• ONE TWO TWO - Fabienne ( VII )

     

     

    Fabienne se fait une place au soleil

     

      

    Comme Fabienne sort du lot (élégance, charme et bonnes manières, dit-elle...), Doriane et Blanche décident de la réserver pour les clients les plus mondains et de l'autoriser à refuser le choix quand un homme ne lui plaît pas. Elle se fait rapidement une clientèle choisie parmi l'aristocratie, la grande bourgeoisie et le milieu des hommes d'affaires. Ces hommes la rencontrent autant pour l'amour que pour les sorties (payées, donc autorisées par le règlement du One) et le plaisir de la conversation... Elle a 22 ans...

    "Lorsque je faisais cinq ou six passes dans la journée, c'était le bout du monde. Je n'avais pas besoin de toujours batifoler pour gagner beaucoup d'argent, six ou sept cents francs par jour, dans les années 32-33. [...]. J'avais organisé ma vie à mon idée, pris une belle chambre d'hôtel, près de la rue Fontaine, me déplaçais en taxi. J'étais heureuse. Jamais Doriane et Blanche n'avaient une observation à me faire."

    p. 49

     

    Fabienne et Marcel

     

    En 1934, Marcel Jamet fait surélever l'immeuble de quatre étages. Il mène une vie luxueuse : il part aux sports d'hiver à Saint- Moritz !

    En 1935, Fabienne a 25 ans et commence à s'interroger sur son avenir. Albert, un administrateur de grand magasin parisien lui propose de l'entretenir en lui offrant un appartement à Neuilly. Mais elle hésite, ne voulant pas lâcher le One. Doriane lui propose alors de devenir gouvernante. Elle accepte avec joie. Devenir gouvernante, cela signifie surtout ne plus monter avec les clients... Fabienne devient donc la maîtresse de cet homme d'affaires et continue en parallèle une activité rémunératrice au One sans payer de sa personne, si l'on peut dire... Elle a tout compris, Fabienne...

    En 1937, Fabienne commence à se fatiguer d'Albert. Comme elle s'intéresse aussi aux femmes, elle se met en ménage rue Piccini avec Denise, une des filles du One, sans abandonner tout à fait Neuilly. Pas de souci d'argent : Denise la loge, lui offre une des premières tractions avant décapotables... Et en plus, elle récupère l'argent des filles qu'elle place en province, à Reims, au Palais oriental, chez Charlot l'éventré...

     

     

     

    En août 1939, Doriane prend le large avec un Albanais, secrétaire d'ambassade du roi Zog Ier. Henriette Gachon, la caissière et la femme du sommelier du One, assure officiellement l'intérim, Marcel ne pouvant pas légalement diriger le One. Et Fabienne prend les rênes... La guerre est déclarée à ce moment-là... Cela ne change pas grand chose au fonctionnement du One : les clients sont souvent trop âgés pour être mobilisés, les marlous sont planqués... Marcel s'intéresse de près à Fabienne. Doriane tente un retour, soldé par un échec. En mai 40, Fabienne s'installe avec Marcel dans l'appartement du dernier étage du 122.

    Un mois plus tard, c'est l'exode. Marcel et Fabienne partent pour Saint-Georges de Didonne, avec la Cadillac de l'un et le cabriolet Citroën de l'autre, dans la propriété de Marcel. Henriette Gachon a décidé de rester à Paris et de s'occuper du One. Huit jours après, c'est l'annonce de l'armistice. Fabienne et Marcel rentrent à Paris.

     

    Le One est envahi par les soldats allemands, trop "mauvais genre" puis, après intervention de Fabienne, par les seuls officiers. La clientèle n'est alors pas assez nombreuse... Fabienne réussit à convaincre les autorités allemandes d'autoriser l'accès aux Français. Les Juifs sont aussi admis.

    Parmi les nouveaux clients se trouvent aussi les truands qui s'affichent ouvertement pro-allemands.

    On ne s'étendra pas sur les propos de Fabienne sur sa clientèle pendant l'occupation. Entre collaboration inavouable, sans doute inévitable, et patriotisme affiché, il est bien difficile, cinquante ans plus tard, d'avoir un avis tranché sur la question. Ce qu'on pourrait également dire de certains de ses célèbres clients, tels Joseph Joanovici.

     

    Joinovici

     

    Bien qu'on soit en temps de guerre, il faut alimenter le One en boissons et en nourriture. Marcel obtient des tickets d'essence et un Ausweiss pour le transport de ravitaillement. Il achète une Simca six chevaux et se fournit généralement au marché noir dans le Loiret, près de sa propriété de Villarçaux. Pour le champagne, consommé en grande quantité au One, sont autorisées une vingtaine de bouteilles par mois et par marque, ce qui représente environ 100 bouteilles, total très insuffisant. Marcel se débouille là encore avec les vituculteurs rémois... Pas de problème non plus pour le café, ni pour le caviar...

    Marcel revend sa maison de Villarçaux et achète une autre propriété dans le Loiret : Les Loups à Bony-sur-Loire.

    En 1942, il épouse Fabienne civilement. Il y a cinquante invités au repas de noce. On boit ce soir-là 176 bouteilles et 34 magnums de champagne !

     

     

    sources : http://www.insenses.org/chimeres/lieux/one_two_two_7.html

     

    ARTICLE "HISTORIQUE" et ne doit en aucune façon être la cible de commentaires doûteux...

     

     

     

     

     

     

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