ». En 1157, des lettres patentes mentionnent un « Hôtel-Dieu-Saint-Christophe », en raison d'une chapelle dédiée consacrée à ce saint. Peu de temps après, Maurice de Sully, évêque de Paris, entreprend en 1165 la reconstruction de cet hôpital : les anciens bâtiments sont détruits en 1195 et les nouvelles constructions achevées en 12552.
     
    Tous ces bâtiments, depuis l'origine jusqu'en 1878, occupent le côté sud du parvis Notre-Dame actuel entre le Petit-Pont et le pont au Double
     
     
     
    Aux XVIe et XVIIe siècles : un lieu de réclusion
     
    sur le plan de Truschet et Hoyau (c.1550) ; à cette époque, l'hôpital se trouve au sud du parvis N.Ddu xvie siècleAu xvie siècle, l’hôtel-Dieu connaît une crise financière, puisqu'il était seulement financé par les aides, subsides ou privilèges. Celle-ci occasionne la création en 1505 d’un conseil de huit gouverneurs laïcs :
     
    les présidents du Parlement, de la Chambre des Comptes, de la Cour des Aides, et le prévôt des Marchands.
     
    L’État intervient progressivement, d’abord par l’intermédiaire du lieutenant général de police, membre du Bureau de l’hôtel-Dieu de Paris en1690, puis par l'intermédiaire de Necker, qui crée au xviie siècle les charges d’« inspecteur général des hôpitaux civils et maison de forces » et de « commissaire du Roi pour tout ce qui a trait aux hôpitaux ».
     
     
     
    À cette période, l’image du pauvre change. Il devient socialement dangereux car marginal. Pour le contrôler, les élites du xviie siècle brandissent des arguments moraux et créent des établissements permettant d’enfermer les pauvres. L’hôpital est alors un lieu de réclusion, permettant par la même occasion d’assainir le monde urbain.
     
    L’hôpital prend alors le nom de « hôpital général » ou plus simplement
     
    « hôpital d’enfermement », dont l’hôtel-Dieu fait partie.En 1606,
    une annexe de l'Hôtel-Dieu, la salle Saint-Charles, est construite sur la rive gauche.
     
    En 1684, Louis XIV fait don du Petit Châtelet à l'Hôtel-Dieu.
     
    L'hôpital s'agrandit alors le long de la rue de la Bûcherie
     
     
     
     
    Ancien hôtel-Dieu photographié par Charles Marville vers 1865-1868.
     
     
    Charles Marville se trouve quai Saint Michel (à la hauteur de l’actuel no 15), au sommet d’un l’escalier double, aujourd’hui disparu, qui permettait d’accéder au bas quai.
     
     
    De gauche à droite, nous voyons la façade sur la rue Neuve Notre-Dame du bâtiment de l’administration générale de l’Assistance publique, le jardin de l’Hôtel-Dieu sur la rue de la Cité et le bâtiment principal de l’Hôtel-Dieu (reconstruit en 1780-1784
    après le grand incendie du 30 décembre 1772).
     
     
    « L'incendie de l'Hôtel-Dieu, en 1772 »,
    ANCIEN HOTEL DIEU
    Génillion - Musée Carnavalet
     
     
     
     
    À l’arrière-plan, ce sont les deux tours de l’église métropolitaine, et au premier plan, le Petit-Pont, reconstruit en 1853.
     
     
    Les voûtes que l’on voit au niveau de la Seine, datant des années 1620 (construction autorisée le 26 juillet 1619), étaient appelées les “cagnards”.
     
    Ces espaces servaient autrefois, et entre autres, aux livraisons de denrées par voie d’eau et de lavoirs pour le linge de l’hôpital.
     
    L'annexe de l'Hôtel-Dieu vers 1830
     
     
    Les bâtiments de l’Hôtel-Dieu sur l’île de la Cité sont démolis en 1877-1878.
     
     
    Les annexes situées rive gauche, quai de Montebello et rue de la Bûcherie, ne seront démolies qu’en 1908.
     
     
    Le bâtiment de l’administration générale de l’Assistance publique est démoli en 1874.
    De façon exceptionnelle dans le corpus Marville, cette vue de l’Hôtel-Dieu a été faite en double pour une raison que j’ignore.
     
     
    Si tous les tirages que je connais sont de la même version, la Bibliothèque historique de la ville de Paris conserve un négatif d’une autre version, que j’appellerai “aux parasols” afin de la différencier, en raison de la présence de deux parasols de marchand ambulant au coin du pont, côté rue de la Cité.
     
