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    EUGENE ATGET 1890

    La vie d'Eugène Atget
    par Guillaume Le Gall

     

    Atget et le théâtre

    Issu d'une famille modeste (son père était carrossier), Jean Eugène Auguste Atget est né à Libourne le 12 février 1857.
      
    Après avoir été élevé par ses grands-parents à Bordeaux, il s'engage comme marin sur des bateaux de commerce. Il s'installe en 1878 à Paris dans l'espoir devenir acteur au Conservatoire national de musique et d'art dramatique.
      
    Après un premier échec, il entre en 1879 dans la classe d'Edmond Got, célèbre comédien à la Comédie-Française.
     
    Mais, très vite, ses obligations militaires l’empêchent de mener à bien ses études et, en 1881, il se fait définitivement exclure du cours. Il engage alors une carrière d'acteur ambulant jusqu’en 1887, date à laquelle une affection à la gorge l'oblige à abandonner le théâtre.
      
    Un an après ses déboires, Atget se consacre simultanément à la peinture et à la photographie. Il choisit finalement de commencer une carrière de photographe professionnel en 1890.
     
     
    En marge de son nouveau métier, Atget continue de s’intéresser au théâtre. Il se déclare en effet lui-même “artiste dramatique” jusqu’en 1912, date à laquelle il prend le titre d’“auteur-éditeur d’un recueil photographique du vieux Paris”.
      
      
    Enfin, de 1904 à 1913, parallèlement à son activité de photographe, il donne des conférences sur le théâtre dans les universités populaires, à la Maison du peuple, à la Coopérative socialiste et à l’École des hautes études en sciences sociales.
      
    Du théâtre, Atget garda un goût prononcé qu’il traduisit sur ses photographies par de constantes analogies entre les deux activités. Sa carrière théâtrale fut donc courte, mais prolongée, en quelque sorte, sous des formes diverses.
     
     
     

     

    Les débuts de la photographie (1890- 1910)

    Eugène Atget commence la photographie dans la Somme aux alentours de l'année 1888.
      
    Dès 1890, il revient à Paris où il s'installe comme photographe professionnel voulant, d'après l'inscription sur sa porte (au 5, rue de la Pitié), produire des “Documents pour artistes”.
      
    Une annonce à caractère commercial datée du mois de février 1892 décrit son travail en ces termes :
      
    “Paysages, animaux, fleurs, monuments, documents, premiers plans pour artistes, reproductions de tableaux, déplacements. Collection n'étant pas dans le commerce.”
     

     
     
     
    Eugène Atget
     
     
     
     
    Dès 1897, à une époque où la sauvegarde du vieux Paris devient une cause défendue par un nombre croissant d’historiens et gens de lettres, Atget commence à photographier les quartiers anciens de la capitale.
      
    Il entreprend aussi de décrire la vie quotidienne de ces quartiers et, en particulier, de représenter les petits métiers condamnés par le nouveau développement du commerce des grands magasins.
     
     
     
     
     
     
    Eugène Atget
    Un pique-nique en famille à la porte d'Arcueil. Juin 1899
     
     
    Habitué à produire des premiers plans qu'il exécute pour les artistes peintres et dessinateurs, Atget s'attarde à partir de 1901 sur des détails décoratifs de l'architecture ancienne, tels les heurtoirs de portes, des pièces forgées ou encore des éléments sculpturaux qu'il regroupera dans une série intitulée Art dans le vieux Paris.
     
     
     
     
     
    Eugène Atget
    Escalier. Hôtel de Bauffrémont, 87 rue de Grenelle 1901
     
     
    Après quelques succès commerciaux (il commence à vendre aux institutions publiques dès 1898), Atget va développer son travail sur les cours, les escaliers, les églises et les hôtels particuliers, bref, tout ce qui à ses yeux présente un intérêt artistique et historique dans Paris.
      
    Le photographe élargit aussi son champ d’investigation aux environs de Paris comme Versailles, Sceaux, Saint-Cloud et la banlieue proche.
     
     
     

      

      

    La maturité (1910- 1927)

    À partir de l'année 1910, Atget envisage son travail d'une manière plus construite et afin de donner un sens général à son œuvre déjà bien avancée.
      
