18 : Gare du Nord
L’arrivée triomphale de Victor Hugo à la gare du Nord, revenant en train de son exil anglo-normand dès le 5 septembre 1870, constitue l’acte fondateur de la 3ème République.
La gare du Nord est transformée en atelier de fabrication et en aire de départ de ballons postaux, à l’initiative de Rampon, directeur des Postes, et de Nadar, à partir du 22 septembre 1870, pendant le siège de Paris.
Prise par les versaillais le 23 mai 1871, elle abritera pendant la Semaine sanglante une cour prévôtale qui fera fusiller des milliers de Fédérés.
Une foule immense y accueille Louis Blériot, le 28 juillet 1909, de retour de Londres après sa traversée de la Manche.
En 1910, Lénine vient y récupérer son courrier qui lui est acheminé clandestinement, depuis Saint Petersbourg, par les employés du wagon postal.
159 : Emplacement de la Clôture St Denis, installée là en 1765, sous Louis XV ; poste d’octroi remplacé en 1786 par la barrière St Denis du mur des Fermiers généraux.
148 : Passage Delanos ; grande cour typique du Fbg St Denis.
138 : Demeure, en 1854, de Paul Féval père, auteur du feuilleton de cape et d’épée "Le Bossu ou le Petit parisien", écrit en 1857, et de 90 autres romans. Son fils prendra la relève en publiant une suite : Le fils de Lagardère.
137 : Cour et bâtiment remarquables. Belle charpente.
132 : Maison natale de Victor Schœlcher, né le 22 juillet 1804, deux ans après que notre "grand homme", le bandit Bonaparte, assisté de son complice Cambacérès, aient rétabli l’esclavage aboli par la Convention en 1794. Lui le fera abolir définitivement, en 1848.
En 1930 s’installa ici le Centre de diffusion du livre et de la presse, maison d’édition liée au PCF. La revue les "Cahiers du bolchévisme" y avait son siège, ainsi que "Scène ouvrière". On y diffusait entre autres des bustes de Marx et de Lénine.
125 : Une importante barricade dressée par les Insurgés à l’angle de la rue de Chabrol et dirigée par Benjamin Laroque, opposa une résistance héroïque aux troupes du général Lamoricière, du 23 au 25 juin 1848. Le chantier de l’hôpital Lariboisière, alors en construction, était l’un des principaux bastions de l’insurrection.
C’est du nom de cette rue que vient l’expression "c’est un fort Chabrol" — employée dans les situations où un individu assiégé et armé oppose une forte résistance — suite au siège par la police du local de la Ligue antijuive, situé au 51, après une rixe entre dreyfusards et anti-dreyfusards dans laquelle Jules Guérin, directeur du journal "L’Antijuif", était impliqué. Cela se passait pendant le procès en révision d’Alfred Dreyfus à Rennes, en 1899.
En 1822 la rue Chabrol ouvre ses portes et relie la rue faubourg Saint-Denis et la rue du fauourg-Poisonnière. Ceci a été possible grâce à l'ordonnance du Comte Charpentier qui était propriétaire de ces terres. Entre 1830 et 1935 la rue s'appelait rue de Laborde, qui est le nom du préfet de la Seine à la même période (1830 et 1835).
Puis elle a reçut son nom actuel rue Chabrol qui est le nom du préfet de la Seine qui a précédé Monsieur Laborde, donc de 1812 à 1830. Le préfet Chabrol a été nommé par Napoléon 1er, avant d'occuper ce rang il était Comte Gilbert Gaspard de Chabrol de Volvic, (né en 1773 et décédé en 1843).
Comte de Chabrol a apporté beaucoup de choses à la ville de Paris notamment le pavage des boulevards et des rues de la capitale, mais aussi la création des trottoirs, la mise en place d'éclairage public au gaz dans les rues de Paris. Il créa des ponts, des abattoirs, la bourse de Paris, il a aussi restauré la Sorbonne, et créer de nombreuses écoles.