    L'Hôtel-Dieu actuel en fin de construction vers 1875 (Charles Marville, photographe).
     
     
     
    Le développement des arbres que l’on observe sur ces images permet d’affirmer avec certitude que les deux photographies datent de la même année et de la même saison.
    En outre, de nombreuses affiches sur l’angle du bâtiment de l’Hôtel-Dieu sont communes aux deux prises de vue, ce qui permet de penser qu’elles ont été réalisées dans un intervalle court, vraisemblablement vingt-quatre heures.
     
     
    Si la position de l’appareil est identique, le cadrage est légèrement différent :
    la version “aux parasols” est cadrée plus vers la gauche.
     
     
    Sachant que Marville a tiré sur papier l’autre version, il faut croire que la version aux parasols était la première prise de vue et qu’elle ne convenait pas au photographe pour une raison assez importante qui justifia de la refaire, probablement dès le lendemain.
     
     
    La différence notable étant le cadrage, la motivation de Marville est peut-être uniquement esthétique ; il est certain que la composition de la seconde version est plus satisfaisante pour l’œil.
     
     
    (Les personnes qui travaillent à droite sur le quai, probablement un couple, sont des matelassiers.)
     

    Le rôle de madame Necker4, aux côtés de son mari, modifie progressivement la symbolique de l’hôpital : de la charité, on passe à la bienfaisance. Le malade est mieux considéré. On voit même apparaître des maisons de convalescence.

     

    De plus, les idées prônées par le siècle des Lumières permettent une importante réflexion sur le milieu hospitalier. Mais ce n'est qu'à la fin du xviiie siècle, que l’hôpital devient une « machine à guérir », où le malade y est soigné et en ressort guéri.

     

    Il faut cependant attendre lexixe siècle, pour que l’hôpital devienne un lieu de pratique de la médecine et de la science, mais aussi, un lieu d’enseignement et de la recherche médicale.

     

     

    En 1772, un incendie détruit une grande partie de l’hôtel-Dieu.

     

    D’autres plans sont alors construits et de nombreuses modifications sont apportées.

     
     
     https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel-Dieu_de_Paris
     
     
     
     
     
    Delicious Pin It

    votre commentaire
  • Édouard VII bien remis en selle, Ce fauteuil des voluptés, qui provient de l'une des plus célèbres maisons closes de Paris,

     

    Ce fauteuil a été commandé par le roi Édouard VII lui-même pour équiper la chambre qui lui était réservée en permanence au Chabanais.
     
    Ce fauteuil des voluptés, qui provient de l'une des plus célèbres maisons closes de Paris, sera exposé 
    Parmi les six cents œuvres caractéristiques de cette Belle Époque, nul doute que l'élue s'arrêtera devant un meuble étrange, dont l'usage s'est perdu. Se fera-t-elle photographier devant?
    On ne le lui conseille guère. Un socle de bois doré bien rembourré, surmonté d'une selle pareillement confortable, six accoudoirs, quatre pieds et un tissu japonisant.
    Qu'est-ce donc que ce schmilblick?
    Les plus perspicaces trouveront quelque ressemblance
    avec un siège gynécolo­gique ou une chaise d'accouchement.
    La fonction se révèle en réalité autrement plus sensuelle.
    «Il s'agit d'un “fauteuil de volupté”»,
    glisse Dominique Lobstein, historien d'art et co-commissaire de l'exposition.
    Lorsqu'on y regarde de près, on n'ose
    inventorier les combinaisons, genre Kamasutra, qu'il offre.
    «Il a appartenu à Édouard VII, prince de Galles et fils de la reine Victoria, poursuit le spécialiste.
    chabanais-edouard-vii.1236849411.jpg
     
    C'était un habitué du Chabanais jusqu'à ce qu'il soit couronné
    souverain du Royaume-Uni et empereur des Indes en 1901, à 60 ans.»

    Pour de pacifiques joutes

    chabanais.1236849520.jpg
    Le Chabanais?
    «Une maison close installée au 12 de la rue du même nom,
    dans le IIe arrondissement, et fondée en 1878 par une Irlandaise.
    C'était un des lieux galants les plus huppés du Paris fin de siècle. Une chambre était réservée en permanence au prince.
     
