• ONE TWO TWO ( III )

     

    Le ONE TWO TWO ( 3 )

     

    Pour les délicats, il y avait la Caravelle. Vitraux. Angelots soufflant dans des conques marines. Meubles de haute époque. Armoiries et, au-dessus du lit, une rose des vents pour indiquer le cap du bonheur.

    Au port, il restait à prendre le train : le P.L.M. Paris-Lyon-Méditerranée.

    La voyageuse était peu farouche. Les inconnus lui plaisaient. Et, vous n'aviez très vite plus aucun doute, elle adorait faire l'amour dans un sleeping. Au-dessus de l'étroite couchette, le mini-éclairage d'un wagon-lit mettait en lumière vos ébats, bercés par le bruit régulier d'un train en marche. Derrière la vitre du compartiment, le paysage - campagne et gares - défilait de toute sa longueur de toile montée sur déroulant. Il avait suffi pour déclencher le double mécanisme d'appuyer à l'entrée sur un bouton.

    Les âmes vagabondes pouvaient descendre à la première station où la chambre des foins leur tendait les bras. Au mur, des grands arbres, une petite route départementale, des prés verdoyants à perte de vue. Un moulin à vent qui battait des ailes sur sa colline. Au plafond, un faux grenier débordait de foin. Un dessus-de-lit vert, parsemé de petites marguerites en relief, qu'on aurait dit posé sur une couche de paille dorée.

    "Couchés dans le foin avec le soleil pour témoin..." Et puis, au pied du lit, de l'autre côté d'une petite barrière blanche, une brouette attendait que le fermier achève de culbuter la bergère. [...]

    La chambre rustique

     

    La Provençale avait ses cuivres scintillants. Le Drap d'Or, ses drapés qui enrobaient le lit du plafond au sol. L'Igloo, ses peaux d'ours blanc et ses bois de rennes.

     

    La François Ier, tapisserie d'époque et des murs couverts de fleurs de lys d'or. On y accédait par un couloir où de fausses bombardes engagées dans des sabords menaçaient un invisible ennemi.

    La chambre indienne

    Mais, ce périple achevé, tout restait à voir. Vous ne connaissiez encore ni le féérique ni l'inquiétant... Vous ne connaissiez pas la magie de la chambre des glaces. Il y en avait deux dans la maison. Leurs plafonds et leurs murs étaient couverts de glaces biseautées. Allongée sur le grand lit, seul meuble de la pièce, l'amie de l'heure, cent fois, mille fois semblable à elle-même, était reflétée sur toutes les facettes de cet étrange diamant. Chacun de ses gestes devenait le nombre infini d'une même caresse.

    Plus on allait vers le ciel, plus on se rapprochait de l'enfer. L'inquiétant, le blasphématoire étaient à un autre étage : la Chambre des Supplices. Une grande croix de bois, semblable à celle du Christ, faisait face à l'entrée. Des bracelets d'acier tenaient lieu de clous.

    Sur un ordre, la jeune femme vous enserrait chevilles et poignets et vous écartelait. Libre à vous de recevoir le fouet, d'entendre siffler la longue et fine lanière de cuir sur vos épaules, votre poitrine, d'ajouter enfin des chaînes au plaisir raffiné de votre supplice."

     
     
    sources : http://www.insenses.org/chimeres/lieux/one_two_two_3.html
     

    ARTICLE "HISTORIQUE" et ne doit en aucune façon être la cible de commentaires doûteux...

     

     

     

     

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