• Le Parc Monceau - Paris 8e 

     

    Le parc Monceau d'une superficie de 8,25 ha dont l'entrée principale près de la Rotonde se trouve boulevard de Courcelles

    Son aspect actuel a été voulue par le préfet Haussmann et à son ingénieur Alphand qui transformèrent un jardin exotique en un parc à l'anglaise, inauguré 13 Août 1861 par Napoléon III.

    En 1769, le duc de Chartres achète un terrain d'un hectare au niveau de la rue de Courcelles.

    En 1778 le futur duc d'Orléans fait aménager par Carmontelle l'espace connue comme la " folie de Chartres ".

     

    La grille d'entrée du parc en 1900 suite

    Grille: blason de la ville de Paris suite promenade au parc

     

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    le petit pont en 1900

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    les statues du jardin suite

     

    les colonnades ruine de la porte St jean la Rotonde de Ledoux suite

     

     

     

    plan du parc Monceau

    Tchaïkovski 

    immeubles en bordure suite

     

    suite le jardin actuel - le jardin en 1900

    la Rotonde - les statues - Immeubles en bordure du parc

     

    En 1783, le paysagiste Thomas Blaikie agrandit ce jardin anglais où se dressaient une pyramide, une pagode et diverses autres folies dans le goût de l'époque.

    Claude Nicolas Ledoux ajoute en 1784, une Rotonde, pavillon d'octroi néoantique entouré d'un péristyle de 16 colonnes, la nouvelle enceinte de Paris dite des "Fermiers Généraux" longe le jardin.

    L'ensemble de style exotique, dessiné par le peintre Carmontelle et l'architecte Colignon, évoque à travers de petits temples voués à l'amour, des ruines antiques ou gothiques, les multiples civilisations qui se sont succédées dans le temps à travers le monde.

    En 1793, pendant la Révolution Française, le parc devient un jardin à l'anglaise avec du gazon, des arbres et accueille des foules nombreuses.

    En 1852, la moitié du parc est attribuée aux Pereire et l'autre à l'Etat qui vend son domaine à la Ville de Paris.

    Le préfet Haussmann et à son ingénieur Alphand transforment le jardin exotique en un parc à l'anglaise, inauguré 13 Août 1861 par Napoléon III.

    Le Mur des Fermiers généraux est détruit, il ne reste comme vestige que la Rotonde ancien bureaux d'octroi ( trois autres pavillon se trouvent la place Denfert Rocheau, place de la Bataille-de-Stalingrad et place de la Nation).

    Autour du jardin public se développe un lotissement de grand luxe, fait par et pour des banquiers.

    Des hôtels particuliers sont aménagés le long d'élégantes avenues ombragées et fermées par quatre portes monumentales, en fer doré, oeuvres de l'architecte Davioud.

    De nombreux éléments datant de Carmontelle et métamorphosés sous Napoléon III subsistent: la colonnade qui borde la naumachie, la pyramide, unique vestige de l'ancienne folie de Chartres de Carmontelle, l'arcade Renaissance de l'Hôtel de Ville de Paris détruit en 1871, le petit pont, la grotte et la cascade.

    Dans un décor verdoyant, apparaissent, au détour des bosquets l'on découvre des arbres rares ou exotiques :un érable sycomore âgé de plus de 130 ans et haut de 35 m, un somptueux hêtre pourpre, un tulipier de Virginie et un platane d'Orient, le plus gros de Paris (plus de 170 ans et 7 m de circonférence).

    De nombreuses statues en marbre d'écrivains et de musiciens agrémentes les pelouses, comme Gounod par Mercié (1897), Chopin par Froment- Meurice (1906), Maupassant par Verlet (1897).

    A l'entrée sud se trouve le musée Cernuschi musée de la ville de Paris spécialisé dans l'art et l'archéologie de la Chine antique

     

     Liens internet

    Association des amis du parc Monceau protection de la richesse des plantations exotiques du parc

    Entrée de la station de métro Monceau architecte Hector Guimard

     

     

    accueil Paris  - plan du site 

     

     

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    L'ÎLE DE LA CITÉ, ÎLE SAINT LOUIS
     
    (D'après Paris, 450 dessins inédits d'après nature, paru en 1890)

    Quartier de la ROQUETTE
    Pont au Change, Tribunal de commerce et Palais de Justice.

    L'Île de la Cité, qui fut la Lutèce tout entière des Gaulois, des Romains et des rois franks des deux premières races, est demeurée le centre du Paris moderne.

      

      

    Avant d'y pénétrer, on peut la contempler d'ensemble, le meilleur point de vue étant le centre du pont du Carrousel ou du pont des Arts, bien que celui-ci soit un peu rapproché.

      

    Au milieu de la Seine, qui atteint en ce point sa plus grande largeur (un peu plus de 276 mètres), appuyant sa pointe au centre du Pont-Neuf, qui l'unit aux deux rives du fleuve dont il traverse les deux bras, la Cité se présente comme un énorme navire vu en raccourci par son avant.

      

      

    Elle en a les flancs curvilignes, la haute stature, la masse imposante, la mâture élancée et fière, dont les pointes audacieuses s'élèvent vers les cieux.

     

     

      

    A gauche, les tours en poivrière du palais de Justice, et à droite, à un plan de plus vers l'horizon lointain, la flèche de la Sainte-Chapelle ; plus loin, la lanterne octogone du Tribunal de commerce ; enfin, plus loin encore, les trois sommets de Notre-Dame de Pâris, la flèche entre ses deux tours.

     

     

      

    La comparaison de la Cité avec un navire à l'ancre au milieu du fleuve revient à chaque instant sous la plume des descripteurs de Paris ; elle est devenue banale, mais elle s'impose par sa frappante vérité.

      

      

    La statue de Henri IV elle-même, érigée sur le terre-plein qui domine la pointe d'aval, n'est-elle pas la figure symbolique que les navires de toutes les nations attachent à leur extrémité ?

     

     

     

     

     

    A partir de cette esplanade, on peut faire en une demi-heure le tour de la Cité, en suivant la route circulaire des quais qui forment sa ceinture.

      

    Commençons par le quai de l'Horloge, appelé jadis des Morfondus, parce qu'il est sous le vent du nord :

      

    on longe d'abord les maisons adossées à la place Dauphine jusqu'à la rue du Harlay, construites dans les premières années du XVIIe siècle, et maintenues intactes au moins dans leurs façades extérieures, comme aussi dans leurs escaliers en échelle de meunier, dont quelques-uns gardent une grosse corde en guise de rampe.

     

     

     

     

    L'histoire des monuments et des lieux est retracée et commentée.


     

     

    Anonyme

    Musée Carnavalet - Histoire de Paris
    XIXe s.

     

    Cette maquette, exécutée à la fin du XIXe siècle, semble avoir été inspirée par différents plans de Paris gravés à la fin du XVIe siècle. On y retrouve, rive gauche, le Petit-Pont et le pont Saint-Michel, rive droite, les ponts Notre-Dame, au Change, et aux Meuniers (effondré en 1596), tous chargés de maisons. Sur l’île de la Cité, on reconnaît la cathédrale Notre-Dame, le palais épiscopal et l’Hôtel-Dieu ; plus à l’ouest, se dressent le palais de la Cité avec la Sainte-Chapelle, la Conciergerie et la Chambre des comptes, ainsi que le jardin du roi. De grands édifices se succèdent d’amont en aval :

    -rive gauche, le Petit-Châtelet, le couvent des Augustins, l’hôtel de Nevers et la porte de Nesle.

     

    -rive droite : la place de Grève, le Grand-Châtelet et le Louvre avec l’aile neuve construite par François Ier.

     

    Le Pont-Neuf est en construction à partir de 1578 ; seules les fondations des piles, à l’extrémité ouest de la Cité, marquent son emplacement. 

     
    Auteur de la notice : Renée Davray-Piékolek
    Salle : Salle Lescot (enseignes)
    Collection : Maquettes et modèles d'architecture

     

    http://www.carnavalet.paris.fr/fr/collections/l-ile-de-la-cite-et-ses-alentours-vers-la-fin-du-seizieme-siecle

      

    Les nombreux étages de ces maisons sont séculairement

     

     


    Aux tours Notre-Dame.

    occupés par trois ou quatre industries spéciales ; les opticiens y dominent, d'où vient le nom de quai des Lunettes, sous lequel nos pères désignaient familièrement le quai des Morfondus ; puis les fabricants d'instruments de physique, les graveurs et les gainiers.

     

    Au delà de la rue du Harlay, le quai n'a plus pour riverains que les bâtiments du palais de Justice, et passe au pied des tours dites de César, Bonbec et d'Argent, jusqu'à l'encoignure occupée par la tour quadrangulaire dite de l'Horloge, qui impose officiellement son nom au quai des Lunettes et des Morfondus.

     

    Au delà du boulevard du Palais, qui prolonge dans la Cité la large voie du pont au Change venant de la rive septentrionale de la Seine, le quai prend le nom de quai de la Cité, puis de quai aux Fleurs, dessert le palais du Tribunal de commerce, la place du Marché-aux-Fleurs, et rencontre à la fois, vers la gauche, le pont Notre-Dame, et vers la droite, la rue de la Cité, qui continue celui-ci à travers l'île.

      

    Après la rue de la Cité, le quai longe les bâtiments du nouvel Hôtel-Dieu jusqu'à la rue d'Arcole, que le pont du même nom relie à la rive droite de la Seine ; il embrasse en arc de cercle l'ancien quartier du Cloître-Notre-Dame et aboutit au terre-plein qui forme comme le gaillard d'arrière du navire.

      

    A ce sommet oriental de l'île aboutissent en équerre : à gauche, vers le nord-est, le pont Saint-Louis, qui relie l'île de ce nom avec la Cité, et à droite, en direction du nord-est au sud-ouest, le pont de l'Archevêché, qui relie la Cité à la rive gauche de la Seine.

     

     

    Quartier de la ROQUETTE

      

      

    Continuant la promenade, cette fois de l'est à l'ouest et en redescendant le fleuve, le quai de l'Archevêché, contournant le chevet de Notre-Dame, aboutit à gauche au pont au Double, à droite à la vaste place du Parvis, formée devant la cathédrale, et dont la façade septentrionale est occupée par les nouveaux bâtiments de l'Hôtel-Dieu, au débouché de la rue d'Arcole.

      

    Au delà, on retrouve l'issue méridionale de la rue de la Cité, ayant à gauche le Petit-Pont, qui conduit à la rive gauche.

     

     

      

      

    L'intervalle entre la rue de la Cité et le boulevard du Palais est rempli par la vaste caserne que la garde républicaine partage avec la Préfecture de police ; après quoi, laissant à gauche le pont Saint-Michel, tournant une dernière fois à droite, et parcourant le boulevard du Palais, qui passe entre le palais de Justice à gauche, les casernes, la Préfecture et le palais du Tribunal de commerce à droite, on rejoindra le quai aux Fleurs.