    Il l'a fait doter de deux accessoires originaux adaptés à sa taille et surtout à son poids: une baignoire de cuivre rouge en forme de cygne à la proue de sirène qu'on remplissait de champagne avant usage, et ce meuble.
    Conçu et réalisé par Louis Soubrier, artisan du faubourg Saint-Antoine,
    il pouvait réunir pour de pacifiques joutes le royal héritier
    et deux ou trois employées
    de la maison sans qu'il ne déroge à son rang…
    puisqu'il s'installait sur la partie supérieure.»
    Édouard était surnommé «Bertie» par ses favorites,
    choisies parmi vingt à trente-cinq pensionnaires.
    Afficher l'image d'origine
    Certaines avaient connu intimement Pierre Louÿs, 
    Guy de Maupassant, Charles Ier du Portugal,
    le prince des Indes britanniques ou encore quantité
    de membres du Jockey Club. Le Chabanais a connu son heure de gloire le 6 mai 1889.
    L'inauguration de l'Exposition universelle s'était poursuivie entre ses tentures.
    Ministres et ambassadeurs du monde entier s'y étaient donné rendez-vous. Sur leurs agendas, cette «virée» était renseignée comme une «visite au président du Sénat».
    Le scooter n'existait pas encore…
    Ce plus célèbre des lupanars,
    devant le One-two-two, le Sphinx, La Fleur blanche,
    La Rue des Moulins et Chez Marguerite, a reçu un prix pour sa chambre japonaise lors de l'Exposition universelle de 1900. On y trouvait aussi la chambre Louis XV, la chambre hindoue, la Directoire, la médiévale et la chambre mauresque.
    L'ensemble des décors fut vendu après la ferme­ture,
    en 1946, à l'occasion d'une vente aux enchères en 1951.
    L'actuel propriétaire du «fauteuil de volupté» tient à conserver l'anonymat.
    «Paris 1900, la ville spectacle», Petit Palais,
     http://levidegrenierdedidou.blogspot.fr/2014/02/edouard-vii-bien-remis-en-sellece.html
    Delicious Pin It

    votre commentaire
  •  


     

     

    Le cardinal et le billet de mille

     

     

    9 septembre, c'est l'anniversaire de Richelieu.

      

    Naquit-il à Paris ?

    Naquit-il à Richelieu ?

      

    Les historiens, qui sont gens sérieux mais divisés, s'étripent sur la question.

     

    Quelques quatre cents ans et plus après ce 9 septembre 1585 où Armand Jean du Plessis de Richelieu, quatrième enfant d'une noble famille française, duc et pair de France, futur cardinal et ministre de Louis XIII, il serait quand même temps de trancher.

     

     

    Cardinal_Richelieu_%2528Champaigne%2529.jpgCe que l’on sait avec certitude, c’est qu’il Richelieu naquit l'année même où Montaigne quittait la mairie de Bordeaux ; qu’il fut de huit mois le cadet de Vaugelas, lequel occupa le fauteuil 32 de l'Académie Française, dont il avait été à partir de 1635 le fondateur et le protecteur.

     

    On doit à Richelieu la devise "A l'Immortalité", qui figure sur le sceau de l'Académie, d'où les "Immortels" (Valéry Giscard d'Estaing & Max Gallo compris), tiennent leur surnom.

     

    Figure kaléidoscopique et hautaine, car Richelieu ne fut pas seulement un cardinal d'Académie. Richelieu, c’est également un point de dentelle, des verres à pieds, une sauce ma foi fort bonne au palais, un pâté en croute tout aussi délicieux…  sans compter qu’il donna son nom également par tout le pays à un nombre incalculable de deux, trois et quatre étoiles pour représentants de commerce, couples adultères et séminaristes en goguettes.

      

    A quoi il convient également de rajouter la Bibliothèque Nationale, d'avant l'ère mégalo-mittérandienne, ce qui n'est pas rien, et une rivière, sinueuse, assez sale, grâce à laquelle Champlain (le lac) se rend à Saint-Laurent (le fleuve).

     

    Ci-dessus, le portrait en pied de celui qui fut (comme on le dirait aujourd'hui) l'une des plus grosses fortunes de son temps (estimée à 20 millions de livre). Portrait en pied par Philippe de Champaigne, auteur également du triple portrait (profils et trois-quarts, ci-contre), dont s'inspira Clement Serveau lorsqu'on (la Banque de France) lui passa commande du billet.

     

     

    richelieu6.jpgUn homme de Dieu... Un homme d'Eglise... Sur un billet de banque !