Au numéro 2 de la rue on peut y voir le marché Saint-Quentin créer en 1854 qui remplaça le marché Saint-Laurent qui fut détruit lors de la création du boulevard
Un vieux puits y est encore visible. Malheureusement sa margelle a été enduite de ciment.
C’est ici que Vincent Depaul, dit St Vincent de Paul, avait installé la congrégation de la mission dite des lazaristes, en 1632.
Elle fut par la suite transformée en prison. Eustache Dauger de Cavoye, candidat en tant que demi-frère de Louis XIV à l’identité du "Masque de Fer", y aurait été enfermé en 1668 et y serait mort vers 1680 ; ce qui contredirait la thèse de sa candidature au rôle du célèbre prisonnier, décédé lui à la Bastille en 1709.
Saint-Simon y aurait également été enfermé pour refus de faire sa première communion en 1773. Le chevalier de la Barre n’avait-il pas été torturé à mort quelques années plus tôt pour ne s’être pas découvert devant une procession ?...
En 1784, Beaumarchais y fut incarcéré trois jours sur un ordre de Louis XVI écrit au dos d’une carte à jouer, pour avoir fait jouer son "Mariage de Figaro".
Et en janvier 1788, Sylvain Maréchal, futur membre de la Conjuration des Égaux de Gracchus Babeuf, y fut enfermé pour avoir publié son "Almanach des Honnêtes Gens", ainsi qu’un dictionnaire.
Comment s’étonner que cette "maison St Lazare" ait été, avant même la Bastille, la cible du peuple parisien qui la pilla le 13 juillet 1789 dans l’espoir d’y trouver des armes et qui, faute de celles-ci, récupéra 52 voitures de grains qui y étaient stockées.
Elle resta une prison pendant la Terreur. André Chénier y fut détenu jusqu’à son exécution, le 25 juillet 1794.
Donatien Alphonse François, marquis de Sade, y fit un séjour en 1793, après avoir échappé à la guillotine grâce à une erreur administrative. Le 15 octobre 1794, il était transféré à la maison Coignard, à Picpus.
De 1794 à 1932, la Maison de St Lazare deviendra une prison pour femmes, puis une infirmerie spéciale pour prostituées.
Marguerite Zelle, alias Mata Hari, arrêtée et exécutée pour espionnage, y sera détenue en 1917.
Aristide Bruant consacrera à ce sinistre lieu une chanson qu’interprèteront Eugénie Buffet, Germaine Montero et Patachou : "À Saint-Lazare"
107 : Emplacement de la maladrerie St Ladre. Elle avait là sa propre échelle de justice.
La chapelle de la Maison St Lazare fut le siège de la Section du Fbg Poissonnière, animée par Jean Léonard Faro, François Pelletier et un certain Renard, à partir du 21 mai 1790.
On ira jusqu’au bout — pas forcément de son désir, mais au moins du passage — après avoir traversé le boulevard de Strasbourg.
Son joli nom, qui évoque malheureusement une activité peu reluisante qui y a longtemps tenu "boutique", lui a été donné par ses habitants en 1789...
Le puits qui lui avait valu son premier nom — passage du Puits — existe toujours dans la cave du n° 40.
86 : Demeure de l’économiste et industriel Jean-Baptiste Say, mis à l’index par Napoléon pour avoir refusé de mettre en valeur l’économie de guerre, qui développa par la suite des théories sur l’économie de l’offre, s’opposant à l’économie de la demande de Malthus et Keynes. Il mourut ici le 14 novembre 1832.
85-87 : Magasin "Aux classes laborieuses", anciens établissements Lévitan. Construit en 1900 par les architectes Jacques Hermant et Edmond Coigné, il porte encore en façade son enseigne en mosaïque.
Réquisitionné pendant la dernière guerre, il devint d’abord un dépôt d’objets spoliés, puis, en juillet 1943, un camp annexe de celui de Drancy pour la déportation des juifs conjoints d’aryens.
72 : La caserne de la garde municipale qui se trouvait à l’emplacement de la mairie du 10ème fut prise d’assaut le 23 février 1848 par les insurgés qui cherchaient à se procurer des armes.