      

      

    On se sera fait ainsi une idée générale de la topographie de la Cité, et l'on reconnaîtra que sa configuration

     

     

     


    L'Hôtel-Dieu, le Parvis de Notre-Dame, et le Pont au Double

    actuelle la divise en cinq parties.

     

    La première commence à la pointe d'amont, c'est-à-dire au terrain de

      

      

      

      

      

      

    l'Archevêché ; elle est délimitée par la rue d'Arcole et la place du Parvis-Notre-Dame. Elle renferme la cathédrale et ses dépendances, et les restes de l'ancien quartier de la Cité, c'est-à-dire fort peu de chose, comprenant les rues du Cloître-Notre-Dame, Massillon, Chanoinesse, des Ursins, de la Colombe et du Chantre.

     

     

    La deuxième partie, comprise entre la rue d'Arcole et la rue de la Cité, est entièrement couverte par les bâtiments neufs de l'Hôtel-Dieu et la place du Parvis-Notre-Dame.

     

     

    La troisième partie, comprise entre la rue de la Cité et le boulevard du Palais, renferme le palais du Tribunal de commerce, la place du Marché-aux-Fleurs, la caserne des pompiers et celle de la garde républicaine, dont la partie antérieure a été aménagée de manière à devenir l'hôtel du préfet de police et à loger les bureaux dépendant de son cabinet.

     

     

    La quatrième partie, comprise entre le boulevard du Palais et la rue de Harlay, est couverte tout entière par le palais de Justice et ses dépendances, à l'exception d'un pâté de vieilles maisons qui s'interpose entre le quai des Orfèvres et la rue de la Sainte-Chapelle.

     

     

    Enfin, la cinquième partie, comprise entre la rue de Harlay et la pointe occidentale de l'île, en aval de la Seine, renferme la place Dauphine, les maisons du quai des Orfèvres et du quai de l'Horloge, la traversée du Pont-Neuf et le terre-plein qui supporte la statue en bronze de Henri IV.

      

    sources : http://www.paris-pittoresque.com/rues/90.htm

     

     

     

     

     

    Présentant les vestiges archéologiques découverts lors des fouilles réalisées entre 1965 et 1970, la Crypte archéologique du parvis Notre-Dame offre un panorama unique sur l’évolution urbaine et architecturale de l’île de la Cité, cœur historique de Paris.

     

     

    Aménagée en 1980 sous le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour présenter les vestiges archéologiques découverts lors des fouilles réalisées entre 1965 et 1972, la crypte offre un panorama unique sur l’évolution urbaine et architecturale de l’île de la Cité, coeur historique de Paris.

     


    La découverte des bâtiments qui se sont succédé sur le site, de l’Antiquité au XXe siècle, invite le visiteur à remonter le fil du temps.

      

      

      

    Quai du port de l’antique Lutèce, établissement de bains publics gallo-romain, mur d’enceinte du début du IVe siècle, sous-sol de l’ancienne chapelle de l’Hôtel-Dieu, restes médiévaux de la rue Neuve Notre-Dame, fondations de l’hospice des Enfants-Trouvés, tracés des égouts haussmanniens :

      

    le passé antique, médiéval et classique, revit.

      

      

    Ranimant la mémoire d’un des plus anciens quartiers de Paris, la crypte montre comment, depuis plus de deux mille ans, la Ville lumière n’a cessé de se reconstruire sur elle-même.

     

     

    La ville gallo-romaine de Lutèce se développe sur la rive gauche de la Seine sous le règne de l’empereur Auguste (27 av. J.-C., 14 ap. J.-C.). Au début du Ier siècle après J.-C., des îlots de la Seine sont réunis pour former l’actuelle île de la Cité.

      

    Des activités économiques et commerciales se déploient autour du fleuve et du port. Seul un tronçon dumur du quai subsiste du port antique.

      

      

    Au IIIe siècle, l’île est totalement lotie. Des vestiges de vastes et luxueuses habitations en témoignent, comme une base de colonne encore en place. À partir du milieu du IIIe siècle et jusqu’au Ve siècle après J.-C., Lutèce, menacée par les premières incursions germaniques, devient un site stratégique dans la défense de l’Empire romain contre les Barbares.

      

      

    L’île de la Cité, fortifiée en 308, est désormais le centre actif de la ville. Deux constructions exceptionnelles du IVe siècle après J.-C. encore en place illustrent les mutations de la ville aumoment de la fin de l’Antiquité et des premières invasions barbares. Il s’agit des thermes et du rempart. Les fondations de cette fortification, qui ceinturait l’île de la Cité, sont constituées de gros blocs récupérés dans la nécropole et les monuments abandonnés de la rive gauche de Lutèce. Les vestiges des thermes occupent la partie centrale de la crypte.

      

    Le visiteur peut imaginer tout le parcours du baigneur, depuis l’entrée par le vestiaire jusqu’aux salles chaudes dont il reste le chauffage par le sol.

     

    Au Moyen Âge, l’urbanisme de l’île de la Cité s’organise autour de la cathédrale mise en chantier en 1163 par l’évêque de Paris, Maurice de Sully: percement de la rue NeuveNotre-Dame dans l’axe du portail central de la cathédrale (tracé visible sur le parvis et sur le sol de la crypte), reconstruction de l’Hôtel-Dieu au sud du parvis, édification d’églises, et, en bordure de rue, de nouvelles maisons.

      

      

    Seules sont conservées les caves desmaisons à l’enseigne de l’Agnus Dei et de Saint-Victor aux deux niveaux de sous-sol. Au nord de la rue Neuve Notre-Dame, se trouvaient deux églises, Saint-Christophe et Sainte-Geneviève des Ardents détruite en 1748 mais dont les fondations sont encore en place.

     

     

    Au XVIIIe siècle, de nombreux bâtiments médiévaux sont démolis pour améliorer la circulation et assurer la salubrité de l’île de la Cité.

      

      

    Le parvis est agrandi, la rue Neuve Notre-Dame est élargie et un nouvel hospice des Enfants-Trouvés est édifié en 1750 par l’architecte Boffrand, en lieu et place de l’église Sainte-Geneviève des Ardents.

      

     

      

    En 1772, un grand incendie ravage l’Hôtel-Dieu médiéval et détruit la chapelle Sainte-Agnès, à l’exception du sous-sol. Les bâtiments hospitaliers sont rebâtis le long de la Seine.

     


    Au XIXe siècle,Napoléon III confie au préfet Haussmann un vaste projet urbain: transformer un Paris encore médiéval en une ville saine, sûre et accessible.

      

      

    Dans la Cité, la métamorphose est radicale: destruction de 17 églises et du dédale des ruelles.

      

      

    L’hospice des Enfants-Trouvés et l’ancien Hôtel-Dieu disparaissent en 1877.Une caserne (aujourd’hui la Préfecture de Police) est élevée au fond de la place et, en bordure de celle-ci, est érigé l’actuel Hôtel-Dieu.

      

      

    À la fin du XIXe siècle, le parvis acquiert sa configuration d’aujourd’hui.

     

    Voici un site à découvrir en cliquant sur l'image suivante :

     

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  • Léon Gimpel, reporter

     

    Léon Gimpel - La guerre chez les enfants - 1915
    La Guerre chez les enfants : un « Taube » est signalé ; une pièce de 75 est aussitôt mise en
    batterie pendant que l’aviateur « Pépète » s’apprête à le prendre en chasse – 19 septembre 1915

    Il y a des expositions qu’on rate… et qu’on ne regrette d’ailleurs pas d’avoir raté… Et puis il y a les autres. Alors on se rabat sur les catalogues, et c’est quand ils sont eux-mêmes épuisés qu’on est heureux de l’existence des bibliothèques…

    Léon Gimpel - L'armée de la rue Grenéta - 1915
    L’Armée de la rue Grenéta : l’aviateur « Pépète » vient d’abattre un
    « Taube » à coups de mitrailleuse – 19 septembre 1915

    Léon Gimpel - La guerre chez les enfants - 1915
    La Guerre chez les enfants : le célèbre aviateur
    « Pépète » triomphe devant sa victime – 19 septembre 1915

    Léon Gimpel - La guerre chez les gosses - 1915
    La Guerre chez les gosses : interrogatoire d’un prisonnier – 12 septembre 1915

    Léon Gimpel - La guerre chez les gosses - 1915
    La Guerre chez les gosses : Kamarad ! Kamarad ! Pas Kapout ! – 12 septembre 1915

    Léon Gimpel - La guerre chez les gosses - 1915
    La Guerre chez les gosses : exécution d’un Boche… au moyen d’une pièce de 75 ! – 29 août 1915

    Léon Gimpel - Les enfants et la guerre - 1915
    Les Enfants et la Guerre : défense d’une maison rue Dussoubs – 5 septembre 1915

    Léon Gimpel - La guerre chez les gosses - 1915
    La Guerre chez les gosses : la défense du réverbère – 12 septembre 1915

    Léon Gimpel - L'armée de la rue Grenéta - 1915
    L’Armée de la rue Grenéta : remise d’une décoration sur le front des troupes – 22 août 1915

    Léon Gimpel (1873-1948), les audaces d’un photographe

     

      

    sources : http://www.petitchap.com/leon-gimpel-reporter/

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    Quartier de la ROQUETTE

     

     

    RUE DES ENFANTS-ROUGES
    IIIème arrondissement de Paris  
    (Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875)
     

    Notice écrite en 1859.

    La Dlle Riquet. – M. de Pressigny. –Tallard. – E Tutti Quanti.

    Les poitrinaires n'étaient pas encore à la mode lorsque la Dlle Riquet fut enlevée à 19 ans, avec les, premières feuilles de sa dernière année et au crépuscule du matin, le 13 septembre 1760. Cette fille grêle, aux grands yeux bleus, avait déjà pris une retraite encore plus prématurée, comme danseuse de l'Opéra, et elle demeurait rue Croix-des-Petits-Champs. On lui avait connu le comte de Brancas, M. Rouillé d'Orfeuil et le baron de Vambre. Mais le plus honnête des soupirs qu'elle eût exhalés de sa vie était reçu, à l'heure suprême, par M. de Pressigny, fils de M. de la Maisonrouge, à qui nul ne le disputait plus. On vit ce jeune homme, rue des Enfants-Rouges, rentrer chez lui avant qu'il fit grand jour, comme après une nuit passée dans la débauche.

    Dame ! il avait les yeux bien gros. Quelqu'un s'en aperçut et se demanda s'il n'avait pas perdu au pharaon plus que la fortune de son père. Comment deviner qu'il venait d'assister, tout seul, aux derniers moments de la petite masque, ange du libertinage, qui, dans son incessante crainte d'être trompée par un amant, prenait toujours, la première de l'avance ? La mort est seule à ne jamais pardonner ! M. de Brancas héritait, par le fait, d'un contrat de rente viagère de 2, 000 livres, constituée par lui à la défunte, et celle-ci laissait encore une petite fortune à sa propre famille, en mobilier et en diamants.

    Or cette Dlle Riquet, qui avait eu toujours à soutenir sa grand mère, avec l'amant de sa mère et une tante n'était pas tout à fait comme feu Marie Duplessis, la véritable Dame aux Camellias ; elle ne s'affichait pas tous les soirs dans quelque théâtre, souvent avec un bouquet blanc, qui signifiait appel à tout venant, huit jours par mois avec un bouquet rouge, qui voulait dire : Vous repasserez. La maîtresse inconstante de Pressigny jouissait, bien au contraire, d'une réputation relative de décence, qui faisait naître plus d'estime que ses faveurs ne tuaient d'amour, et elle fût devenue millionnaire, en dépit de ses grosses dépenses, sans se donner pour de l'argent à ce dernier, en le comptant comme appoint, elle croyait faire assez d'honneur !

    Quartier de la ROQUETTEL'amant qui, de cette infortunée, regrettait tout, en face de l'agonie, tout, jusqu'aux infidélités, résidait au n°13, chiffre néfaste ! Ledit hôtel, dont une rampe de fer et divers ornements de vestibule illustrent l'escalier, était déjà distinct de l'hôtel contigu, n° 11, au temps de la Fronde ; mais les deux n'en faisaient qu'un lorsqu'on appelait ruelle du Chantier-du-Temple. Cette petite voie de communication. Elle devint rue des Enfants-Rouges, sous le règne de François Ier, à l'occasion de la création de l'hospice d'orphelins du même titre, réuni aux Enfants-Trouvés du faubourg Saint-Antoine en 1772.

    Un bien autre escalier, ma foi, et tout en pierre, se développe avec une majesté dont tout le mérite ne revient pas à l'âge, et avec une belle cour carrée pour introduction, n° 2. J'en félicite l'ancien hôtel Tallard, qui a été exécuté sur les dessins de P. Bullet, auteur de la porte Saint-Martin. Tallard, maréchal de France, duc et pair, membre du conseil de régence et ministre d'État, a acquis cette propriété d'Eynard, grand-maître des eaux et forêts qui la tenait de Denis-Jean-Amelot de Chaillou, maître des requêtes. Saint-Simon fait ainsi le portrait du maréchal : « c'était un homme de médiocre taille, avec des yeux un peu jaloux, pleins de feu et d'esprit, mais qui ne voyaient goutte, maigre, hâve, qui représentait l'ambition, l'envié et l'avarice ; beaucoup d'esprit et de grâce dans l'esprit, mais sans cesse battu du diable par son ambition, ses vues, ses menées, ses détours, et qui ne pensait et ne respirait autre chose. » Devant l'ennemi, il n'est que trop vrai, Tallard essuya des revers, il fut prisonnier de guerre à Londres huit années ; mais il eut aussi ses grands jours et il sut présenter au roi, sous le côté qui consolait, les événements les moins heureux de ses campagnes : – Sire, disait-il alors, nous avons pris à l'ennemi plus d'étendards que votre majesté n'a perdu de soldats !

    Le fils aîné du maréchal mourut des blessures qu'il avait reçues, auprès de son père, à Hochstett ; les fiançailles de son autre fils avec une des filles du prince de Rohan se firent dans le cabinet du roi, et il s'y donna le plaisir de signer au contrat avant le père de la mariée. Cet héritier de ses biens et de ses titres, Marie-Joseph duc d'Hostun, comte de Tallard, gouverneur de Besançon, demeura sans postérité et laissa pour légataire universelle sa nièce, Mme Sassenage, marquise de Pont, comtesse de Montellier, épouse séparée de biens du marquis de Sassenage. Puis la maison de la rue des Enfants-Rouges devint passagèrement hôtel Nicolaï, entre les mains d'un premier président à la chambre des comptes.

    Près du maréchal demeurait l'échevin Geoffroi, qui y laissa sa veuve et qui avait eu pour vendeur Trudaine, intendant des finances. Ledit financier était héritier de son aïeule, femme de Charles Trudaine, laquelle avait acquis en l'année 1655 des héritiers de Guibert de Bussy, successeur de Durier. Les filles de Saint-Magloire achetaient la maison d'après, en 1705, du même Durier, y régnant en maître après Legrand, receveur des tailles de Melun.

    Puis venait un hôtel où l'avocat Lesguillon avait eu les prédécesseurs que voici le comte de Surgères ; la mère de ce gentilhomme, Roux, conseiller du roi ; Denyert, premier valet de chambre du roi ; Frémont d'Ablancourt ; Jean Scarron ou Seurron, seigneur de Vaujour, conseiller au parlement ; Louis Dalis ; Amelot, archevêque de Tours, qui avait vendu à Dalis en 1653, et Delahaye.

    Mme de Guichinville, propriétaire au-delà, y était contiguë aux Enfants-Rouges, dont l'église faisait suite à des dépendances de leur hôpital, dû à Marguerite de Navarre. Le marché du même nom n'avait été ouvert qu'en 1628 près de cet hôpital.

      1615, la ville s’arrête au niveau de la Place de la République et le donjon du Temple domine un quartier en plein développement. La demande d’approvisionnements explose et rend nécessaire la création d’un marché. Louis XIII, délivre son acte de naissance au futur "Marché des Enfants Rouges". Par lettres patentes datées de mars 1615, il charge deux commissaires de guerre, Sulfice Richard et Jean Duflos de l’ouvrir et de le construire. Les deux hommes décident de l’établir à l’angle des rues de Bretagne et de Berry sur un vaste terrain qu’ils ont acheté à Pigou, un notable de l’époque. Puis Perceval Noblet, maître charpentier du roi, reçoit commande pour une halle de bois reposant sur 16 piliers de chêne, des étaux de boucherie, une fosse à purin et un puits. Le "Petit Marché du Marais", son appellation d’origine, est né. Il prospère rapidement, et devient le "Marché du Marais du Temple".

    En 1536, Marguerite de Valois, sœur de François 1er, décide de créer un hôpital-orphelinat pour recevoir "des orphelins de père et de mère trouvés à l’Hôtel Dieu de Paris". Ces enfants sont appelés les Enfants de Dieu, mais leurs vêtements d’étoffe rouge, symbole de la charité chrétienne leur fit donner par le peuple, le nom d’enfants rouges. Situé sur l’emplacement de l’actuelle rue du Grand Chantier, cette institution ferme ses portes en 1772 et les orphelins sont transférés aux Enfants Trouvés de l’Ile de la Cité. Sans doute en souvenir de cet hôpital-orphelinat, le marché voisin du Marais du Temple devient à la fin du XVIII ème siècle le "Marché Des Enfants Rouges."

    En 1912, le marché est vendu à la ville de Paris. Entre-temps de nombreuses modifications ont été réalisées. Un corps de Garde occupé par la Garde de Paris, une fontaine et une vacherie sont crées. La vacherie, appelée aussi "la laiterie des enfants rouges", renferme une douzaine de vaches (à l’emplacement actuel du potager des oiseaux) et procure du lait frais pour tout le quartier jusqu’en 1914, date de sa fermeture.

    Sources : Le guide du promeneur (3ème arrondissement) Isabelle Dérens (Editions Parigramme) - Larousse de Paris - Dictionnaire historique de Paris, Georges Pessard - Le 3ème arrondissement, Emmanuelle Loizeau.

    sources : http://www.paris-pittoresque.com/rues/199.htm

      

     

     

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  • PLACE DES VOSGES

    (D'après Les rues de Paris. Paris ancien et moderne : origines, histoire, monuments, costumes, mœurs, chroniques et traditions, sous la direction de Louis Lurine, paru en 1844)


    Place des Vosges, Place Royale

    La place des Vosges a été dénommée place Royale à l'origine, puis place des Fédérés, le 19 août 1792 ; place de l'Indivisibilité, le 4 juillet 1793 ; place des Vosges, le 26 fructidor an VIII ; place Royale, le 27 avril 1814 ; place des Vosges, le 14 mars 1848, et place Royale, de 1852 à 1870. La partie située au nord du jardin, dénommée rue des Vosges, par arr. préf. du 22 janvier 1862, a été de nouveau réunie à la place par arr. préf. du 26 décembre 1893. Le jardin public situé au milieu de la place a été créé en 1866. Origine du nom : Donné en l'an VIII parce que le département des Vosges avait été le premier à acquitter la totalité de ses contributions. Victor Hugo résida près de 16 ans au n°6 de la place des Vosges.

    L'Hôtel des Tournelles, dont le nom seul rappelle tant de formidables souvenirs, occupait un des plus vastes emplacements du vieux Paris. Pierre d'Orgemont, chancelier de France, avait jeté les fondements de cet hôtel en 1390 ; Pierre d'Orgemont, son fils, évêque de Paris, le vendit au duc de Berri, frère de Charles V, pour la somme de quatorze mille écus d'or ; le duc de Berri le céda, en 1404,


    La Place Royale vers 1660 (place des Vosges)

    au dur d'Orléans, à titre d'échange ; en 1417, il devint la propriété du roi. Il fut qualifié, dans les titres, de Maison royale des Tournelles.

     

    Charles VI, pendant sa démence, et le duc de Bedfort, régent de France pour le roi d'Angleterre, habitèrent l'hôtel des Tournelles. Bedfort comptait si bien sans le roi et sans le peuple de France, qu'il fit rebâtir l'hôtel des Tournelles, pour son usage particulier. A cet effet, il acheta aux religieuses de Sainte-Catherine, moyennant la somme de deux cents livres, une douzaine d'arpents qui faisaient partie de leur culture ; cette vente fut annulée en 1437. Les bons religieux reprirent les douze arpents sans être forcés de rendre les deux cents livres.

    Une partie de l'hôtel des Tournelles portait le nom spécial d'hôtel du Roi. L'entrée de l'hôtel du Roi fut décorée d'un écusson aux armes de France, peint par Jean de Bourgogne, dit de Paris. Louis XI y fit construire une galerie qui traversait la rue Saint-Antoine, et qui aboutissait à l'Hôtel-Neuf de madame d'Etampes. Louis XII mourut aux Tournelles.

    L'emplacement de l'hôtel des Tournelles servit à établir le Marché-aux-Chevaux, qui fut, en 1578, le théâtre d'une lutte violente entre les mignons de Henri III et les favoris du duc de Guise. Dieu merci ! tout cela disparut un peu plus tard, pour céder le terrain aux constructions de la place Royale. Voilà bien, si j'ai bonne mémoire, tout ce que l'on trouve dans le livre de Dulaure, à propos de l'hôtel des Tournelles.

    Ce terrible hôtel des Tournelles était à la fois une citadelle, une maison royale, une prison, une ménagerie, une maison des champs, quelque chose qui tenait du Louvre et de la Bastille : on en contait mille fables remplies d'inquiétudes et de terreurs. La tour de Nesle, d'odieuse mémoire, n'occupait pas plus vivement les imaginations et les souvenirs. Vous le savez déjà, le duc de Bedfort l'avait habité, quand Paris fut tombé au pouvoir des Anglais. Un parc de vingt arpents entourait cette maison sur laquelle le Parisien osait à peine jeter les yeux.