    L'homme d'Etat, il est vrai, en avait connu d'autres…

    Le premier alphabet date du 2 avril 1953; le dernier du 4 janvier 1963; dix ans, c'est un bel exemple de longévité. Le franc, entre temps, par la magie d'Antoine Pinay, était mort et ressuscité : "A nouvelle République, franc nouveau" (La formule, de Marcel Dassault, se trouve dans Paris Presse du 30 décembre 1958.)

      

    Deux jours auparavant, dans l'une des allocutions radiotélévisées dont il avait le secret, DeGaulle s'était exclamé :

     

      

    « Quant au vieux franc français, si souvent mutilé à mesure de nos vicissitudes, nous voulons qu'il reprenne une substance conforme au respect qui lui est dû ».

     

     

    Et c'est ainsi que le matin du 1er Janvier 1960, le cardinal qui valait mille anciens francs n'en valut plus que dix nouveaux. (sur la photo ci-dessous, une coupure de mille surchargée 10 NF) .Divisé par cent, comme ses compagnons de l'époque (Victor Hugo, Henri IV, Bonaparte), mais, rassurait la communication gouvernementale, cela ne changerait rien puisqu'on diviserait aussi bien les dépenses que les recettes. « En terme de prix des marchandises, proclamait Pinay, on retrouverait d'ailleurs les échelles de 1927 ».

     

      

    C'était une référence forte à l'Age d'Or du franc Poincaré, à un souci affiché de redressement économique, à la solidité monétaire du franc lourd d'avant 14 dont la France (qui cesserait bientôt d'être un Empire) rêvait encore.

      

    L'effigie conservée de Richelieu, dans cette affaire, assurait une sorte de continuité de l'identité française, d'un ancien régime aussi romantique qu'un roman de Dumas, à un nouveau aux prises avec le monde moderne : pour comprendre les Trente Glorieuses, il faut aussi regarder yeux dans les yeux les grands hommes de ses billets.

     

     

    3h13-03.jpg

     

    Sur celui de mille comme sur le nouveau billet de dix, le cardinal se détache devant une estampe rappelant les façades rectilignes du Palais-Cardinal (Palais-Royal), tel qu'il fut peu après sa construction en 1622. Sur les beaux toits gris de Paris, « ville jolie », s'attarde un ciel onctueux, lisse, crémeux, comme si la capitale s'était tout entière repliée dans les pans rosés du jupon cardinalesque.

      

    Le regard suave et la barbichette affutée, ce dernier veille, conforte, rassure.

     

    Au verso, même prestance, même allure : la figure de l'homme d'Etat en pleine force tranquille, non loin de sa gentilhommière provinciale, devant les remparts du bourg de Richelieu, sourcil hautain et lèvres pincés, sous ce même ciel rose fané.

     

     

    10V1960G.jpg

      

      

    Si ce billet fut l'un des plus populaires qui sortit des presses de la BdF, c'est aussi parce qu'il fut l'un des plus abouti : dans sa composition se résume une certaine conception du Pouvoir dit gaullien, propre à la fois à l'Ancien Régime et au Nouveau, à la Province comme à Paris, à l'Esthétique comme à l'Idéologie.

      

    Avec la crise, le passage à l’euro, la mythification médiatique des années soixante et la nostalgie des Trente Glorieuses, il se peut bien que cette effigie fasse encore rêver…

     

     

     

    sources

     

    http://solko.hautetfort.com/archive/2008/09/09/le-cardinal-est-bon-enfant.html

     

     

     

     

     

     

     

     

    Delicious Pin It

    1 commentaire
  •  

     

    La prostitution mondaine,

    une valeur éducative du patriarcat traditionnel

    avant le mariage

     

     

    Quand la femme ne dispose d’aucun droits, que le seul travail qui lui est accessible est le commerce de son corps, ou que son statut social

    et sa sécurité familiale dépendent de son conjoint.

     

     

    L’hétaïre, idolâtrée au détriment de la mère

     

      

    L’hétaïre était une prostituée de haut rang dans la Grèce antique. Les hétaïres ne se contentent pas d’offrir des services sexuels et leurs prestations ne sont pas ponctuelles : de manière littérale, ἑταίρα / hetaíra signifie « compagne ».

      

      

    Elles possèdent généralement une éducation soignée et sont capables de prendre part à des conversations entre gens cultivés, par exemple lors des banquets.

      

    Seules entre toutes les femmes de Grèce, Spartiates exceptées, elles sont indépendantes et peuvent gérer leurs biens.

     

      

    La concubine reçoit des dons de quelques « compagnons » (hetairoi) ou « amis » (philoi), qui assurent son entretien, et à qui elle accorde ses faveurs.