Le 11 avril 1871, Élisabeth Dmitrieff, Nathalie Le Mel, Blanche Lefebvre et Marie Leloup, toutes membres de l’Association Internationale des Travailleurs, installèrent dans la nouvelle mairie du 10ème arrondissement le siège de l’"Union des Femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés".
63 : Emplacement de la Grille St Martin, encore appelée Fausse porte St Martin ; poste d’octroi installé en 1722 et repoussé plus tard au débouché de la rue Eugène Varlin.
65-67 : Magasin "Au Tapis Rouge", qui fut l’ancêtre des magasins à bon marché du 10ème arrondissement de 1784 à 1892.
Il fut incendié le 24 mai 1871 par le général Antoine Brunel, membre du premier Comité central de la Garde nationale puis de la Commune, pour couvrir sa retraite pendant la Semaine sanglante.
39 : Maison la plus étroite de Paris. Largeur : 1,20 m. Hauteur : 5 m.
36 : Local du Parti Communiste Internationaliste (PCI), dirigé par Pierre Frank, Raymond Molinier, Gérard Rosenthal, à la fin des années 30.
31-33 : Marché du Château d’Eau dit marché St martin ou de la Porte St Martin, construit en 1854 pour remplacer l’antique marché St Laurent. Il fut transformé par les Fédérés en un parc d’artillerie qui fut pris par les troupes versaillaises du général Garnier le 25 mai 1871.
15 : Section Rive droite du Club athlétique socialiste, qui réunissait les sportifs ouvriers avant la guerre de 14.
Le passage du Marché fut construit en 1866.
Passage typique du faubourg, menant au Marché St Martin.
47 : Le 20 février 1894, Amédée Pauwels, alias Rabardy, anarchiste belge, attire la police dans une chambre de l’hôtel de la Renaissance pour faire sauter une bombe fournie par Émile Henri. Celle-ci n’explose pas. Rabardy avait laissé une lettre de suicide.
59 : Demeure de Gaston Montéhus, chanteur socialiste converti à l’Union sacrée, interprète, en 1919, de "Gloire au 17ème".
52 : Barricade abandonnée par les Fédérés et défendue par des femmes, dirigées par Mme Bonnefoy, le 25 mai 1871. Après la défaite, 52 survivantes furent fusillées par les versaillais.
54 : Siège, à partir de 1929, des revues "la Révolution Prolétarienne", fondée par Fernand Loriot, Boris Souvarine, Alfred Rosmer, Amédée Dunois, exclus ou démissionnaires du PCF… et "le Cri du Peuple" nouvelle version, en 1929.
30 : Salle du Club des Montagnards où se tinrent des réunions politiques publiques à la fin du Second Empire.
54 : Passage Reilhac. Vieux passage typique du faubourg.
Juste en face, on emprunte la :
7 : Brasserie Flo, ouverte en 1896, qui a gardé son décor "Belle époque" — mais pour qui ?...
Elle tient son nom des petites écuries de Louis XV — que devaient être les grandes ? — installées là de 1755 à 1796. Il en subsisterait des vestiges au n° 5.
20 : Siège du journal "L’Exelsior", filiale du "Petit Parisien", à la rédaction duquel Albert Londres fait ses premières armes, de 1919 à 1922.
Philippe Soupault y est chef de l’information de 1932 à 1936.
Georges Simenon collabore également à ce journal qui cesse de paraître en juin 1940.
18 : Siège du journal "L’Humanité", dirigé par Marcel Cachin, lors de sa reparution au grand jour après la Libération de Paris, le 21 août 1944.
16 : Siège du "Petit Parisien", journal sous tutelle allemande à partir du 10 février 1941, auquel collaborent Abel Bonnard, Robert Brasillach, Georges Simenon, Pierre Benoit, Sacha Guitry, Jean de La Varende, Colette... Claude Jeantet en est le directeur. Il tire à 500 000 exemplaires.
À la Libération, il deviendra le "Parisien libéré". On retraverse la rue du Fbg St Denis.