    Dans ce but, il commence à regrouper des séries ou sous-séries sous la forme d'albums de confection artisanale (L'Art dans le vieux Paris, Intérieurs parisiens, La Voiture à Paris, Métiers, boutiques et étalages de Paris, Enseignes et vieilles boutiques de Paris, Zoniers, Fortifications). En pratique, ces albums lui permettaient de présenter son travail à ses clients.
     
     
     
     
     
    Eugène Atget 1910
    Intérieur de M. R., artiste dramatique, rue Vavin
    (Il s'agit en fait du propre intérieur d'Atget qui donne un titre faux pour brouiller les pistes.)
     
     
    Ceux-ci choisissaient des épreuves que le photographe remplaçait au fur et à mesure des ventes. Au-delà de l'aspect fonctionnel, Atget espérait éditer ces albums comme les primitifs de la photographie l'avaient déjà fait avant lui. Atget se définissait d'ailleurs lui-même comme un “auteur-éditeur d'un recueil photographique du vieux Paris”. Ses projets d'édition ne verront jamais le jour, mais L'Art dans le vieux Paris est, à ce titre, un exemple accompli en matière de mise en page.
     

     
     
     
     
    Eugène Atget
     
    Petit intérieur d'un artiste dramatique : M. R., rue Vavin
    (Il s'agit en fait du propre intérieur d'Atget, 17bis rue Campagne-Première, qui donne un titre faux pour brouiller les pistes.) 1910
     
     
    Quand la guerre éclate en 1914, Atget ne prend presque plus de photographies et consacre son temps à l'organisation et au classement de son œuvre. En 1920, se voyant vieillir, il s'inquiète du sort de son immense production (plus de huit mille clichés à la fin de sa vie) et engage une démarche auprès de Paul Léon, directeur des Beaux-Arts en lui proposant l'achat de sa collection sur L'Art dans le vieux Paris et Le Paris pittoresque (2 621 négatifs). Il écrit :
     
    “Marchant vers l'âge, c'est-à-dire vers 70 ans, n'ayant après moi ni héritier, ni successeur, je suis inquiet et tourmenté sur l'avenir de cette belle collection de clichés qui peut tomber dans des mains n'en connaissant pas la valeur et finalement disparaître, sans profits pour personne.”
     
    Durant la dernière période de sa vie, Atget photographie peu, mais développe avec ses séries des parcs et des vitrines un style tout à fait original.
     
     

     

     

    Intérieur du Photographe

     

    SOURCES - superbe blog

    http://expositions.bnf.fr/atget/arret/02.htm

     

    D.R.

    http://oeil.eklablog.fr/eugene-atget-portrait-i-la-vie-a46989331#

     

     

     

     

     

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    Qui est Eugène Atget (1857-1927) ?
    par Jean-Marie Baldner

    Atget, une biographie impossible ?

      
      
    On connaît très peu de choses de la vie d’Eugène Atget.
      
    Il est né à Libourne le 12 février 1857.
      
    Certaines sources laissent penser qu’il a été marin.
      
    En 1879, il entre au Conservatoire national de musique et de déclamation, tout en faisant parallèlement son service militaire.
      
    En 1882 il devient directeur d’un hebdomadaire humoristique Le Flâneur.
      
    Il joue dans diverses pièces de théâtre.
      
    Au bout de quelques années il abandonne le théâtre, mais continue à s’y intéresser, comme le montrent les photographies de sa bibliothèque et les conférences sur le théâtre qu’il donne jusqu’en 1913.
     
     
     
      
    Quelques citations permettent d’approcher Eugène Atget, mais nous connaissons aussi un peu ses conditions de vie à travers plusieurs photographies dans lesquelles il montre son appartement sous des titres divers, le présentant alternativement comme l’intérieur d’un artiste dramatique, d’un ouvrier, d’un collectionneur.
     
     

    Il débute la photographie en 1888 et, vers 1890, commence à réaliser en autodidacte des documents photographiques pour les artistes.
      
    Il photographie d’abord des paysages et des végétaux.
     
      
    Dans une annonce en 1892, il décrit ainsi son travail :
      
    "Paysages, animaux, fleurs, monuments, documents, premiers plans pour artistes, reproductions de tableaux, déplacements. Collection n'étant pas dans le commerce."
     