      

    Aspasie, maîtresse de Périclès, est ainsi la femme la plus célèbre du Ve siècle av. J.-C. Elle attire chez elle Sophocle, Phidias ou encore Socrate et ses disciples.

      

    Selon Plutarque, « elle domin[e] les hommes politiques les plus éminents et inspir[e] aux philosophes un intérêt qui n’[est] ni mince ni négligeable ».

     

     

    La Chair/Les cocottes

      

    L'actrice Colette en pleine représentation du mimodrame "La Chair", écrit par Georges Wague, également son partenaire à la scène, en 1907.

      

      

      

    Une fortune bâtie sur leur sexe

      

    Certaines de ces hétaïres sont très riches. Xénophon décrit Théodoté entourée d’esclaves, richement vêtue et logeant dans une maison de grande allure.

      

    Certaines se distinguent par leurs dépenses extravagantes : ainsi une Rhodopis, courtisane égyptienne affranchie par le frère de la poétesse Sappho, se serait distinguée en faisant bâtir une pyramide.

      

    Les tarifs des courtisanes varient beaucoup, mais sont substantiellement plus élevés que ceux des prostituées communes : dans la Nouvelle Comédie, ils varient de 20 à 60 mines pour un nombre de jours indéterminés. Ménandre mentionne une courtisane gagnant trois mines par jour soit davantage, précise-t-il, que dix pornai réunies. S’il faut en croire Aulu-Gelle, les courtisanes de l’époque classique vont jusqu’à 10 000 drachmes pour une nuit.

      

      

    Libre ou esclave

      

    Il est parfois difficile de distinguer les hétaïres des simples prostituées : dans les deux cas, la femme peut être libre ou esclave, autonome ou protégée par un souteneur. Les auteurs semblent parfois employer les deux termes de manière indifférenciée.

      

    Certains spécialistes se sont donc interrogés sur la réalité de la distinction entre hetaira et pornē ; on s’est même demandé dans quelle mesure le terme hetaira n’était pas un simple euphémisme.

      

      

      

    La concubine :

    entre l’épouse et la prostituée

     

    Concubine est un terme désignant à l’origine une femme vivant quasi maritalement avec un homme de statut plus élevé possédant déjà une épouse officielle.

      

    L’homme pouvant posséder une ou plusieurs concubines.

      

    Celles-ci sont financièrement soutenues par l’homme et leur descendance est reconnue publiquement, bien que de moindre statut que celle issue de l’épouse.

      

    Lorsque le concubinage est voulu (par la femme et/ou par sa famille)

    il est considéré comme une sécurité économique.

     

    Lorsqu’il est subi, il s’agit parfois d’esclavage sexuel, comme dans l’ancien Royaume du Népal, où les serfs devaient donner une de leurs filles à leur seigneur.

      

     

    Une mère porteuse assassinée après usage

      

    Dans la Bible, Abraham prend l’esclave Hagar comme concubine.

      

    Sa femme, Sarah, ne peut concevoir et lui offre Hagar pour lui donner un héritier.

    Abraham n’épouse pas Hagar, mais habite avec elle selon les lois juives de Pilegesh

    (Hebreu pour concubine).

      

    Après une première fausse couche, elle accouche d’Ismaël.

      

    Après qu’un miracle arrive à Sarah (elle devient fertile malgré son âge) et qu’elle conçoive et accouche d’Isaac, celle-ci demande à Abraham d’emmener Hagar

    et de l’abandonner dans le désert.

     

     

     

    Esclaves recluses au gynécée

    Dans l’Antiquité grecque classique (IVe et ve siècle av. J.-C.),

    Homère attribue à ses héros une seule épouse et une ou plusieurs concubines.

      

    L’épouse assure une descendance légitime, la concubine est chargée de

    veiller à l’exécution des tâches domestiques, l’une et l’autre vivent recluses au gynécée.

      

    La fidélité à l’époux est exigée, en effet, en cas de flagrant délit d’adultère,

    le mari trompé a le droit de tuer sur le champ son rival, sa femme ou sa concubine.

      

      

      

    Le reflet du statut social des hommes

      
    Dans la civilisation islamique, le sultan ou tout seigneur suffisamment riche pour posséder un harem, choisissait sa concubine parmi ses esclaves en principe non musulmanes.
      
    En Chine, pendant longtemps, le statut d’un homme se mesurait au nombre de ses femmes, épouses ou concubines.
      