Le passage Brady a été construit en 1828.
C’est dans le restaurant l’Os à Moelle, chez Cabouret, que se déroulaient, de 1890 à 1896, les dîners des Nabis, instaurés par Maurice Denis. S’y tenaient des discussions sur une icône apportée par l’un des participants.
48 : Bureau général des fiacres, puis des diligences, dirigé par Laffite et Caillard, créé en 1799.
23 : Demeure de Sixte-Casse Henry, dit Fortuné, membre de la Commune de 1871, délégué aux Subsistances.
16 : Brasserie "Julien" de style Art Nouveau. Décor remarquable par le verrier Charles Buffet et par le peintre sur verre Louis Trézel à partir de dessins d’Alfons Mucha. Ancien "bouillon" Duval — chaîne de restaurants bon marché du 19ème siècle — fondé en 1850.
14 : Bureau d’inscription de la Compagnie des Guetteurs parisiens du 10ème, créée par le citoyen Bellavoine le 27 octobre 1870, composée d’hommes âgés et d’enfants de 12 à 14 ans ; destinée à assurer la surveillance du quartier pendant le siège de Paris. À l’entrée de la rue du Fbg St Denis, une barricade fut érigée par les ouvriers des Chemins de fer du Nord et défendue âprement le 24 juin 1848. C’est là que se déroulèrent les derniers combats de l’insurrection de Juin.
Dans cette même rue se déroula une manifestation communiste encadrée par les FTP, dirigés par Claudine Petit des Jeunesses communistes et Jean Marrane pour le Front uni. Manifestation antinazie ; démonstration de force du PCF à la veille de la Libération, le 1er juillet 1944.
Le passage du Prado fut construit en 1830 et re-décoré dans le style Art déco en 1925.
On peut faire une brève incursion vers les premiers numéros du bd de Strasbourg.
4 : C’est dans la salle de l’Eldorado, aujourd’hui appelée Comédia théâtre, à l’occasion d’un gala des "chanteurs rouges", qu’Antoine Renard créa, le 30 septembre 1867, sur un air de sa composition, une chanson écrite par Jean Baptiste Clément qui allait devenir le tube de la Commune ; elle s’intitulait "Le Temps des Cerises"…
8 : Salle du Globe, chez Favre. C’est là qu’eurent lieu le premier congrès de la Chambre consultative des Associations ouvrières de production, les 8, 9 et 10 juillet 1900 ; et le congrès d’unification du Parti Socialiste (SFIO), réuni à l’initiative de Jules Guesde (Parti Socialiste de France), Jean Jaurès (Parti Socialiste Français) et Jean Allemane (Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire), qui se déroula les 23, 24 et 25 avril 1905. Le nouveau parti ainsi constitué comptait 35 000 membres.
Dans la même salle eut lieu, le 27 mai 1919, un Comité confédéral national de la CGT qui, en accord avec les syndicats britanniques et italiens, décida d’une action internationale contre l’intervention alliée en URSS.
Hôtel de St Chaumond, construit en 1734 par Jacques Hardouin-Mansart et décoré par le sculpteur Nicolas Pineau. Magnifique Hôtel de style rocaille, aujourd’hui dans un état avancé de délabrement.
C’est par cette rue que les rois de France, venant de St Denis, faisaient leur entrée triomphale dans la capitale, ce qui donnait lieu à de somptueuses festivités.
Au milieu du boulevard se trouve la porte St Denis : en fait un arc de triomphe, construit sous Louis XIV sur le “Nouveau Cours”, emplacement de l’enceinte de Louis XIII qui venait d’être rasée. Elle laissa cependant le nom militaire de son large chemin de ronde, le "boulevart", aux avenues plantées d’arbres qui la remplacèrent.
Les bas-reliefs du décor représentent la victoire de Maastricht, bataille au cours de laquelle mourut d’Artagnan (le vrai).
307 : Demeure de Jacques Durand, ouvrier coupeur en chaussures, membre du Comité central de la Garde nationale, membre de la Commune, délégué à la commission de la Justice, fusillé pendant la Semaine sanglante derrière l’église Notre-Dame des Victoires.
