Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LE JARDIN DES PLANTES

 

 

Paris autrefois - parcs et jardins - Jardin des Plantes -

 

 

LE JARDIN DES PLANTES

 

(D'après Paris, 450 dessins inédits d'après nature, paru en 1890)

 

Le Jardin des Plantes de Paris jouit également d'une popularité parisienne et d'une renommée européenne. Pour les Parisiens,C'est une belle promenade,

 

 remplie d'arbres, de plantes et d'animaux intéressants, redoutables ou rares. Pour l'étranger, c'est la plus belle collection dans laquelle le génie investigateur d'un grand peuple ait su réunir et embrasser les trois règnes de la nature. Au point de vue de nos institutions d'enseignement, le Jardin des Plantes n'est que le nom vulgaire donné à l'une des parties du Muséum d'histoire naturelle, qui tient dans l'ordre scientifique une place analogue à celle du Collège de France dans l'ordre des langues et de la philosophie.

 

 

 

 
Les cages des animaux féroces 
De même que le Collège de France, le Muséum, placé sous l'autorité du ministre de l'instruction publique, est administré par un directeur choisi pour cinq années parmi les trois candidats présentés au ministre par l'assemblée des professeurs. Ceux-ci sont au nombre de dix-neuf. Les professeurs titulaires sont assistés par vingt-quatre jeunes savants, qualifiés aides-naturalistes. La plupart des cours ont lieu dans l'enceinte du Muséum, les amphithéâtres ou dans les galeries. D'autres se tiennent au dehors, à l'École des mines, au domicile personnel des professeurs et même à la campagne.

 

Les origines du Muséum sont lointaines et modestes. Ce n'était d'abord qu'un « Jardin royal des herbes médicinales » le Jardin du Roy, créé par Louis XIII à la sollicitation d'Hérouard, son premier médecin, et de Guy de La Brosse, son médecin ordinaire. 

 

 

Lorsqu'il fut ouvert au public en 1650, il occupait environ 50 000 mètres carrés, au devant du bâtiment élevé le long de la rue du Faubourg-Saint -Victor, dans la partie qui s'appelle aujourd'hui rue Geoffroy-Saint-Hilaire. Il ne s'étendait pas en profondeur au delà de la moitié du jardin actuel. Le reste du terrain jusqu'au bord de la Seine était couvert par des chantiers de bois flotté.

 

  
Successivement administré et embelli par les soins éclairés des successeurs d'Hérouard et de Guy de La Brosse, par Fagon, Tournefort, Antoine de Jussieu, Vaillant, etc., le Jardin du Roi prit une extension considérable et une importance nouvelle sous la direction de Buffon comme surintendant. On lui doit les belles allées de tilleuls plantées en 1740 et prolongées jusqu'au quai en 1783, la construction du grand amphithéâtre et du laboratoire de chimie.

 

 

 

  
Il plaça le cabinet d'histoire naturelle sous la direction de Daubenton et confia l'exécution du jardin à André Thouin. La statue de cet homme illustre, sculptée

le chaton du jour

..je passe.... 

par Pajou, fut érigée de son vivant, en 1789, dans les galeries de l'établissement qu'il avait fait si grand et si prospère. Il fut remplacé par M. de la Billarderie, ensuite par Bernardin de Saint-Pierre. Sur un rapport de Lakanal, qui résumait tout un projet de règlement rédigé par les professeurs, la Convention, par décret du 10 juin 1793, érigea le Jardin du Roi en Muséum d'histoire naturelle. 

 

 

 

L'Ours Blanc

 

 

 

 
La ménagerie fut créée au mois de novembre suivant, par l'initiative de Geoffroy Saint-Hilaire, qui se fit remettre par la police les animaux de trois ménageries particulières qu'elle avait saisies on ne sait pourquoi ; on lui adjugea bientôt après les hôtes survivants des ménageries royales de Versailles et du Raincy.

 

 
 

 

Donner la liste des professeurs qui se sont succédé depuis près d'un siècle dans les chaires du Muséum, ce serait dresser l'inventaire des gloires scientifiques de la France. Rappelons seulement les noms de Cuvier, Haüy, Geoffroy Saint-Hilaire, Vauquelin, Laugier, Lacépède, Lamarck, Jussieu, Portal, Thouin, etc.