    Dans la Chine impériale, des concubines jouent un rôle politique (comme Wu Zetian qui devint même impératrice).
      
    En 1949, les communistes ont interdit cette pratique ancestrale, signe pour eux de décadence bourgeoise.
      
    Au Siam (actuelle Thaïlande), les hommes pouvaient avoir plusieurs épouses, qu’ils pouvaient revendre, ainsi que leurs enfants. L’épouse principale ne pouvait être que répudiée, et au décès de son mari, elle héritait de ses droits sur les épouses secondaires.

      

      

      

    Une pratique toujours d’actualité

    En Chine, après deux décennies d’ouverture économique, les Chinois enrichis affirment à nouveau leur rang social en exhibant voitures, maisons, costumes et jolies jeunes femmes. Des villes comme Shenzen sont devenues des « villages de concubines ».

      

    Parmi ces femmes, des campagnardes pauvres du sud, des demi mondaines de Shanghai, et des concubines de luxe élevées dans la bourgeoisie fortunée.

      

    On estime à 100 000 le nombre de femmes entretenues, rien que dans l’une des province les plus touchées par le phénomène, celle de Guangdong, aux portes deHong Kong.

      

      

    Les odalisques : des esclaves sexuelles vierges

    Une odalisque était une esclave vierge, qui pouvait monter jusqu’au statut de concubine ou de femme dans les sérails ottomans, mais dont la plupart étaient au service du harem du sultan. Le mot vient du turc odalık, qui signifie « femme de chambre », d’oda, « chambre ». En littérature, le terme désigne une femme de harem.

     

     

     

     
     
     Une odalisque n’était pas une concubine du harem, mais il était possible qu’elle en devînt une. Les odalisques étaient rangées au bas de l’échelle sociale dans un harem, car elles ne servaient pas le sultan, mais seulement ses concubines et ses épouses comme femmes de chambre privées.  
      
    Les odalisques étaient généralement des esclaves données en cadeaux au sultan, même si certaines familles géorgiennes et caucasiennes conseillaient à leurs filles d’entrer dans un harem comme odalisques, en espérant qu’elles pourraient devenir concubines de palais, esclaves préférées, ou épouses du sultan.

      

      

      

    L’objet sexuel du maître

      

    Normalement, une odalisque n’était jamais vue par le sultan, mais restait plutôt sous les ordres de la mère de celui-ci. Si une odalisque était d’une beauté extraordinaire ou possédait des talents exceptionnels pour la danse ou pour le chant, on l’entraînait pour devenir une concubine éventuelle.

      

    Si elle était retenue, l’odalisque servait au plaisir sexuel du sultan et c’est seulement ensuite qu’elle changeait de statut, devenant à partir de ce moment une concubine.

      

    Dans l’Empire ottoman, les concubines rencontraient le sultan une seule fois, sauf si leur adresse pour la danse, pour le chant, ou pour le lit leur méritaient son attention. Si de la rencontre d’une concubine avec le sultan s’ensuivait la naissance d’un fils, elle devenait une de ses femmes.

     

     

      

    Un fantasme artistique

      

    Dans l’Occident du XIXe siècle, les odalisques sont devenues des personnages souvent utilisés dans le mouvement artistique connu sous le nom d’Orientalisme, et on les rencontre dans un grand nombre de peintures érotiques à partir de cette époque.

      

    On peut citer La Grande Odalisque d’Ingres et Olympia de Manet comme exemples. Matisse aussi a représenté dans certaines de ses œuvres des odalisques. Dans l’usage populaire, le mot odalisque peut aussi faire allusion, à la maîtresse, la concubine, ou la petite amie d’un homme riche, ce qui est inexact étant donné que ces esclaves étaient vierges.

    La courtisane, femme de qualité, galante, scandaleuse…

     

      

    La différence entre une prostituée et une courtisane, elles sont plus lettrées (écrivaine, poétesse, philosophe, scientifique, actrice, chanteuse…), elles vivaient avec des hommes célèbres (écrivains, artistes…), politiques, riches hommes d’affaires, nobles (prince, comte, roi, empereur…), hommes d’église… La puissance et l’influence de certaines courtisanes peuvent arrêter ou déclarer une guerre, servir d’intrigue à la cours du Roi entre noble.

      

    L’argent, la célébrité, les titres de noblesse restent l’objectif premier de la courtisane et de faire oublier ce passé érotique, elles représentent le côté romantique et idéalisé de la prostitution. Alors que les autres « prostituées » vont avec le peuple, les soldats… et meurent souvent sans argent et de maladies sexuelles.