271 : Bureau de la Confrérie des Brodeurs coffretiers passementiers boutonniers en 1596.
248 : Emplacement de la porte St Denis de l’enceinte de Charles V.
Étienne Marcel tente de la faire ouvrir pour faire entrer les troupes de Charles le Mauvais, le 31 juillet 1358, au cours de la guerre de cent ans.
Combats entre les partisans du duc de Guise et le maréchal de Montgomery, le 8 janvier 1564.
Exposition des morceaux de la dépouille de Poltrot de Méré, l’assassin du duc de Guise, en 1588.
Première pendaison de femme à Paris (auparavant, on les enterrait vivantes ; ce qui était considéré comme plus “décent”…)
224 : Emplacement de la maison natale de l’historien Jules Michelet.
Il s’ouvre au n° 261-263 de la rue St Denis.
Il traverse l’ancienne enceinte de Carles V. Son dénivelé nous donne en quelque sorte la configuration en coupe de ce rempart qui constitua la limite de la ville de 1364 à 1634.
Sur la petite place que forme la rue St Spire, dans ce qui était alors l’impasse de la Grosse Tête, se tenaient pendant la révolution de 1848 les réunions du Comité Typographique ; club révolutionnaire animé par Barraud, son président, et Debock, Mirguet, Petit, Forget, Guillemettz, Antoine…
Le passage du Caire est le plus long de Paris, et aussi le plus ancien encore existant. Il a été construit en 1798, c’est-à-dire au moment de la campagne d’Égypte, ce qui explique non seulement son nom mais aussi celui de la plupart des rues du quartier : Aboukir, Damiette, Alexandrie, rue du Nil...
87- 89 : Imprimerie Lefèbvre, qui éditait les affiches du Comité central de la Garde nationale en 1871.
2 : Façade de style égyptomaniaque. La frise au sommet de la façade porte, suite à un canular de mauvais goût, une représentation du nez du peintre Bouginier, qu’un petit jeu stupide consistait à dessiner sur les murs de la capitale.
Cette place fut le théâtre de violents affrontements entre les insurgés et les gardes municipaux (les "cipaux") qui y tenaient un poste le 23 février 1848.
C’est là que se trouvait la Cour des Miracles de la rue Neuve St Sauveur, la plus importante des douze que comptait Paris, celle dont Hugo s’est inspiré pour son roman "Notre-Dame de Paris" ; royaume du Ragot (qui a donné l’Argot) et du Grand Coëstre.
9 : Imprimerie du “Père Duchêne”, de Jacques-René Hébert, où il fut arrêté en 1794.
Premier égout couvert à Paris sous Henri IV
12 : Demeure de Weil, membre du Comité central de Garde Nationale en 1871.
17 : Siège du journal "La Femme libre, brochure éditée en 1832-33 par des saint-simoniennes exclues lors de la scission de Ménilmontant ; Marie-Reine Guindorf et Jeanne-Désirée Véret Gay. Premier journal féministe français, réalisé et publié uniquement par des femmes..
237 : Emplacement du couvent des Filles-Dieu, où les condamnés à la pendaison recevaient traditionnellement, sur le chemin de Montfaucon, trois pains et un verre de vin.
C’est là que se tinrent, de 1792 à 1794, les réunions de la Section Bonne Nouvelle, auxquelles participait Hébert.
22 : Un des fleurons de la première “chaîne” de magasins Félix Potin.
Emplacement de la poterne du Bourg l’Abbé de l’enceinte de Philippe Auguste.
144-146 : Emplacement de l’église de la Trinité. Elle jouxtait un hospice dans lequel les voyageurs restés hors les murs de l’enceinte de Philippe Auguste pouvaient s’abriter la nuit.
Elle hébergea dans une de ses salles, à partir de 1402 sous Charles VI le fou, les Confrères de la Passion ; première troupe de théâtre autorisée à jouer uniquement mystères religieux et sotties. Elle fut le siège de la Section du Ponceau, puis des Section des Amis de la Patrie, animée par Chrétien, Renouard, Tombe… à partir du 21 mai 1790.
