• Boni de Castellane (Boni, comte de Castellane-Novejean, 1867 - 1932)

     

    Boni de Castellane était homme à dépenser des fortunes pour assouvir ses plaisirs d'esthète.

    Il eut d'ailleurs l'occasion d'en dépenser une puisqu'il se maria, lui l'aristocrate véritable, le parent de Talleyrand, imprégné de Monarchie, de Catholicisme et de France éternelle, à une Américaine protestante, Anna Gould, peu jolie mais riche à millions grâce aux chemins de fer de son père. 

     

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    "Boni", ainsi que le Tout-Paris l'appelait, fut un des premiers à échanger un vieux nom de France contre de l'or made in Nouveau Monde, lequel fut à son tour changé en montagnes de fleurs, en antiquités, en objets de goût, en fêtes retentissantes, en bateaux, en campagnes électorales (il fut député douze ans, plutôt intéressé par les questions diplomatiques et internationales que par les petites questions nationales), en châteaux de famille rachetés et restaurés ainsi qu'en un palais parisien, le Palais rose, inspiré pas moins que par le Grand Trianon et construit le long de ce qui est maintenant l'avenue Foch. 

     

    Boni de Castellane était homme à dépenser des fortunes pour assouvir ses plaisirs d'esthète. Il eut d'ailleurs l'occasion d'en dépenser une puisqu'il se maria, lui l'aristocrate véritable, le parent de Talleyrand, imprégné de Monarchie, de Catholicisme et de France éternelle, à une Américaine protestante, Anna Gould, peu jolie mais riche à millions grâce aux chemins de fer de son père. 

    "Boni", ainsi que le Tout-Paris l'appelait, fut un des premiers à échanger un vieux nom de France contre de l'or made in Nouveau Monde, lequel fut à son tour changé en montagnes de fleurs, en antiquités, en objets de goût, en fêtes retentissantes, en bateaux, en campagnes électorales (il fut député douze ans, plutôt intéressé par les questions diplomatiques et internationales que par les petites questions nationales), en châteaux de famille rachetés et restaurés ainsi qu'en un palais parisien, le Palais rose, inspiré pas moins que par le Grand Trianon et construit le long de ce qui est maintenant l'avenue Foch. 

    Cependant, dans la vente de son nom Boni n'avait pas compris celle de son âme. Effrayée sans doute par cet homme incompréhensible pour elle, lasse également d'entendre sur le compte de son époux les nombreuses histoires galantes qu'on lui prêtait, Anna Gould demanda le divorce en 1906, malgré trois enfants. Frappé par la malédiction de pauvreté qui toucha de nombreux dandys (la plus célèbre fut celle de Wilde), Boni sut élégance conserver.

     

    Aucune des nombreuses contrariétés matérielles ni aucun sarcasme des deux Mondes ne purent le faire déchoir de son rang. 

    Boni disgracié en ménage paya à ce moment pour toutes ses "fautes", impardonnables aux yeux de l'époque : ses origines (carolingiennes d'après lui), son antidreyfusisme (qui n'alla cependant pas jusqu'à l'antisémitisme, étant plus motivé par la défense de l'honneur de la France et de l'Armée et l'idée que l'Allemagne manœuvrait en coulisses), son mariage aux motivations douteuses, son chic, sa supériorité intellectuelle et morale évidente sur les bourgeois de son temps. 

    Du haut de son arbre généalogique, Boni continua à recevoir et à incarner le brio français. Il n'habita certes plus le Palais rose, vendit ses antiquités, devint lui-même une manière d'antiquaire, mais resta l'élégant Parisien que les caricaturistes adoraient croquer. Toute laRecherche du Temps perdu et les princes de l'Europe continuèrent de le fréquenter et jusqu'au bout une litanie de noms fameux, issus des grandes familles, du monde de l'Art, du monde politique et du monde diplomatique, goûta sa conversation supérieure. Son influence, néanmoins, ne lui permit pas de faire partager ses craintes de guerre en 1914 ni le danger du morcellement de l’Empire des Habsbourg en 1918. 

    Il reste malheureusement peu de choses de Boni de Castellane. Comme de nombreux dandys tout entier consacré au présent et à sa personne, il ne voulut, ne put ou ne sut édifier une œuvre littéraire et artistique. Même le Palais rose fut détruit et ses collections furent dispersées bien avant sa mort.

     

     

    Deux livres de mémoires, Comment j'ai découvert l'Amérique et L'art d'être pauvre, conservent cependant la trace de sa pensée originale et nostalgique :

     

    à travers les siècles, il ne reste en réalité

    de Boni de Castellane que les échos d'une fête lointaine et une vague odeur de pourriture noble.

    Boni de Castellance par da Cunha

     

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