      

    C’est pourquoi elles ne sont pas considérées comme courtisanes.

      

    Certains nobles (XVIIIe et XIXe siècles) racontent avoir été ruiné par des courtisanes.

      

    Cependant les femmes de certaines époques ne pouvaient pas s’émanciper dans une société machiste religieuse, elles devaient commencer par des relations sexuelles (dite libertine) pour ensuite montrer leur intelligence à leurs contemporains.

     

     

    La courtisane, prostituée de luxe, par amour,

    contre le mariage

     

     

    Le mot courtisane peut être employé comme un euphémisme pour prostituée. Il a notamment été employé dans ce sens du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle, de même que celui de cocotte, particulièrement en vogue sous le Second Empire.

      

    Cet emploi semble venir du fait que les femmes haut placées à la cour des rois de France ont souvent été les maîtresses du souverain, d’où un glissement de sens de « courtisane » à « maîtresse intéressée », puis prostituée.

      

    Courtisane conserve cependant une connotation luxueuse qui en fait une catégorie à part dans le monde de la prostitution. Ainsi, Cora Pearl (1835-1886) entretenait une liaison avec le duc de Morny et Laure Hayman (1851-1932), avec le roi de Grèce ou l’écrivain Paul Bourget.

      

    Cocotte, les poules de luxe

    Les cocottes sont en France sous le Second Empire, des prostituées de luxe connues pour ruiner leurs riches amants en dépenses somptuaires (fêtes, bijoux, maisons, etc.). Par extension, le terme est employé aux époques suivantes, notamment la Belle Époque, au cours desquelles la cocotte tient sa place entre la courtisane et la prostituée.

      

    La demi-mondaine désignait à l’origine les femmes du monde tombées dans la prostitution puis a fini par désigner également les cocottes de basse ou haute condition.

      

    « Sentir, puer la cocotte » signifie sentir un parfum de mauvaise qualité comme ceux dont usaient les cocottes de bas étage et a donné le verbe « cocotter ».

     

     

      

      

    Plusieurs hôtels particuliers de Paris ont été construits pour des cocottes, comme celui de la Païva sur les Champs-Élysées. Le terme de demi-mondaine est également employé à cette époque ; ainsi peut-on citer Cora Pearl (1835-1886) avec le Prince Napoléon ou Laure Hayman (1851-1932) avec Karageorgévitch ou Paul Bourget. Nana, d’Émile Zola, décrit la vie et le destin tragique d’une de ces cocottes, qui rend fous d’amour et mène à la ruine les hommes puissants qu’elle rencontre.

      

    Pour certaines femmes du peuple, devenir une cocotte était aussi un moyen d’arriver à l’aisance financière avant de se ranger.

      

    Certaines ont su gérer leur fortune, d’autres sont mortes jeunes et dans la misère, d’autres enfin, comme Sarah Bernhardt, qui à ses débuts était une cocotte, sont devenues des actrices adulées.

      

      

    La demi-mondaine ou bigamie à la française

    En France, au XIXe siècle, le terme de demi-mondaine désignait les femmes entretenues par de riches Parisiens. Ce groupe social, jusque-là invisible, se manifesta bruyamment dans la presse, le théâtre et les réunions publiques à partir du Second Empire pour atteindre son apogée vers 1900 et disparaître pendant la Première Guerre mondiale.

      

    Le mot de demi-mondaine est issu du Demi-monde, titre d’une comédie qu’Alexandre Dumas fils publia en 1855. Ce terme désigna d’abord les femmes du monde tombées dans la prostitution puis fut appliqué à toutes les grandes courtisanes ayant pignon sur rue.

    « Ces messieurs étaient assez fortunés pour subvenir aux besoins d’une femme au foyer et d’une autre pour la galerie. En additionnant leur moitié avec une demie, ils réinventaient la bigamie. »

      

      

    La déniaiseuse des ducs

    Demi-mondaine parisienne d’origine anglaise, Cora Pearl, née en 1837, a écrit ses mémoires. Elle a été la maîtresse du prince Napoléon, le célèbre Plonplon, cousin de l’empereur Napoléon III. Une autre demi-mondaine célèbre, Laure Hayman, était la descendante du peintre Francis Hayman, le maître de Thomas Gainsborough.

      

    Elle compta parmi ses amants le duc d’Orléans, Louis Weil (grand-oncle maternel de Proust), le roi de Grèce, l’écrivain et académicien français Paul Bourget et Karageorgevitch, prétendant au trône de Serbie, qu’elle aima vraiment.