138 : Fontaine de la Seraine (la sirène) ou de la Reine, encore appelée fontaine Greneta, très fréquentée au Moyen Âge.
Des barricades y furent dressées le 12 mai 1839, lors de l’insurection de la Société des Saisons, suite à laquelle Auguste Blanqui et Armand Barbès furent condamnés à mort puis graciés mais enfermés au Mont St Michel.
23 : Demeure de Savinien Hercule Cyrano de Bergerac (le vrai) en 1619.
22 : Siège, en 1972, de l’Agence de presse Libération (APL), dirigée par Jean-Claude Vernier, Maurice Clavel, Christophe Schimmel. Agence liée à la Gauche Prolétarienne.
21 : Demeure et mort, le 27 novembre 1793, de Carlo Goldoni ; le réformateur de la Commedia dell’arte. Il avait, entre autres, supprimé les masques. Il était considéré comme le "Molière italien".
Le passage du Grand Cerf fut construit en 1825, sur l’emplacement des anciennes Messageries royales de l’Est. Il est le plus haut de Paris. Il a été sauvé in extremis de la pioche des promoteurs en 1994.
151 : Maison natale de Léon Blum.
Le passage du Bourg-l’Abbé a été construit en 1828.
Il abritait l’armurerie Lepage, succursale de celle de la rue de Richelieu, à ce qui était alors le n° 22 de la rue du Bourg l’Abbé. Celle-ci fut pillée, comme sa maison mère, à plusieurs reprises, par les Insurgés de 1832 d’abord, puis par ceux de Février 1848. Ce dernier épisode est relaté par Victor Hugo dans "Choses vues".
On traverse le bd de Sébastopol
Le passage de l’Ancre a été construit avant la Révolution. Il s’appelait alors passage de l’Ancre royale.
Très ancienne rue hors les murs.
88 : Arrestation des complices de Georges Cadoudal, suite au complot fomenté contre Bonaparte, le 4 mars 1804.
44 : Premier siège, du 8 janvier 1865 à 1868, de l’[Association Internationale des Travailleurs (AIT), fondée en France par Henri Tolain, Ernest-Edouard Fribourg et Charles Limousin, et regroupant Eugène Varlin, Benoît Malon, Zéphirin Camélinat, André Murât, Chemalé… Un doute subsiste sur le local où se tenait ce bureau. Il semble qu’il s’agisse du dernier au fond de la cour à gauche, loué par le décorateur Fribourg, et qui aurait été l’ancienne écurie de d’Artagnan.
29 : Siège de la coopérative ouvrière "L’Économie parisienne", qui participa à la fusion de 1919.
26 : Passage pittoresque et remarquable faisant communiquer les rues au Maire et des Gravilliers.
9 : Passage Barrois, typique des rues du Moyen Âge. Le 13 mai 1849, une barricade fut dressée dans la rue des Gravilliers contre la déclaration de guerre par Louis-Napoléon Bonaparte, alors encore président de la Seconde République, à la République Romaine. 7 manifestants furent tués dans les affrontements.
8 : Imprimerie des journaux de la Résistance dirigée par Henri Chevessier en 1944.
Une autre barricade y fut élevée le 13 mai 1849.
19 : Second siège de l’Association Internationale des Travailleurs (AIT), de 1868 à 1869, après les procès — 15 membres sont condamnés à 100 francs d’amende chacun pour "constitution interdite d’association de plus de vingt personnes" — et l’éclatement entre "mutuellistes" influencés par Proudhon et représentés par Tolain qui démissionne, et "collectivistes" menés par Eugène Varlin.
81 : Ancienne boutique "Au Cotillon du Prolétariat", tenue par Henri Audouin, dédiée aux insignes et drapeaux du mouvement ouvrier en 1910.
79 : Inscription "rue Transnonain" à l’angle de la rue Chapon. C’était une section de la rue Beaubourg actuelle, dont tous les immeubles du côté impair ont été rasés.