    Mais enfin, les Anglais furent chassés de ce royaume qui ne leur avait que trop obéi, chacun reprit en France sa place légitime, le roi aussi bien que le peuple. Soudain vous eussiez vu le roi Charles VII ramener sa bannière triomphante dans ces murailles réparées, vous eussiez retrouvé le bruit et l'éclat des fêtes, et les nuits joyeuses et toutes les pompes de la majesté royale et galante du roi Charles et de ses successeurs. Figurez-vous François Ier le roi chevalier, remplissant ces murailles de tout le bruit des fêtes, de tous les chef-d'œuvres des arts, et des premiers efforts de la poésie, et des bruits de la guerre, et de l'oisiveté de la paix, et de la grâce passionnée de ses nombreux amours.

    Là régnait en souveraine la duchesse d'Etampes ; là le Primatice, Cellini et les plus grands artistes de l'Italie, apportaient les chef-d'œuvres les plus beaux et les plus rares parmi leurs chef-d'œuvres ; là aussi a régné, a vécu Diane de Poitiers, la très belle. Sous le fils de François Ier l'Hôtel des Tournelles jeta son plus vif et son dernier éclat. Plus que jamais la cour était brillante, le roi jeune et passionné, les Guise eux-mêmes et les Montmorency se courbaient devant la majesté royale.

    Plus que jamais aussi les femmes les plus admirées et les jeunes accouraient de toutes parts à ces fêtes de chaque jour. Car c'était là une des révolutions heureusement tentées par le roi François Ier et à laquelle son fils Henri II avait été fidèle, s'en rapporter aux belles dames pour parer, pour orner, pour enchanter la cour.

    Que de fêtes, que de joutes d'amour et d'esprit en l'honneur des dames, que de tournois ! A l'un de ces tournois où toute la cour était présente le 10 juillet 1559, au plus bel instant de la joie générale, sous les yeux et sous l'admiration de sa belle maîtresse et de bien d'autres dont il portait les couleurs, le roi Henri II se mit à jouter avec M. de Montgommeri, capitaine de la garde écossaise. Le coup de l'Écossais fut si violent, que la lance pénétra dans le crâne du roi de France. Ainsi mourut à peine âgé de quarante ans, au milieu d'une fête, et sous les yeux d'une maîtresse


    Le tournois du 10 juillet 1559, Place Royale

    adorée, un des derniers rois de la maison de Valois.

     

    Depuis ce fatal tournoi et à dater de la mort de Henri II, l'hôtel des Tournelles devint comme un lieu frappé de malédiction, dans lequel mille terreurs superstitieuses assiégeaient non plus les passants, mais les habitants de ces royales demeures. Charles IX, l'avant-dernier des Valois, esprit inquiet et malheureux, âme faible et cruelle, prince déshonoré par le plus alleux des crimes qu'il n'eût jamais commis tout seul, fit porter l'ordre au parlement (1565), que l'on eût à démolir l'hôtel des Tournelles, et à tracer sur ce vaste emplacement comme une ville nouvelle qui fit oublier toute cette histoire d'Anglais vainqueurs, de trahisons, de galanteries, de cruautés.

    Cet ordre d'un roi ; qui ne fut que trop bien obéi dans des circonstances plus difficiles, s'exécuta lentement. L'hôtel des Tournelles tomba pierre à pierre, et comme si le parlement eût regretté tant de souvenirs entassés dans ces murs. Il fallait attendre le règne de Henri IV, pour que ce nouvel emplacement de Paris prît enfin une physionomie nouvelle.

    Aussi bien, une fois que le plan de la place Royale eut été conçu, et que les plans eurent été discutés et arrêtés en présence même de M. de Sully, la place Royale s'éleva comme par enchantement. Le plan de cette cité nouvelle était plein de grandeur et de majesté. La place devait avoir neuf pavillons à chacune de ses trois faces ; ces pavillons devaient être supportés par une suite d'arcades, larges de huit pieds et demi, hautes de douze pieds, ornées de pilastres doriques, formant autant de corridors couverts d'une voûte surbaissée de pierres et de briques.

    Les plus grands architectes, peintres et sculpteurs, sont choisis par Henri IV. Jacques II Androuet Du Cerceau, Louis Métezeau, Le Vau, Le Brun, Mignard ... entre autres, adopteront un style proche de celui de la Renaissance. Chef d'œuvre d'équilibre et d'élégance, avec ses 108 mètres de côté. La place Royale est entourée de 36 pavillons de deux étages sur arcades (9 de chaque côté. La hauteur des façades est égale à leur largeur et la hauteur des toitures correspond à la moitié de celle des façades. Les toits bleus en ardoises d'Angers sont fortement pentus et les fenêtres sont encadrées de pierres blanches et de briques rouges.

    C'était l'idée première du Palais-Royal, et une généreuse idée dans ces temps qui n'avaient guère d'autre souci que la bataille. Figurez-vous quelle dut être la joie du Parisien, quand, à la place de cette ruine presque féodale, il put se promener tout à l'aise dans ce bel et noble espace, à l'abri du soleil en été, de la pluie en hiver, ouvert à la promenade, au repos, aux doux loisirs ; c'était peut-être la première fois qu'on s'occupait ainsi et dans un si grand détail du bien-être du public ; car au milieu de la place on avait semé du gazon et des fleurs, on avait amené des eaux jaillissantes, et en 1639 Richelieu y fit édifier la statue équestre du roi Louis XIII, fondu par Daniel de Volterre, sur un piédestal de marbre blanc, avec cette louange en latin que là révolution française a brisée en brisant la statue :

    « A la glorieuse et immortelle mémoire du très grand et très invincible Louis le Juste, treizième du nom, roi de France et de Navarre. Armand, cardinal et duc de Richelieu, son premier ministre dans tous ses illustres et généreux desseins, comblé d'honneurs et de bienfaits par un si bon maître, lui à fait élever cette statue en témoignage de son zèle, de son obéissance et de sa fidélité, 1639. »

    Le roi Henri IV, frappé en 1610 par un misérable, mourut trop vite pour achever son œuvre de la place Royale. Il avait encore une ou deux guerres a accomplir, après quoi il se fut abandonné à la joie d'embellir Paris sa bonne ville. Dans les millions de l'épargne qui était déposée à la Bastille, plus d'un million eut été employé à l'embellissement de sa ville capitale. Celui-là mort, la place Royale, se protégea elle-même ; elle s'embellit, elle se compléta, elle se défendit non pas par le nombre mais par le nom, par le crédit, par la fortune personnelle de ses habitants.

    La première fête que donna Paris en 1612, deux ans après la mort de son roi Henri IV, se donna à la place Royale en l'honneur du nouveau roi, afin de célébrer par des cérémonies jusqu'alors sans exemple, l'inauguration de la place Royale et les fiançailles du roi Louis XIII avec Anne d'Autriche. La reine régente avait commandé au duc de Guise, au duc de Nevers et au comte de Bassompierre, d'être les tenants d'un carrousel, qu'ils feraient brillant et émouvant de leur mieux avec cette condition que les hommes ne jouteraient pas contre les hommes ; du reste on laissait à tout gentilhomme le droit d'être magnifique en ses armes, chevaux et vêtements.

    La reine voulait aussi que la place Royale, depuis peu bâtie par son maître et seigneur le roi Henri IV, fut le théâtre de ces joutes galantes. A ces trois là se joignirent le prince de Joinville et le comte de la Chataigneraie. Les uns et les autres ils prirent le titre de chevaliers de la gloire, ils se placèrent l'arme au poing en ce palais de la félicité, déliant quiconque y voudrait pénétrer de vive force. Les susdits chevaliers de la gloire avaient nom : Alcindor, Léontide, Alphée, Lysandre, Argant ; le lieu de la lice n'était autre que la place Royale de l'abrégé du monde.

    Le 25 du mois portant le mont du dieu Mars, leur dieu favori, avait été choisi pour le jour du combat. A cet appel, tout seigneur vieux ou jeune, riche ou pauvre, qui pouvait acheter un pourpoint brodé en or, ou l'avoir à crédit, se fit un honneur d'y répondre. Cette fois, plus que jamais, la place Royale se remplit de


    La Place Royale (Place des Vosges)

    fête et de joie. Le splendide palais de la félicité s'éleva comme par enchantement au centre de la place ; tout autour furent dressés des échafauds qui montaient Jusqu'au premier étage ; quatre échafauds avaient été réservés pour le roi et ses sœurs, pour la reine sa mère, pour la princesse Marguerite, pour les juges du camp, à savoir le connétable et quatre maréchaux de France.

     

    Quelle foule avide et brillante et parée ! A toutes les fenêtres des maisons, sur les entablements des combles, au pavillon du roi, au pavillon de la reine, partout, sans compter ce peuple entassé sur le pavé derrière les gardes. Ce grand spectacle ne dura pas moins de deux jours, tant était grand le nombre de gentilshommes qui voulaient avoir l'honneur d'y jouer leurs rôles.

    Les cinq tenants, Alcindor, Léontide, Alphée, Lysandre, Argant, firent leur entrée suivis ou précédés d'une armée véritable de cinq cents hommes, les archers, les trompettes, les hommes d'armes, les musiciens, les hallebardiers, les esclaves, les pages, les mores, les turcs, les allusions. Venaient ensuite, tirés par deux cents chevaux, un rocher chargé de musique, et le Pinde tout entier du haut duquel plusieurs divinités chantaient des vers.

    L'Olympe une fois passé, arrivaient les chevaliers du soleil conduits par le prince de Conti, Arislée, puis les chevaliers de lys guidés par le duc de Vendôme, les deux Amadis représentés par le comte d'Ayen et le baron d'Uxelles ; Henri de Montmorency, le fils du connétable, marchait seul et s'appelait Persée : pauvre et noble jeune homme, qui lui eût dit qu'il mourrait de la main du bourreau ?

    Le duc de Retz commandait aux chevaliers de la fidélité, le duc de Longueville s'appelait le chevalier du phénix ; on avait aussi annoncé les quatre vents, mais il ne s'en trouva que trois à l'appel, le vent du nord, le chevalier de Balagny, s'étant fait tuer l'avant-veille dans un duel. Comme aussi les nymphes de Diane étaient représentées par quatre beaux cavaliers qui plus tard devinrent tous les quatre maréchaux de France ; ajoutez des chevaliers de l'univers, et neuf Romains choisis dans les grands hommes de Plutarque.

    Figurez-vous les plus grands noms de la France engagés dans ce vaste tournoi, jeunes gens pleins d'ardeur, intrépides soldats, galants seigneurs recherchés dans toutes les ruelles : c'était à qui dans cette foule illustre déploierait le plus de magnificence, d'invention et de bonne humeur. Chaque troupe voulait avoir son miracle, son pacte, sa métamorphose.

    Dans cette place Royale déserte aujourd'hui, silencieuse, dont le bourgeois du Marais (le plus calme des bourgeois) foule d'un pas timide les dalles sonores, cent mille personnes se tenaient dans l'attitude du recueillement et de l'admiration. Les figurants des diverses troupes étaient au nombre de deux mille, et mille chevaux et vingt grandes machines, et des éléphants, des rhinocéros, des ours, un monstre marin.

      

    sources : http://www.paris-pittoresque.com/rues/101.htm

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  • LE CHATEAU ROUGE RUE GALANDE

      
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    Son nom, le Château Rouge, lui vient de la façadee peinte en rouge "sang-de-boeuf 3

    57 rue Galande*

    Certains historiographes prétendent que ce fut la demeure de Gabrielle d'Estrée, la favorite d'Henri IV ????

    Sur les gravures du XIX° siècle, nous voyons que le prédécesseur de Pierre Trolliet, était un nommé Cadiou.

    Le Château-Rouge était le tapis-franc le plus infâme du quartier de la place Maubert. entre l'allée d'un hôtel louche et la porte d'un "assommoir" s'ouvrait un long couloir étroit. L'entrée du cabaret, était une vaste et close chambrée, de sordides buveurs attablés, hommes en blouses et filles crottées, abrutis par l'alcool. L'arrière -boutique était réservée aux riches souteneurs en vestes de velours et casquettes à pont. Le raide, la verte et le gros-rouge étaient les seules boissons consommées dans ce lieu. C’était un asile de nuit pour vagabonds qui moyennant quelques centimes, étaient admis à « dormir à la corde», c’est-à-dire assis sur un banc, la tête appuyée contre une corde qu’on lâchait à deux heures du matin. Les pauvres bougres étaient alors jetés à la rue par le patron armé d’un nerf de bœuf, aidé dans sa triste besogne par des garçons qu’il a recruté parmi des lutteurs.

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    de J-K-Huysmans :

    "Rue Galande

    --"L’on peut se demander vraiment pourquoi les galvaudeux, qui savent très bien que la maison Alexandre et que le Château-Rouge sont des traquenards les fréquentent ; la vérité est qu’ils ne savent où aller ; partout on les épie et on les vend ; les mastroquets et les logeurs dépendent de la^police et la secondent ; puis dans ce quartier Saint-Séverin, la plupart des marchands de vin les rebutent par crainte des ennuis ; ils sont donc bien forcés de se rabattre sur les tapis-francs qui leur concède, seul d’ailleurs, pendant une partie de la nuit un gîte, car l’hiver, il peuvent y dormir au chaud sous une table, jusqu’à deux heures du matin. A ce point de vue, le Château-Rouge, connu aussi sous le nom de Guillotine et situé 57 rue Galande* est le lieu le plus clément aux escarpes et surtout aux purotins. Son rez-de-chaussée se compose de trois pièces. La première, celle qui donne sur la cour, est immense ; elle est à peine éclairée, la seconde est grande et le gaz y brûle furieusement ; la troisième est minuscule et toute noire, des vagabonds somnolent dans la première ; des marlous et des scélerats jouent et boivent dans la seconde ; des gens ivres morts dorment dans la troisième. (…)Une odeur fade à faire vomir, une odeur qui est un mélange d’une sorte de panade, d’eau de javelle et d’ipéca s’évade de ces corps serrés sous leurs guenilles dans des collants de crasse. (…) Le tenancier Pierre Trolliet, un géant habillé d’un tricot de laine, coiffé d’une calotte plantée de travers sur des cheveux qui frisent ; il mâche un cigare d’un sou, crache sec, hérisse une dure moustache sur une bouche piquée de bleu par des points de poudre...........(…)Trolliet marié à une géante au teint couperosé et aux cheveux couleur d’acajou, un type d’ogresse alsacienne. Certains soirs, des crises de joie soulèvent toujours sans que l’on sache pourquoi, ces miséreux ; alors le repaire se mue en un cabanon de fous ; on se range en cortège, l’on s’empare d’un seau vide et joue du tambour dessus ; un autre arbore au bout d’un balai un torchon en guise de drapeau, tout l’établissement défile en poussant des cris d’animaux, et cela finit par un chahut".........

    Extrait de La Bièvre à Saint-Séverin.

    Atget qui a photographié la maison avant sa démolition la situe au numéro 61

    En 1885, l'assassin Gamahut fut arrêté au Château rouge, Jules Jouy lui avait dédié cette chanson au goût douteux Au Chat Noir après son exécution à "L'Abbbaye du-monte-à-regrêt" :

    Gamahut, ecoutez-moi donc,

    Est-ce qu'on souffre encor quand on a plus d'tête ?

    Gamahut, écoutez moi donc,

    Est-ce qu'on souffre encor quand on a plus d'tronc ?

     

    Auguste Vitu raconte que c'est dans ce cabaret qu'en 1887 :

    "Trois hommes ont proposé, accepté etréalisé le pari de jeter une femme à la seine. La victime était une chiffonnière ivre. L'enjeu était de deux sous, prix d'un petit verre d'eau de vie"

    Le propriétaire à la fin du XIX°, s'associa avec une agence de voyage, un contrat lui faisait obligation d'accueillir une clientèle désireuse de découvrir les bas-fonds parisiens. Il avait engagé des comédiens qu'il déguisa en truands, en gigolettes, en bagnards et chiffonnniers. Avec les habitués, des ivrognes qu'il abreuvait gratuitement. L'illusion était parfaite. La maison disparue lors du percement de la rue Dante. L'immeuble qui le remplace aujourd'hui est en briques....rouges !

    sources blog

    article mis à jour le 2 mai 2007

     Par Bernard Vassor

    sources blog : http://autourduperetanguy.blogspirit.com/la_bievre_et_saint_severin/

     

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  • LES GRANDS TRAVAUX
    DEPUIS LE 19ème SIECLE


    Napoléon engagea de nombreux grands travaux dans Paris, faisant construire des monuments aussi prestigieux que l'Arc de Triomphe et la Bourse, tout en faisant percer et aménager en voies fluviales les canaux de l'Ourcq, de Saint-Martin et de Saint-Denis. C’est aussi à Napoléon que nous devons la colonne Vendôme qui se dresse au centre de la place Vendôme, et c’est Napoléon qui fit détruire les vieilles maisons construites sur les ponts parisiens et sur les berges de la Seine, permettant ainsi de redonner une vue sur le fleuve.


    A la suite des défaites napoléoniennes, la ville de Paris fut occupée en 1814 et 1815, ce qui ne lui était plus arrivé depuis quatre siècles. C’est ce qui explique pourquoi les Parisiens accueillirent avec soulagement le retour des Bourbons.

    Sous le règne des Bourbons, la capitale entama une période de fort accroissement: elle passa ainsi de 600.000 habitants en 1800 à près de un million en 1846, du à un afflux massif de provinciaux ‘montés sur Paris’. D’ailleurs l'accroissement démographique de la France au 19ème siècle fut presque entièrement absorbé par la seule capitale. Mais les structures de la ville sont encore celles du Moyen Age et Paris devient très rapidement une ville surpeuplée et insalubre. Certes, l'ouest parisien reste résidentiel, mais à l'est de la ville, le ‘petit peuple’ est sous-alimenté, vulnérable aux épidémies (comme celle de choléra, en 1832) et avec un taux de mortalité très fort.

    Cependant, cette coupure sociologique ne se traduit pas encore par un antagonisme politique: les révolutions de 1830 et de février 1848 voient se réaliser, par exemple, l’alliance des ouvriers et de la bourgeoisie parisienne contre la monarchie. La coupure se produira avec l'insurrection socialiste de juin 1848 et la répression qu'elle entraînera.

    C'est en fait le Second Empire qui transforma Paris et lui donna son visage actuel. Influencé par la modernité qu'il avait vécue à Londres, et souhaitant à la fois améliorer la vie du ‘petit peuple’ et s’assurer une rapidité d’intervention (et donc de répression) en cas d'émeute, Napoléon III confia à Georges Haussmann, Préfet de la Seine, la direction de ‘grands travaux’, réalisés dans les 15 ans à venir, de 1853 à 1869. Georges Haussmann avait pour mission de faire de Paris une grande capitale moderne, adaptée aux transports modernes, assainie et aérée de parcs.

     

     

    Détruisant les vieux quartiers centraux médiévaux, Georges Haussmann réalisa de véritables percées nord-sud et est-ouest, ces grandes avenues rectilignes bordées d'arbres et d'immeubles cossus en pierre de taille devant relier visuellement les points forts de la ville. Georges Haussmann fit également aménager le train de la ‘petite ceinture’, aujourd'hui à l’abandon. Les ingénieurs Alphand et Belgrand conçurent et firent aménager un nouveau réseau d'eau potable, captant des sources d'eau en amont de la Seine. Ils firent également creuser tout un réseau d'égouts modernes, aménagèrent 2.000 hectares de parcs et jardins formant un réseau hiérarchisé, depuis les deux grands bois de Boulogne et de Vincennes jusqu'aux petits squares aérant chaque quartier, en passant par les parcs des Buttes-Chaumont et de Montsouris.
    Le préfet Haussmann fit également bâtir de nouveaux équipements destinés au parisiens: des théâtres, comme ceux de la place du Châtelet, l'opéra Garnier, deux hôpitaux, des mairies,…




    Napoléon III confia à Baltard le réaménagement des Halles situées au cœur de Paris. Contrairement à Napoléon III qui finança la création de plusieurs cités ouvrières, Georges Haussmann ne se préoccupa pas de logement populaire. Annexant en 1860 les communes périphériques d’Auteuil, les Batignolles, la Villette et Charonne, Georges Haussmann créa l'actuelle division administrative de Paris en définissant les contours des 20 quartiers, appelés ‘arrondissements’, qui composeraient Paris, prenant le soin de diviser certaines communes trop remuantes, comme Belleville, entre plusieurs arrondissements. Ces nouveaux quartiers encore ruraux s'urbanisèrent alors: ils furent notamment habités par les ouvriers, chassés des quartiers centraux par l'augmentation des loyers.




    Mais l'Empire s'acheva brutalement, en 1870, par la guerre franco-prussienne, l'arrestation de l'Empereur Napoléon III, la proclamation de la République le 4 septembre 1870, et le siège de Paris. L'exaspération du peuple et le défilé allemand sur les Champs-Elysées provoquèrent l'insurrection de la Commune, révolte ouvrière qui dura de mars à mai 1871. En réaction au nouveau gouvernement transféré à Versailles, les Communards incendièrent de nombreux monuments, notamment l'Hôtel de Ville et le château des Tuileries, avant que la capitale de connaisse un nouvel apaisement et l'installation d'une IIIème République dite ‘modérée’.

    A partir de 1878, les grandes Expositions Universelles vont mettre en avant les progrès scientifiques et techniques, ainsi que des réalisations jusque là inimaginables. L’Exposition Universelle de 1889, dont le symbole et la réussite majeure sont la Tour Eiffel marque l'apogée de l'architecture mariée au fer. L'Exposition Universelle de 1900 lèguera, quand à elle, le Grand Palais et le Petit Palais ainsi que la première ligne de métro, décorée par Guimard.




    En 1910 s'achève la construction de la basilique du Sacré-Cœur, située au sommet de la butte Montmartre. La ville de Paris connaît un nouveau bouillonnement culturel et artistique avec les peintres impressionnistes, puis ceux de la Ruche et du Bateau-Lavoir, à Montmartre. Fascinés par l'extrême orient, plusieurs passionnés rassemblent des collections d'art asiatique qui sont ensuite devenus de véritables musées: musées d'Ennery, Cernuschi, Guimet.




    En 1911, la capitale française connait son plus haut pic de population, avec près de 2,9 millions de Parisiens ‘intra-muros’. Un chiffre qui laisse imaginer dans quelles conditions de pauvreté vivait une bonne partie des parisiens.

    Pour en savoir plus sur Paris et son histoire, cliquez sur les liens suivants :

     




    sources : http://www.paris-city.fr/FR/paris-city/au-fil-du-temps/travaux.php

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  • DE LA RENAISSANCE Á LA RÉVOLUTION

     

    Le 16ème siècle connaît un nouvel élan grâce au roi François 1er qui décide de résider dans la capitale après 1530. Décidé à faire revivre Paris et à lui donner le statut de ville royale et de capitale, François 1er fait abattre le vieux Louvre pour le transformer en Palais Renaissance, et il engage les travaux de l'église Saint-Eustache et de l'Hôtel de Ville. Sous l’influence très forte du roi et ouverte aux idées de la Renaissance, la ville de Paris connaît à nouveau un exceptionnel rayonnement intellectuel et culturel grâce à l'essor de l'imprimerie et au travail de nombreux poètes et savants humanistes, dont les plus éminents enseignent au nouveau Collège de France.

    Profondément catholique, la ville de Paris est fondamentalement hostile à la Réforme: dès 1534, les passions religieuses divisent la cité entre catholiques et protestants. Les rivalités croissantes débouchent sur un massacre, celui des huguenots, à la Saint-Barthélemy, en 1572, puis sur l'assassinat du Duc de Guise, en 1588. Le roi Henri III est déclaré déchu, et Henri IV n'entre à Paris qu'après avoir renié sa foi protestante.

    Sensible au développement architectural et au poids politique que doit représenter la capitale, Paris, Henri IV poursuit les travaux entrepris au Louvre et au château des Tuileries, travaux commencés par Catherine de Médicis et qui vont favoriser l'extension des beaux quartiers vers l'ouest parisien.
    Décidé et volontaire, le monarque achève les travaux de l'Hôtel de Ville et au Pont-Neuf, puis fonde un nouveau type de places, géométriques et homogènes, comme la place Royale (aujourd'hui appelée place des Vosges) et la place Dauphine, faisant de Paris l’une des plus belles villes d’Europe.

    Le rayonnement culturel de la capitale se renforce sous Louis XIII, avec la création de l'Imprimerie Royale en 1620, du Jardin des Plantes et de l'Académie française. Louis XIII crée également de nouvelles fortifications sur la rive droite (à l’emplacement des actuels ‘Grands Boulevards’) pour permettre à la ville de s'agrandir. De nouveaux quartiers remplacent la campagne dans le faubourg Saint-Honoré, l'île Saint-Louis, le Marais et le Faubourg Saint-Germain. Paris se développe, s’agrandit, s’impose comme capitale.

    Comme tous les grands hommes qui veulent marquer de leur empreinte l’architecture de la ville de Paris, le cardinal Richelieu se fait construire le Palais-Cardinal (aujourd'hui appelé Palais-Royal), tandis que Marie de Médicis déménage au palais du Luxembourg.

    Sous le règne de Louis XIV, la ville de Paris est affectée par les troubles de la Fronde. Mais le peuple parisien se retire rapidement de cette guerre entre grands seigneurs. Malgré cela, Louis XIV, devenu le Roi-Soleil, n'oubliera jamais qu'il avait dû fuir, encore enfant, la capitale. Il boudera Paris et s'installera à Saint-Germain, puis à Versailles, en 1680.

    Avec ses 500 000 habitants, Paris reste cependant le centre de la vie intellectuelle et ne cesse de s'embellir: les constructions majestueuses se poursuivent, sous l'autorité de Colbert, qui fait appel à de grands architectes comme François Mansart et Claude Perrault. C’est de la fin du 17ème siècle que datent la colonnade du Louvre (qui marqua l'avènement du style classique par opposition au baroque italien), les Invalides, l'Observatoire, l'hôpital de la Salpêtrière, le Collège des Quatre-Nation (aujourd'hui appelé l'Institut), les Portes Saint-Denis et Saint-Martin, les places royales Louis-le-Grand (devenue place Vendôme) et des Victoires, les jardins des Tuileries, la manufacture des Gobelins,...
    Des monuments, places et jardins de toute beauté qui contrastent pourtant fortement avec le Paris populaire surpeuplé et affamé. Un contraste qui nourrira les fondements d’une révolution qui éclatera quelques décennies plus tard.


    Malgré toute cette débauche de constructions et d’aménagements, le siège du gouvernement restera à Versailles jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

     

    LE 18E SIÈCLE ET LA RÉVOLUTION

    Au 18ème siècle, Paris devient le foyer des idées de la philosophie dite ‘des lumières’. Dans les salons, dans les premiers cafés parisiens, dont le Procope, on discute avec passion d'égalité, de libertés et de souveraineté nationale. Dans Paris, de nouveaux édifices sont construits: l'Ecole militaire, l'Odéon, le futur Panthéon, l’église Saint-Sulpice. Le pont Louis XVI (appelé ensuite pont de la Concorde) conduit désormais à la place Louis XV, la première place royale ouverte (qui sera ensuite renommée place de la Concorde).

    En 1785, les fermiers généraux chargés de percevoir l'octroi, péage payé par les marchandises entrant dans Paris, font édifier par Ledoux les rotondes de la nouvelle enceinte, et qui se situent à l’actuel emplacement de la place Stalingrad et de la place de la Nation. Dépourvu de fonction défensive, ce ‘mur qui rend Paris murmurant’ délimite Paris jusqu'à 1860. Les jardins du Palais-Royal, réaménagés et ouverts au public, deviennent un lieu de discussion et d'effervescence, notamment le 12 juillet 1789.

    En cette année 1789, la Révolution française replace d'un coup Paris à la tête de la France. La capitale est le théâtre de la plupart des événements révolutionnaires marquants et la victoire des Jacobins sur les Girondins accentue un peu plus encore le mouvement de centralisation.

    Anecdotique mais révélatrice de l’état d’esprit des français, la cocarde tricolore est constituée des couleurs de la Ville de Paris: le bleu et le rouge, entourant le blanc monarchique. ‘Mais puisque Paris prétendait ainsi se substituer au reste du pays, et représenter seul la nation tout entière, les Parisiens ne pouvaient plus prétendre à jouir de la même autonomie que les habitants des autres villes. Ils s'étaient liés au pouvoir central, pour le meilleur et pour le pire’.

    Napoléon en tirera les conséquences en soumettant Paris à un statut spécial, sans maire ni conseil municipal, ‘sous la tutelle d'un préfet de la Seine et d'un préfet de police directement aux ordres du gouvernement’. Ce premier préfet sera Michel Mourre. La centralisation se poursuivra tout au long du 19ème siècle, accentuant de manière très forte et sous l’effet des différentes révolutions industrielles successives, l'exode rural, puis la création des réseaux de communication ferroviaires puis routiers…reliant tous, et se terminant tous dans Paris. La capitale devient le centre d’une vaste toile d’araignée administrative, poussant jusqu’à l’extrême la volonté de centralisation.


    Pour en savoir plus sur Paris et son histoire, cliquez sur les liens suivants :




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  • PARIS AU MOYEN-AGE

     


     

    Aux 11ème et 12ème siècles, la ville de Paris connut une renaissance commerciale et urbaine: l'importance des approvisionnements et des transports de denrées par voie fluviale donnait un pouvoir très important à la ‘corporation des marchands de l'eau’ qui reçut du Roi, en 1170, le monopole de tout le trafic fluvial entre les villes de Mantes et Corbeil. Leur Conseil dirigeant, bientôt représenté par le Prévôt des marchands, s'installa au 14ème siècle dans la maison aux Piliers, ancêtre de l'actuel Hôtel de Ville. Le Roi, lui, était représenté par le Prévôt de Paris résidant dans la forteresse du Châtelet. Compte tenu de leurs pouvoirs respectifs, et importants, les deux Prévôts furent souvent d’impitoyables rivaux.

    La ville reprit alors son expansion sur les deux rives du fleuve, notamment sur la rive droite. A la fin du 12ème siècle, Philippe Auguste fit paver les rues principales, ordonna la création de fontaines et créa le marché des Halles, en 1137, à l'origine de l’activité commerciale que développa ce quartier. La Cité devint le siège du pouvoir politique et religieux, encore présent aujourd'hui avec le Palais de Justice et l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, tandis que sur la rive gauche se côtoyaient le monde universitaire et intellectuel.

    Cœur de la ville, l'île de la Cité voit alors se dresser la cathédrale Notre-Dame, dont la construction fut décidée en 1163 par l’évêque Maurice de Sully, puis la Sainte-Chapelle, construite sous Saint Louis, en 1246, tandis que le Palais Royal de la Cité est agrandi par Philippe le Bel.


    Pour protéger la capitale de son royaume, Philippe le Bel fait également édifier un puissant rempart, renforcé par la forteresse du Louvre. Pendant plus de sept siècles, jusque 1919, Paris restera une ‘ville fortifiée’, ce qui explique sa forme circulaire (les boulevards ayant remplacé les murailles concentriques successives), la densité de l'occupation, et la rareté des espaces verts et des jardins.

    A partir de 1250, une soixantaine de collèges abritent 700 ‘escholiers’ et leur assurent gîte, couvert et ‘répétitions’. Le plus célèbre de ces collèges est celui fondé en 1257 par Robert de Sorbon, qui fut ensuite détruit puis reconstruit au 19ème siècle, pour devenir La Sorbonne. L'université de Paris est alors l'un des plus grands centres intellectuels (théologie, philosophie) de la chrétienté médiévale.

    Avec 80 000 habitants, Paris est au 13ème siècle la plus grande ville de l'Europe chrétienne. Mais le 14ème siècle débute sous des horizons plus sombres: la population de la capitale est décimée par la famine de 1315-17, puis par la peste de 1348-49. La guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre fait de la capitale un foyer d'agitation et d’instabilité. En 1420, la ville est occupée par les Anglais auxquels la population se montre plutôt favorable. Vainement assiégée par Jeanne d'Arc en 1429, Paris n'est reprise aux Anglais qu'en 1436 et reste pendant quelques temps une ville un peu ‘suspecte’, qui ne retrouvera son rôle de capitale que sous François I, au siècle suivant, dans un royaume à nouveau unifié.

    Pour en savoir plus sur Paris et son histoire, cliquez sur les liens suivants :




                  Sources : http://www.paris-city.fr/FR/paris-city/au-fil-du-temps/moyen-age.php

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  • La cité gallo-romaine
    et le début du Moyen Âge
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    Paris au Moyen Âge
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    Paris sous la Renaissance
    et la monarchie absolue
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    _ Le 18è siècle et la Révolution
    _ Les grands travaux depuis le 19è siècle
    _ Paris au 20è siècle

      

    La cité gallo-romaine et le début du Moyen Age

    Paris a pour origine un village de pécheurs celtes. La tribu des Parisii s'installa au 3è siècle avant J.-C. dans l'île de la Cité, la fortifia et l'appela Lutetia. En 52 av. J.-C., Lutèce tomba aux mains d'un lieutenant de Jules César. Les Romains l'appelèrent la "ville des Parisii", Civitas Parisiorum. La ville fut fortifiée et commença à s'étendre sur la rive gauche de la Seine : c'est là que furent édifiés les thermes dits aujourd'hui de Cluny et les arènes de Lutèce.

    Le christianisme fut introduit par saint Denis, premier évêque de la ville, qui fut décapité par les Romains en 280. La légende rapporte qu'il aurait alors marché avec sa tête jusqu'à l'emplacement de la basilique de Saint-Denis. Menacés par les invasions barbares, les Parisiens résistèrent en 451 aux Huns d'Attila sous l'inspiration de sainte Geneviève qui devint la patronne de la ville.

    En 486, Clovis s'empara sans combat de Paris et en fit la capitale du royaume des Francs. Mais la ville fut délaissée par les derniers rois Mérovingiens. Elle déclina surtout sous la dynastie des Carolingiens, Charlemagne ayant choisi comme capitale Aix-la-Chapelle. Les habitants abandonnèrent la rive gauche où ne restèrent que des établissements religieux comme la puissante abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Au 9è siècle, les Normands ravagèrent à plusieurs reprises la région de Paris : la cité fut soumise à un long siège viking en 885.

    En 861 Paris était passée dans le patrimoine des Capétiens, qui accédèrent au trône de France avec Hugues Capet en 987. Paris fut d'abord la capitale d'un tout petit royaume, que les Capétiens s'efforcèrent d'agrandir en s'imposant aux autres grands seigneurs. Aux 11è et 12è siècles, la ville connut une renaissance commerciale et urbaine.

    La ville reprend alors son expansion sur les deux rives du fleuves, notamment sur la rive droite. A la fin du 12è siècle, Philippe Auguste crée des fontaines, fonde le marché des Halles (à l'origine de la fonction commerciale encore actuelle du quartier) et fait paver les rues importantes. Pour protéger la ville, il fait édifier (1180-1213) un puissant rempart renforcé par la forteresse du Louvre (1204). Pendant plus de sept siècles (jusque 1919), Paris est restée une ville fortifiée, ce qui explique sa forme circulaire (les boulevards concentriques ayant remplacé les murailles successives), la densité de l'occupation du sol, la rareté des espaces libres et des jardins.

    Paris au Moyen Âge

    L'importance du ravitaillement par voie fluviale donnait un pouvoir important à la "guilde des marchands de l'eau" qui reçut du roi, en 1170 le monopole de tout le trafic fluvial entre Mantes et Corbeil. Leur conseil dirigeant, bientôt représenté par le prévôt des marchands, s'installa au 14è siècle dans la maison aux Piliers, ancêtre de l'Hôtel de Ville actuel. Le roi, lui, était représenté par le prévôt de Paris résidant dans la forteresse du Châtelet. Les deux autorités furent souvent rivales.

    C'est à cette époque que se crée la différenciation encore actuelle de Paris : la ville médiévale se divise alors entre la rive droite commerçante (avec le marché des Halles), la Cité siège du pouvoir politique et religieux (encore aujourd'hui avec le Palais de Justice et l'hôpital de l'Hôtel-Dieu), et la rive gauche universitaire et intellectuelle. En effet l'île de la Cité est alors parée de la cathédrale Notre-Dame (entreprise en 1163), de la Sainte-Chapelle sous saint Louis (1246), tandis que le palais royal de la Cité est agrandi par Philippe le Bel (1285-1314).

    La tradition intellectuelle de la rive gauche date de l'installation au 12è siècle de maîtres dissidents de la Cité : en effet les contraintes imposées par le chancelier de Notre-Dame, qui surveillait l'enseignement incitèrent certains maîtres à s'installer hors de portée de son autorité, et à enseigner dans les granges de la montagne Sainte-Geneviève. A partir de 1250, une soixantaine de collèges abritent 700 "escholiers" et leur assurent gîte, couvert et "répétitions". Le plus célèbre est celui fondé en 1257 par Robert de Sorbon, qui fut reconstruit au 19è siècle. L'université de Paris est alors l'un des grands centres intellectuels (théologie, philosophie) de la chrétienté médiévale. Avec 80 000 habitants, Paris devient au 13è siècle la plus grande ville de l'Europe chrétienne.

    Mais le 14è siècle ouvre des temps plus sombres : la population est éprouvée par la famine de 1315-17 et par la peste de 1348-49. La guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre fait de la capitale un foyer d'agitation. En 1356, le prévôt des marchands Étienne Marcel se rend maître de la ville contre le Dauphin français. Le roi Charles V (1364-1380) construit une nouvelle enceinte rive droite afin de protéger les nouveaux faubourgs contre les Anglais : la muraille est renforcée par les forteresses de la Bastille et du Louvre, qui est alors agrandie. Paris connaît par la suite de nouveaux troubles. En 1420, la ville est occupée par les Anglais auxquels elle se montre plutôt favorable. Vainement assiégée par Jeanne d'Arc en 1429, Paris n'est reprise aux Anglais qu'en 1436 et reste une ville un peu suspecte, qui ne retrouvera son rôle de capitale que sous François Ier au siècle suivant.

    La paix et la prospérité reviennent dans la seconde moitié du 15è siècle, dans un royaume à nouveau unifié. Les hôtels de Sens et de Cluny sont les dernières constructions de l'art gothique.

    Paris sous la Renaissance et la monarchie absolue

    Le 16è siècle connaît un nouvel élan lorsque le Valois François Ier revient résider dans la capitale après 1530, la cour restant itinérante dans les châteaux royaux au gré des saisons. Il fait abattre le vieux Louvre pour le transformer en palais Renaissance, commence l'église Saint-Eustache et l'Hôtel de Ville. Ouverte aux idées de la Renaissance, la ville connaît à nouveau un grand rayonnement intellectuel et culturel grâce à l'essor de l'imprimerie, au travail de nombreux poètes et savants humanistes dont les plus éminents enseignent au nouveau Collège de France.

    Mais ardemment catholique, Paris est fondamentalement hostile à la Réforme : les passions religieuses divisent la cité à partir de 1534 entre catholiques et protestants. Le peuple massacre les huguenots à la Saint-Barthélemy en 1572, se range dans le camp catholique de la Ligue, se soulève à l'annonce de l'assassinat de son chef, le duc de Guise en 1588, et proclame la déchéance du roi Henri III. Henri IV n'entre à Paris qu'après avoir abjuré sa foi protestante.

    Elevant au plus haut point la monarchie absolue et centralisatrice, les Bourbons encouragent l'embellissement de la ville. Lors de son règne au début du 17è siècle, Henri IV poursuit le Louvre et le château des Tuileries commencé par Catherine de Médicis, ce qui va favoriser l'extension des beaux quartiers vers l'ouest parisien. Le monarque achève l'Hôtel de Ville et le Pont-Neuf, fonde un nouveau type de places géométriques et homogènes avec la place Royale (aujourd'hui place des Vosges) et la place Dauphine. Le rayonnement culturel de la capitale se renforce sous Louis XIII avec la création de l'Imprimerie royale en 1620, du Jardin des Plantes et de l'Académie française. Louis XIII crée de nouvelles fortifications rive droite (actuels grands boulevards) pour permettre à la ville de s'agrandir : de nouveaux quartiers remplacent la campagne dans le faubourg Saint-Honoré, l'île Saint-Louis, le Marais, le Faubourg Saint-Germain. Richelieu se fait construire le Palais-Cardinal (aujourd'hui Palais-Royal), Marie de Médicis déménage au palais du Luxembourg.

    Pendant la minorité de Louis XIV, Paris est affectée par les troubles de la Fronde. En fait, le peuple parisien se retire rapidement de cette guerre de grands seigneurs. Mais le Roi-Soleil n'oublia jamais qu'il avait dû fuir, encore enfant, la capitale. Il bouda Paris et s'installa à Saint-Germain, puis à Versailles en 1680. Avec ses 500 000 habitants, Paris resta cependant le centre de la vie intellectuelle et ne cessa de s'embellir : Les constructions majestueuses se poursuivirent sous l'autorité de Colbert, qui fit appel à de grands architectes comme François Mansart et Claude Perrault. De la fin du 17è siècle datent la colonnade du Louvre qui marqua l'avènement du style classique par opposition au baroque italien, les Invalides, l'Observatoire, l'hôpital de la Salpêtrière, le Collège des Quatre-Nation (aujourd'hui l'Institut), les Portes Saint-Denis et Saint-Martin, les places royales Louis-le-Grand (Vendôme) et des Victoires, les jardins des Tuileries, la manufacture des Gobelins. Cette opulence architecturale contrastait fortement avec le Paris populaire surpeuplé et misérable.

    Le siège du gouvernement resta à Versailles jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Cette distance contribua d'ailleurs à rendre la monarchie étrangère aux évolutions de son peuple.

    Le 18è siècle et la Révolution

    Au 18è siècle, Paris devient le foyer des idées philosophiques des "lumières" : dans les salons, dans les premiers cafés (dont le Procope), on discute avec passion d'égalité, de libertés et de souveraineté nationale. De nouveaux édifices sont construits : l'Ecole militaire, l'Odéon, le futur Panthéon, Saint-Sulpice. Le pont Louis XVI (de la Concorde) conduit désormais à la place Louis XV, la première place royale ouverte (place de la Concorde)… En 1785, les fermiers généraux chargés de percevoir l'octroi, péage payé par les marchandises entrant dans Paris, font édifier par Ledoux les rotondes de la nouvelle enceinte (place Stalingrad, de la Nation). Dépourvu de fonction défensive, ce "mur qui rend Paris murmurant" devait délimiter Paris jusqu'à 1860. Les jardins du Palais-Royal, réaménagés et ouverts au public, deviennent un lieu de discussion et d'effervescence, notamment le 12 juillet 1789.