      

    Elle vivait des libéralités du financier Raphael Bischoffsheim. Elle était surnommée la « déniaiseuse des ducs ». « Les demi-mondaines peuplent les romans du XIXe siècle, surtout Balzac (Illusions perdues), Maupassant (Bel-Ami) et Émile Zola (Nana) ». Odette de Crécy chez Proust est l’exemple d’une demi-mondaine qui va devenir une grande bourgeoise (Mme Swann) puis une femme du « monde » (Mme de Forcheville).

     

     

    http://matricien.org/patriarcat/sociologie/prostitution/prostitution-mondaine/

     

     

     

     

     

     

    Delicious Pin It

    votre commentaire
  •  

     

     

    Les ballons du siège de Paris

    Dès les premiers jours du siège, dans la lignée revendiquée des aérostiers de 1793 et alors que des ballons captifs sont installés en divers points de la capitale pour effectuer des observations militaires, le fameux photographe Nadar, passionné d’aérostation, s’associe à deux aérostiers confirmés. Avec Camille Dartois et Jules Duruof, il constitue la «Compagnie d’Aérostiers», qui s’engage à construire plusieurs ballons dirigeables et à les mettre à la disposition du gouvernement de la Défense nationale. Ils établissent un campement sur la place Saint-Pierre, au pied de la butte Montmartre, où naît la poste aérienne du siège.

      

    En hommage aux grandes figures républicaines de 1848, Nadar baptise ses ballons : le George-Sand, l’Armand-Barbès et le Louis-Blanc.

      

    Le coup d’envoi de cette entreprise de mobilisation est donné le 7 octobre 1870 : Léon Gambetta, ministre de l’Intérieur, quitte Paris à bord de l’Armand-Barbès pour regagner Tours et y organiser la résistance à l’ennemi.

     

     




    Le ciel de Paris

    Décliné sur tous les supports, ce départ de Gambetta en aérostat donne un grand espoir à la population parisienne, qui croit, un temps, qu’elle ne sera plus coupée du reste du pays. Dans cet engouement, à la fin novembre 1870, Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) peint Le Ballon : sur les hauteurs de Paris, l’allégorie féminine de Paris, armée de son fusil et tournant le dos au spectateur, salue d’un geste délicat l’aérostat gonflé d’espoir qui s’élève dans le coin supérieur gauche du tableau.

      

      

     

    Paris vu du Ballon, première photographie aérienne

    NADAR

      

    Mais quelques semaines plus tard, au début de l’année 1871, Puvis de Chavannes conçoit un pendant à cette première œuvre avec Le Pigeon qui, dans des tons assourdis, témoigne de la situation de la capitale devenue intenable. Frappée par le froid, l’isolement et la faim, la ville assiégée, incarnée par une allégorie endeuillée, est montrée de face, tentant de protéger de son bras tendu le fragile oiseau que le rapace prussien surgi du coin supérieur droit essaie de lui ravir.

     

     

      

      

    De l’espoir à la peur

    Entre les deux tableaux, quelques semaines voire quelques mois se sont écoulés, qui ont affaibli le moral des Parisiens. Les deux œuvres enregistrent aussi l’abattement de Puvis de Chavannes qui se sent pris au piège d’une ville dont le paysage agreste, ouvert et comme en creux, se déroulant sous le regard dans Le Ballon, est devenu dans Le Pigeon un espace urbain aux fortifications saillantes agressives – c’est la "ville géante à plusieurs enceintes" dont parle Alphonse Daudet dans ses Lettres à un absent (1871). D’un tableau à l’autre, comme par un phénomène d’éclipse, l’inquiétude et la peur ont succédé à l’optimisme et à l’espoir incarnés par l’aérostat.

     

     

      

     


    Dans l’œuvre peint de Pierre Puvis de Chavannes, l’espoir ne renaîtra des ruines et ne s’épanouira dans la nature qu’en 1872, avec ses deux versions successives de L’Espérance (Baltimore, Walters Art Gallery et Paris, musée d’Orsay), sous les traits d’une allégorie féminine juvénile.



     

      

    Photo de Nadar - Avenue de l'Etoile

      

    http://etudesphotographiques.revues.org/916#tocto1n2

     

     

      

    Auteur : Bertrand TILLIER
    (source : www.histoire-image.org)

     

     

     

     

     

     Clichés de NADAR

    1868

     

     

     

     

     

    Delicious Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique