Marcel Jamet, le propriétaire, a alors 42 ans environ. Il serait donc né en 1889. Son épouse, Fernande dite Doriane, a 30 ans en 1931. Jolie, elle ressemble à Edwige Feuillère. Mais Fabienne trouve qu'elle a de grosses jambes, qu'elle sait d'ailleurs cacher intelligemment sous de longues robes du soir. C'est elle qui tient la maison, puisque la loi interdit à un homme de le faire. La première gouvernante s'appelle Blanche. Petite, grosse, avec une invraisemblable perruque rousse et une petite robe noire. Elle a plus de cinquante ans en 1931. Elle ne met du rouge à lèvres que pour recevoir les têtes couronnées... Tout Paris la connait pour son allure insensée et personne ne songe à se moquer d'elle ouvertement. On se contente d'un "Blanche, ôte ta perruque !" affectueux. Le One, c'est sa famille. Elle mourra peu de temps après la fermeture. Marcel Jamet est breton. Fils d'une alcoolique et d'un paralytique, il arrive à Paris vers 10-12 ans, tout seul. Après des années d'apprentissage sur les fortifs, il fait le julot à 18 ans pour une fille surnommée Fraisette. Il fait la guerre de 1914-1918 et en revient sans casse. Fraisette l'a attendu. Il partent ensemble pour L'Argentine. Quand il s'est bien rempli les poches, il décide de rentrer au pays malgré les plaintes de Fraisette. Il s'installe dans un hôtel particulier rue Junot. Comme Fraisette le lâche pour repartir en Amérique du Sud, il se cherche une nouvelle fille pour pouvoir ouvrir une maison de rendez-vous dans de bonnes conditions. Il rencontre Doriane au Chabanais, la sort, l'invite, refuse son argent - ce qui la surprend tellement qu'elle ne songe pas une seconde à refuser sa demande en mariage... Marcel achète alors, par Doriane interposée, le One Two Two. Il possède aussi une maison de campagne à Villarçaux, près d'Olivet. |
L'organisation du One : quelques chiffres Horaires : 14 heures - 5 heures du matin. Une nuit de fermeture par an : la nuit de Noël. Les filles vivent à l'extérieur et ont un jour de congé par semaine. Elles arrivent vers midi et n'en sortent qu'à la fermeture.
On leur offre sur place coiffeur, manucure, pédicure, lingère : quarante employés de personnel auxiliaire. 7 étages à partir de 1934. 22 chambres. 10 salons. 12 douches. Soixante filles en même temps. Cinq ou six acceptent de se faire sodomiser. Absence injustifiée d'un après-midi : 200 francs d'amende... S'il y a récidive, c'est la porte 200 passes, 300 visiteurs et 150 bouteilles de champagne par jour. Imposable à 67,5 %.
ARTICLE "HISTORIQUE" et ne doit en aucune façon être la cible de commentaires doûteux...
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