     
     
     
    Puis vers 1897-1898, à l’époque où est créée la Commission du Vieux Paris, il entreprend de photographier systématiquement les quartiers anciens de Paris appelés à disparaître ainsi que les petits métiers condamnés par l’essor des grands magasins.
     
     Intérieur Rue de Vaugirard, Eugene Atget, 1910
     Intérieur Rue de Vaugirard, Eugene Atget, 1910
      
      
      
    À partir de 1901 il réalise des gros plans d’éléments décoratifs (détails de fer forgés sur les façades, heurtoirs de portes, balustrades d’escaliers…).
     
     
     
      
    Il vend ses photographies à différentes institutions publiques comme le musée Carnavalet, la Bibliothèque historique de la ville de Paris, la Commission municipale du vieux Paris…
      
    Eugène Atget - Hôtel du Marquis de Lagrange, 1901  From Paris Eugène Atget - SO BEAUTIFUL
     
     
      
      
      
    Il photographie aussi les parcs et les monuments, les rues pittoresques de différents lieux de banlieue autour de Paris et de quelques villes françaises.
     
    À partir de 1910, il regroupe les séries en sous-séries et en albums pour présenter ses photographies et, en 1920, dans une lettre à Paul Léon, estime que sa collection documentaire couvre tout le vieux Paris.
      
    À la fin de sa vie, il réalise des photographies de parcs et de vitrines avec des reflets qui le rendront célèbre auprès des surréalistes.
      
      
    Man Ray publie anonymement trois de ses photographies dans le numéro 7 de La Révolution surréaliste en 1926.
      
    À sa mort en 1927, Bérénice Abbott achète photographies, albums, répertoire et négatifs qu’elle prête pour des expositions et des livres. En 1968, elle vend sa collection au Museum of Modern Art de New York.
     
     
     
     
    Eugène Atget conçoit sa collection en séries :
     

    - Paysages et documents. La série est divisée en plusieurs sous-séries : Vues et plantes, Animaux, Animaux de ferme, Rouen, Documents.
     

    - Vieille France. La série comporte des vues prises dans différentes villes de France.
     

    - Costumes et Arts religieux. La série est constituée de reproduction de gravures, extraites notamment du fonds Gaignères.
     

    - Paris pittoresque. La série réalisée à partir de 1898, est interrompue est reprise vers 1910.
     

    - L’art dans le Vieux Paris. La série, commencée en 1898, et terminée en 1927, à la mort du photographe, comprend aussi bien des églises, des façades, des porches, des portes, des cours et des escaliers que des éléments décoratifs.
     

    - Environs. La série est commencée en 1901.
      
    À partir de 1902 Atget suit les traces de Corot et photographie les lieux traversés par le peintre. À partir de 1922, il se concentre sur le nord et l’est de Paris.

    - La Topographie du Vieux Paris. Dans cette série réalisée entre 1906 et 1915, Atget photographie les rues du vieux Paris systématiquement arrondissement par arrondissement.
     

    - Intérieurs parisiens.
     

    - Plusieurs séries traitent majoritairement des parcs et jardins : Les Tuileries, Sceaux, Saint-Cloud, Versailles, Les parcs parisiens.
     
     
     
     
      
      
    À partir de ces séries, Atget confectionne des albums destinés à la vente.
      
      
    Interieur de Mme D., petite rentiere, boulevard du Port Royal 1911
    Interieur de Mme D., petite rentiere, boulevard du Port Royal 1911
      
    Ces albums sont constitués de feuilles de papier pliées puis brochées, comportant des fentes taillées en biais dans lesquelles Eugène Atget glisse des tirages de 22 x 18 cm.
     
     
    La collection du département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France comprend "plus de 4 000 épreuves positives réparties en :
    - 6 albums thématiques constitués et titrés par Atget lui-même (360 images) :
      
     

    - 3 albums thématiques constitués par le département des Estampes et de la Photographie (268 images) :
      
      
      
    (et une partie de sa banlieue), classées globalement par arrondissement et par quartier (env. 3 200 épreuves)".
     