    La Révolution française replaça d'un coup Paris à la tête de la France. La capitale fut le théâtre de la plupart des événements révolutionnaires et la victoire des Jacobins sur les Girondins accentua le mouvement de centralisation. Anecdotique mais révélatrice, la cocarde tricolore fut constituée des couleurs de la Ville de Paris, le bleu et le rouge, entrelacées du blanc monarchique. "Mais puisque Paris prétendait ainsi se substituer au reste du pays, et représenter seul la nation tout entière, les Parisiens ne pouvaient plus prétendre à jouir de la même autonomie que les habitants des autres villes. Ils s'étaient liés au pouvoir central, pour le meilleur et pour le pire". Napoléon en tira les conséquences en soumettant Paris à un statut spécial, sans maire ni conseil municipal, "sous la tutelle d'un préfet de la Seine et d'un préfet de police directement aux ordres du gouvernement" (Michel Mourre). La centralisation allait se poursuivre au 19è siècle et s'accentuer avec les révolutions industrielles, l'exode rural, la création des réseaux de communication ferroviaires puis routiers.

    Les grands travaux depuis le 19è siècle

    Napoléon n'eut pas le temps de réaliser tous ses projets de grandeur pour la capitale : il commença l'Arc de Triomphe, la Bourse, la colonne Vendôme, les canaux de l'Ourcq, Saint-Martin et Saint-Denis. Il fit détruire les vieilles maisons des ponts et les rives de la Seine pour retrouver la vue sur le fleuve.

    A la suite des guerres napoléoniennes, Paris fut occupée en 1814 et 1815, ce qui ne lui était plus arrivé depuis quatre siècles. Aussi les Parisiens accueillirent avec soulagement le retour des Bourbons. La ville entama une période de fort accroissement : elle passa de 600 000 habitants en 1800 à un million dès 1846, uniquement en raison de l'afflux des provinciaux. L'accroissement démographique de la France au 19è siècle fut presque entièrement absorbé par la capitale. Mais les structures de la ville sont encore celles du Moyen Âge et Paris devient une ville surpeuplée et insalubre. Certes l'ouest reste résidentiel, mais à l'est de la ville, le petit peuple est sous-alimenté, vulnérable aux épidémies (choléra en 1832) et la mortalité reste assez forte. Cependant cette coupure sociologique ne se traduit pas encore par un antagonisme politique : les révolutions de 1830 et de février 1848 voient l'alliance des ouvriers et de la bourgeoisie parisienne contre la monarchie. La coupure se produit avec l'insurrection socialiste de juin 1848 et la répression qu'elle entraîne.

    C'est le second Empire qui transforma Paris et lui donna son visage actuel. Influencé par la modernité qu'il avait vécue à Londres, souhaitant à la fois améliorer la vie du peuple et assurer la rapidité de la répression en cas d'émeute, Napoléon III confia à Georges Haussmann la direction des travaux, de 1853 à 1869. Le préfet de la Seine devait faire de Paris une grande capitale moderne, adaptée aux transports modernes, assainie et aérée de parcs. Détruisant les vieux quartiers centraux médiévaux, Haussmann créa des percées nord-sud et est-ouest : ces grandes avenues rectilignes bordées d'arbres et d'immeubles cossus en pierre de taille devaient relier visuellement les points forts de la ville. Il fit aménager le train de Petite ceinture aujourd'hui délaissé. Les ingénieurs Alphand et Belgrand aménagèrent un nouveau réseau d'eau potable captant des sources d'eau en amont de la Seine, un réseau d'égouts modernes, 2000 hectares de parcs et jardins, formant un réseau hiérarchisé : depuis les deux grands bois de Boulogne et de Vincennes jusqu'aux petits squares aérant chaque quartier en passant par les parcs des Buttes-Chaumont et de Montsouris. Le préfet créa de nouveaux équipements : des théâtres comme ceux de la place du Châtelet, l'opéra Garnier, deux hôpitaux, des mairies etc. Napoléon III confia à Baltard le réaménagement des Halles centrales. Contrairement à Napoléon III qui finança la création de plusieurs cités ouvrières, Haussmann ne se préoccupa pas de logement populaire.

    Paris atteignit alors les fortifications construites par Thiers en 1845. Annexant en 1860 les communes périphériques comme Auteuil, les Batignolles, la Villette, Charonne, Haussmann créa l'actuelle division administrative en 20 arrondissements en prenant soin de diviser certaines communes trop remuantes telles Belleville. Ces nouveaux quartiers encore ruraux s'urbanisèrent alors : ils furent notamment habités par les ouvriers chassés des quartiers centraux par l'augmentation des loyers.

    Mais l'Empire s'acheva piteusement en 1870 par la guerre franco-prussienne, l'arrestation de l'Empereur, la proclamation de la République le 4 septembre 1870 et le siège de Paris. L'exaspération du siège et le défilé allemand sur les Champs-Elysées provoqua l'insurrection de la Commune, révolte d'inspiration socialiste et ouvrière de mars à mai 1871. En butte au nouveau gouvernement transféré à Versailles, les Communards incendièrent de nombreux monuments, notamment l'hôtel de Ville et le château des Tuileries.

    La fin du siècle est marquée par l'apaisement et l'installation d'une IIIè République modérée. A partir de 1878, les grandes Expositions universelles scandent les progrès scientifiques et techniques. Celle de 1889, dont le clou est la Tour Eiffel marque l'apogée de l'architecture de fer. L'Exposition universelle de 1900 lègue à la capitale le Grand et le Petit Palais ainsi que la première ligne de métro décorée par Guimard. En 1910 s'achève la construction de la basilique du Sacré-Coeur. La ville connaît un nouveau foisonnement culturel et artistique notamment avec les peintres impressionnistes, puis ceux de la Ruche ou du Bateau-Lavoir à Montmartre. Fascinés par l'extrême-orient, plusieurs passionnés rassemblent des collections d'art asiatique qui constituent aujourd'hui des musées (musées d'Ennery, Cernuschi, Guimet). Le maximum de population est atteint en 1911, avec près de 2,9 millions de Parisiens.

    Paris au 20è siècle

    Lors de la première guerre mondiale, Paris est préservée de l'invasion allemande par la victoire de la Marne, à laquelle ont contribué les taxis parisiens. En 1919, dans l'allégresse de la paix retrouvée, la Ville démolit le mur d'enceinte de Thiers, d'ailleurs périmé avant même la guerre de 1870. La vaste zone non-aedificandi est remplacée par les boulevards des Maréchaux, la ceinture de HBM de briques roses et beiges, et par la "ceinture verte" de Paris où s'élèvent des équipements sportifs. Le "périphérique" ne sera aménagé que dans les années 1960. Le Bois de Boulogne et de Vincennes sont annexés et Paris trouve son allure actuelle.

    Pendant l'entre-deux-guerres, le rayonnement littéraire et artistique de Paris dépasse de nouveau les frontières : les artistes de l'Europe entière affluent à Montmartre et à Montparnasse. En matière de constructions, c'est une période de transition : l'Etat bâtit dans le style imposant et austère de l'époque (palais de Chaillot, de Tokyo), les bourgeois apprécient les appartements en forme d'ateliers d'artiste (Bruno Elkouken, Henri Sauvage), certains osent l'avant-garde moderniste (Auguste Perret, Le Corbusier, Mallet-Stevens).

    Pendant la deuxième guerre mondiale, Paris est occupé par la Wehrmacht en juin 1940. Malgré les difficultés d'approvisionnement, les arrestations de juifs, les exécutions d'otages, la capitale poursuit sa vie littéraire et théâtrale. Le 25 août 1945, von Choltitz signe la reddition des forces allemandes à la gare Montparnasse.

    Depuis 1945, l'évolution architecturale de Paris est la même que dans toutes les villes françaises : des tours et des barres massives et monotones dans les années 1950 et 1960, des immeubles modernes plus élaborés dans les années 1970 (Unesco, Maison de la Radio…). Les années 1980 ont marqué un retour aux gabarits classiques "haussmanniens". L'alignement des immeubles sur la rue, la diversité des formes furent affichés pour la première fois dans l'ensemble des Hautes Formes (13è arrondissement). Cependant ce "après-modernisme" reste fidèle aux volumes purs et cubiques de l'architecture moderne.

    Dans le même temps, de nombreux quartiers anciens furent "rénovés". Suite à ces destructions-reconstructions du Front de Seine, de Maine-Montparnasse, des Halles, les édiles ont pris conscience de la valeur des quartiers anciens : Malraux a lancé les campagnes de ravalement dans le Marais, premier "secteur sauvegardé" établi en 1962. A côté de ces quartiers anciens en voie de muséification, la Mairie de Paris souhaite aujourd'hui également préserver les quartiers à l'architecture plus anodine, mais à la vie sociale active, comme le quartier de Montorgueil ou le faubourg Saint-Antoine.

    Suite à la normalisation de son statut en 1977, Paris a élu Jacques Chirac comme premier maire depuis la Révolution. Depuis 1982, le statut politique de Paris a de nouveau changé : la capitale a été divisée en 20 mairies d'arrondissement : les électeurs choisissent 350 conseillers d'arrondissement qui élisent les maires d'arrondissement et 613 conseillers municipaux qui élisent le maire de Paris.

    Héritiers des monarques absolus, les présidents de la Vè République ont également laissé leur empreinte dans le paysage urbain de la capitale : après les ambitions de de Gaulle pour la région (aéroport de Roissy), le président Pompidou a créé le centre culturel qui porte son nom, malgré son désaccord avec le projet architectural. La destruction des halles de Baltard et les protestations qui s'ensuivirent ont suscité un intérêt croissant pour le patrimoine du 19è : Valéry Giscard d'Estaing a choisi le projet du musée d'Orsay pour occuper l'ancienne gare d'Orsay. Il a aussi opté pour la reconversion des abattoirs de la Villette en Cité des sciences. Ces 15 dernières années ont été marquées par le programme des grands travaux de François Mitterrand. Il a inscrit dans Paris des bâtiments imposants souvent inspirés de formes géométriques pures : l'Arche de la Défense, la pyramide du Louvre, l'opéra Bastille, la "Très grande bibliothèque", le Ministère de l'Economie et des finances de Bercy…

    Ces monuments font de la capitale une destination touristique choisie chaque année par plus de 20 millions de visiteurs, tandis que la population parisienne ne cesse de décroître, dépassant désormais de peu les 2 millions d'habitants. Paris est ainsi devenue une magnifique ville-musée, un délicieux cadre festif pour les sorties et les spectacles, un centre d'affaires cosmopolite et animé. Les habitants se concentrent dans les arrondissements périphériques mieux aérés de parcs (Citroën, Belleville, Bercy) et d'équipements récents (stade Charlety, hôpital Robert Debré). Mais un enfant sur deux a quitté la capitale d'un recensement à l'autre…

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