 

 
Monsieur Claude BUREAUX, Maitre Jardinier du JARDIN des PLANTES

 
 
Le Jardin des Plantes, dans son état actuel, présente un développement de 30 hectares (300,000 mètres carrés), dont la surface plane est dominée, près de l'entrée de la rue de Buffon, par le monticule connu sous le nom de Labyrinthe. Au premier contour de la route en spirale qui conduit au sommet, à travers les arbres verts, on peut s'asseoir sur un banc circulaire qui embrasse le tronc du cèdre du Liban ; ce bel arbre, le premier de son espèce qu'on eût vu en France, fut planté à cette place en 1734 par Bernard de Jussieu ; il n'avait alors que quelques centimètres de hauteur ; on rencontre ensuite sur la gauche, dans le massif, la colonne de pierre élevée à la mémoire de Daubenton, le collaborateur de Buffon et le prédécesseur de Cuvier.

 

  
 

 

Au sommet du Labyrinthe, s'élève le belvédère qui portait autrefois un gnomon, auquel s'appliquait la devise : Ho ras non numero nisi serenas. « Je ne compte que les heures sereines. » On jouissait autrefois, du haut du Labyrinthe, d'une vue vue assez étendue, qu'interceptent aujourd'hui des constructions nouvelles élevées sur les deux rives de la Seine ; on y est dominé par la haute coupole du Panthéon, qui coupe l'horizon à l'ouest. 

 

 

 
Les marabouts 

 

 Animaux - Oiseaux - Le Marabout d'Afrique -

 

Les bâtiments qui encadrent le périmètre du Jardin des Plantes ou qui s'y trouvent enclavés sont :   la galerie de zoologie, au fond du jardin, parallèlement à la rue Geoffroy-Saint-Hilaire, faisant face à la Seine ; elle a 120 mètres de longueur et se compose de deux étages divisés en salles peuplées de plus de 6,000 mammifères et de 22,000 oiseaux, tous empaillés ; 2° au sud-est, parallèlement à la rue de Buffon, le vaste bâtiment qui mesure 170 mètres de longueur sur 15 de profondeur et 12 de hauteur ;
la partie centrale, comprise entre deux portiques, contient les collections de minéralogie fondées par Haüy ;
l'aile droite la bibliothèque ;
l'aile gauche les collections de géologie et de botanique ;
la bibliothèque du Muséum renferme 80,000 volumes et un grand nombre de manuscrits ; la bibliothèque de Charles Bonaparte, prince de Canino, acquise par l'État, forme un fonds à part. Un des fonds les plus curieux de la bibliothèque est la collection des dessins d'histoire naturelle sur vélin, commencée par Robert pour Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, et continuée jusqu'à nos jours par les plus habiles artistes ; elle forme sept volumes in-folio.  

 

 

 

 

  Le long de la rue Cuvier on rencontre successivement, après les bâtiments consacrés à divers services d'administration, d'abord le grand amphithéâtre qui renferme deux laboratoires de chimie, un laboratoire de physique et la salle des cours ; ensuite la maison de Cuvier, appuyée contre la grande galerie d'anatomie comparée, dont le bâtiment, flanqué de deux ailes, contient les squelettes de toutes les espèces d'animaux vertébrés, poissons compris. On voit au rez-de-chaussée les espèces disparues, les diornis, oiseaux gigantesques de la Nouvelle-Zélande, le squelette entier d'un paleotherium et d'un anoplotherium provenant des carrières à plâtre de Vitry-sur-Seine ; un ichtyosaure de l'époque jurassique, etc...  

 

 

 

Les mouflons  

 

 

 

 

 

La cour renferme le squelette, bien délabré et réparé comme une vieille maison à force de pièces et de poignées de plâtre, du cachalot à grosse tête. Suivent, toujours dans la même direction, en marchant vers la Seine, le palais des tortues et des crocodiles, couchés dans l'herbe, immobiles et rugueux ; on les prendrait pour des troncs d'arbres ou de grosses branches desséchées ; les plus dangereux sont renfermés dans des baignoires ; puis le palais des reptiles, où les redoutables pythons et les boas constrictors végètent souffreteux dans leurs couvertures de malades. L'École des poiriers remplit l'espace entre ce dernier bâtiment et le quai, près de l'Entrepôt des vins.   Le jardin, planté par Buffon, est divisé en trois séries longitudinales de carrés, séparés entre eux par deux allées de tilleuls, et de la partie ouest en admirable allée de marronniers. L'intervalle entre cette allée de marronniers et les bâtiments échelonnés le long de la rue Cuvier est dessiné en jardins anglais, aux allées sinueuses, qui enveloppent pittoresquement les nombreuses divisions de la ménagerie : animaux féroces, lions, tigres, panthères, hyènes, ours, jaguars, réunis dans une série de loges grillées, ou séparés en petits parcs à l'usage des chacals, des renards, des sangliers, etc.

 

 
 

 

 

 

 

 

La fosse aux ours  

 

Les chiens ont leur chenil ; une grande rotonde, semblable à un cirque, abrite les éléphants, les chameaux, les girafes, les rhinocéros, les buffles, les hippopotames, etc. Les ours ont leurs fosses, entourées de parapets, toujours garnis de spectateurs qui les excitent à grimper à l'arbre central, et qui se racontent la légende du vétéran tombé dans la fosse et dévoré par l'ours Martin. Les otaries ou lions de mer ont leur bassin d'eau profonde ; des oiseaux aquatiques ne sont pas moins soignés ;
les oiseaux de proie menaçants, les antilopes aux grands yeux timides, les zèbres indomptables ont leur public...    
  
Nouveau né....
LOUANGO.....bébé chou...
  
Mais les favoris de la foule sont les singes, pour qui l'on a construit en 1836 un palais à jour soutenu par des colonnettes de fer ; la foule y stationne en permanence ; mais il n'est pas prudent de s'y hasarder sans précaution. C'est que le public des singes n'appartient pas, en général, aux classes les plus recommandables de la société.
  
La gratuité est évidemment une pratique très démocratique ; elle a cependant ses inconvénients ; et il n'est que trop visible que le Jardin des Plantes, d'ailleurs fort éloigné des quartiers riches qui se développent de plus en plus vers l'extrême ouest, sert de rendez-vous et de galeries aux rôdeurs à l'affût d'une proie, comme aussi aux simples mendiants, et à ces troupes déguenillées qui arrivent chaque jour des régions de l'est et du sud-est pour grossir les équipes de balayeurs que la Ville emploie de nuit au nettoiement de la capitale. Une autre circonstance a détourné du Jardin des Plantes le courant des classes riches ou simplement aisées, c'est la création à l'autre bout de Paris du Jardin d'acclimatation.  

 

 

 

 

 

Le dromadaire  

 

Les serres du Jardin des Plantes, l'école de botanique et de culture, les jardins des semis, le jardin de naturalisation, demeurent cependant sans rivaux. Quelques mesures de surveillance exercées contre les vagabonds, qui s'emparent, lorsqu'il leur plaît, des parties les plus fréquentées et les rendent inaccessibles aux honnêtes gens, suffiraient à rendre au Jardin des Plantes la physionomie décente qui le caractérisait autrefois, lorsqu'il était la promenade favorite et, pour ainsi dire, le rendez-vous des familles de la bourgeoisie parisienne.  

 

 

 

 

 
L'entrée des serres

 

    

 

La grande grille d'entrée du Jardin des Plantes, la plus connue des promeneurs,ouvre sur le quai, au centre d'une place demi-circulaire, où aboutit le pont d'Austerlitz, commencé en 1802 en même temps que le pont des Arts, ouvert à la circulation en 1806 et baptisé par la victoire. La place circulaire fut ordonnée pour compléter le pont et reçut le nom du général Valhubert, tué à la bataille d'Austerlitz.   Le pont, qui met en communication cette partie de la rive gauche avec le quartier de la Bastille et le faubourg Saint-Antoine, fut élargi et reconstruit en maçonnerie de 1854 à 1856. Il mesure aujourd'hui 18 mètres de largeur, composé d'une chaussée de 11 mètres et de deux trottoirs de 2,50. La circulation y est plus active qu'en aucun point de Paris ; on n'évalue pas à moins de 40,000 le nombre des personnes qui traversent quotidiennement le pont d'Austerlitz.

Image 

sources :
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article