     
     
     
     
    Eugène Atget
    Enseigne de l'Homme de la Roche de Lyon, 2 rue des Petits-Champs 1908

      

      

    La technique

    La technique archaïque d'Eugène Atget est l'une des caractéristiques de son œuvre.
      
    Le photographe en effet se servait d'une chambre noire en bois de format 18 x 24 pourvue d'un objectif rectilinéaire qui ne se distinguait pas beaucoup des appareils utilisés quelques décennies plus tôt.
      
      
    Cela est d'autant plus étonnant que, dès les années 1900, il était tout à fait envisageable d'acquérir un matériel plus sophistiqué, léger et maniable.
     
    Le poids de son matériel, la longueur des temps de pose nécessaire à l'enregistrement obligeaient le photographe à travailler avec un pied, ce qui déterminait directement son mode de prise de vue.
      
      
    Techniquement, il lui était impossible de faire des instantanés, c'est-à-dire des photographies prises sur le vif du sujet.
      
    Les négatifs qu'il plaçait au dos de sa chambre noire étaient en verre, donc lourds et fragiles. Malgré tous ces inconvénients, Atget obtenait des négatifs d'une très grande qualité.
     
    À partir de ses négatifs en verre, Atget réalisait des tirages sur du papier albuminé. Il obtenait ses épreuves par contact direct à l'aide de châssis-presses qu'il exposait à la lumière naturelle.
      
    Une fois l'exposition terminée, il révélait ses épreuves et virait ses tirages à l'or.
      
    Ce procédé avait la particularité de donner aux épreuves des tons très chauds. Vers la fin de sa vie, Atget a utilisé des papiers à l'“arrow-root” (papiers salés à l'amidon) ainsi que des papiers au gélatino-chlorure d'argent.
     
     
     
     

     
    Eugène Atget
     
    Au Tambour, 63 quai de la Tournelle

    Le système des séries

    Immense, l'œuvre d'Atget n'est pas une simple succession de photographies prises les unes après les autres. Son travail est organisé et structuré par un système de séries, de sous-séries et groupes mis à jour par Maria Morris Hambourg. C
      
    ette organisation procède directement du classement qu'Atget avait choisi pour ses albums dits de “références” tels Référence n° 2, Saint-Cloud ou encore Vieux Paris, Référence n° 8.
     
    Les photographies d'Atget sont classées selon des numéros gravés sur les négatifs et parfois inscrits au dos des épreuves.
      
      
    Les séries regroupent Art dans le vieux Paris, Art dans les environs, Paysages et documents, Paris pittoresque, la Topographie ; les sous-séries, Les Intérieurs, les Parcs parisiens, Sceaux, Saint-Cloud, les Tuileries, Versailles, les Costumes et art religieux ; les groupes, Vieille France, Les Voitures et La Zone.
     
      
      
    À l'intérieur de cette distribution viennent s'ajouter les albums construits sur un projet d'édition et dans lesquels prédomine une cohérence thématique. Ce classement est donc basé sur une distinction de sujets et non, comme d'autres photographes ont pu le faire, sur une distinction de dates ou encore de lieux.
      
    Ce système parfois un peu complexe permet cependant de comprendre la manière dont Atget envisageait son travail comme un projet global.
     
     
     

    Eugène Atget
    Boutique Empire, 21 rue du Faubourg-Saint-Honoré 1902
     

     

    La tradition de l'inventaire des monuments historiques

    L'œuvre d'Atget consacrée au vieux Paris participe directement d'une tradition de l'inventaire des monuments héritée de la Révolution française.
      
    Après les nombreux actes de vandalisme dirigés contre les monuments qui évoquaient l'Ancien Régime, les révolutionnaires se sont en effet préoccupés d'un passé qu'il fallait se réapproprier pour asseoir le nouveau pouvoir.
     
    De la création le 13 octobre 1790 d'une Commission des monuments jusqu'au décret conservateur du 3 brumaire an II (24 octobre 1793), des dispositions furent mises en place pour sauver ce qui restait du patrimoine national.
      
    Cependant, si la transmission du patrimoine de l'Antiquité s'intégrait naturellement au sein d'une identité révolutionnaire qui se réclamait de la démocratie athénienne, les monuments des “siècles obscurs” du Moyen Âge posaient davantage de problèmes.
     