71 : Le 14 décembre 1941, deux groupes de Résistants des Bataillons de la Jeunesse et de l’Organisation spéciale, ayant à leur tête Pierre Tourette, montent une opération contre l’hôtel Impérator, transformé en cantine de la Wehrmacht.
62 : Emplacement du 12 rue Transnonain où les troupes du 25ème de ligne, commandées par Bugeaud, massacrèrent le 14 avril 1834 tous les habitants de l’immeuble en représailles à un coup de feu qui aurait été tiré de ses fenêtres. Celui qui chapeautait l’opération était un jeune ministre de l’Intérieur qui avait pour nom Adolphe Thiers ; déjà !...
54 : Demeure d’Albert Theisz, directeur des Postes sous la Commune, dont il était membre, après son retour d’exil en 1880.
Nous sommes sur le tracé de l’enceinte de Philippe Auguste.
168-170 : Emplacement de l’hôpital de la chapelle St Julien, qui abritait au Moyen âge la Confrérie des Ménétriers — les musiciens — où l’on venait louer des artistes pour organiser des fêtes, de 1329 à 1776.
Cet établissement fut remplacé par des immeubles dont un fut, en 1808, la maison natale de Gérard Labrunie, le futur Gérard de Nerval, à l’ex 96 rue St Martin.
159 : Passage Molière, de 1791, qui fut rebaptisé "des Sans-culottes" pendant la Révolution, en 1793.
C’est là que se trouvait la Salle Molière, où se tinrent les réunion du "Club des clubs" pour les élections à l’Assemblée constituante, autour d’Armand Barbès et de Joseph-Marie Sobrier, en mars 1848.
Une autre société s’y réunissait : le Club patriotique du 7ème arrondissement, connu sous le nom de "Club du passage Molière". Il participa activement à la journée du 15 mai 1848. Pendant la Commune également, il y eut là de nombreuses réunions.
157 : Théâtre Molière s’installa ici en 1791, remplaçant l’ex bureau des nourrices. En 1793, il prit le nom de Théâtre des Sans-culottes. Il fonctionna jusqu’en 1807 et devint ensuite une école d’art dramatique où Rachel fit ses études en 1835, à 14 ans, dans la classe de Pierre-Jacques de Saint-Aulaire, dit Aulaire.
Le passage Molière a été construit en 1791 et rebaptisé "passage des Sans-culottes" pendant la Révolution, en 1793.
90 : Emplacement de la cloche annonçant la fin des séances de la Bourse de Law en 1718 et 1719.
65 : Hôtel de Beaufort, à l’ex n° 47 de la rue, dans lequel s’installa, pendant la Régence, en 1719-1720, la banque de Jean Law de Lauriston.
54 : Cabaret de l’Épée de Bois, qui fut à l’origine de l’Opéra de Paris. En effet, en 1658, Mazarin avait créé une communauté de maîtres à danser et de maîtres de violon. En 1661, il transforma cette communauté en Académie royale de danse, dont le but était de perfectionner cet art et de régler les ballets. En 1669, cette Académie fusionna avec l’Académie royale de musique pour constituer l’Opéra. Marivaux, Racine, Mme de Tencin, les Mississipiens — nom que l’on donnait aux agioteurs sur les actions du Mississipi —fréquentaient ce cabaret.
43 : Échoppe d’un savetier louée aux agioteurs ligués contre Law — les frères Pâris et Antoine Crozat — en janvier 1720.
C’est dans cette rue qu’évolue le héros du roman de Paul Féval : Le Bossu.
La rue de Venise est la plus étroite de Paris. Elle doit son nom à l’enseigne de financiers Lombards qui s’y étaient installés au début du 16ème siècle, à "l’Écu de Venise".
À son extrémité se trouve la fontaine Maubué ou Maubuée, du 13ème siècle, alimentée à l’époque par les eaux de Belleville. C’était la fontaine la plus fréquentée de Paris au Moyen âge.
sources :
Superbe blog
http://www.parisrevolutionnaire.com/spip.php?article193