     
    Seules quelques initiatives isolées attribuaient aux monuments de cette période une valeur historique et artistique.
      
    Ainsi, par exemple, en publiant un recueil de gravures représentant des monuments dignes de protection, Aubin Louis Millin entendait “enlever à la faux destructrice du temps” une partie des biens confisqués à l'Église.
      
      
    Il faudra attendre la nomination par Guizot d'un inspecteur des Monuments historiques en 1830 puis la création de la première Commission des Monuments historiques en 1837 pour apercevoir les premiers signes d'une institutionnalisation visant à la protection des monuments historiques en France.
     


     

     

     

    sources

    D.R.

    http://oeil.eklablog.fr/eugene-atget-

    portrait-ii-le-travail-a46990421#

      

      

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Palais Royal Charles Marville 1850

     

    Photographier l'architecture
    par Guillaume Le Gall

     

    Photographie et architecture

    La photographie primitive trouva dans l'architecture un sujet statique idéal qui lui permettait d'effectuer des temps de pose illimités. À cela, il faut ajouter l'intérêt croissant de la société du second Empire pour l'inventaire systématique des monuments anciens, de style gothique en particulier.
    Au surplus, dès 1851, le critique Francis Wey insiste sur la valeur documentaire de la photographie et sur ses qualités à représenter l'architecture :
     
    “Une médiocre épreuve héliographique du portail de Chartres ou de Bourges sera toujours préférable, et comme fini, et comme relief, et comme précision, à la gravure la plus accomplie. Dans toutes sortes de sujets, la reproduction plastique est tout, et la photographie en est la perfection idéale. Telle est même la puissance presque fantastique du procédé, qu'il permet à l'examinateur d'un dessin d'architecture de l'explorer comme la nature même, et d'y faire des découvertes inaperçues sur le terrain.”
     
    Ces capacités que l'on attribuait à la photographie engagèrent la même année la Commission des Monuments historiques à commander à cinq photographes (Baldus, Le Secq, Le Gray, Bayard et Mestral) une mission héliographique en vue de constituer l'inventaire des richesses monumentales de chaque grande région de France. Mais les résultats, pourtant très satisfaisants, de cette mission ne furent jamais publiés. Forts de cette expérience, certains photographes constitueront de leur propre initiative des albums dans l'espoir de les publier.

     

    Édouard Baldus (1813-1882)
    "Vue des deux ailes et des squares. Place Napoléon III", tome I
     
    1856-1857
    Album "Réunion des Tuileries au Louvre. 1852-1857". Recueil de photographies publié par ordre de S. Exc. Mr Achille Fould ministre d'État et la Maison de l'empereur
    Demi-reliure en maroquin vert. Titre au dos décoré du chiffre couronné de Napoléon III
    Don du ministère d'État, 22 juin 1860 ;
     
    © Bibliothèque nationale de France, Réserve des livres rares, département des Estampes et de la Photographie.Ve-79-Fol. à Ve-79c-Fol. Rés.
     

     

      Henri Lesecq (1818-1882)

    Saint-Loup de Naud
     
    1851

    Une approche monumentale : l'exemple de Le Secq

    Jean Louis Henri Le Secq Destournelles (1818-1882) publia la majeure partie de ses clichés pris des cathédrales de Chartres, de Strasbourg et de Reims sous la forme d'albums photographiques. Le Secq décompose l'édifice en parties autonomes qui se suffisent à elles-mêmes. La compréhension de l'édifice se réalise donc par l'accumulation de ces parties.
      
    C'est avec un souci archéologique qu'il reconstitue un ensemble monumental.
    Henri de Lacretelle, commentant le travail de Le Secq, écrit : “Il a rapporté pierre à pierre les cathédrales de Strasbourg et de Reims […].
     
     
    Nous sommes montés, grâce à lui, sur tous les clochers ; nous nous sommes suspendus à toutes les corniches. Ce que nous n'aurions jamais découvert avec nos yeux, il l'a vu pour nous, en posant son appareil sur toutes les hauteurs.” L'album, considéré comme une totalité, avait suscité un tel enthousiasme que Lacretelle n'hésita pas à déclarer que Le Secq, reconstituant Reims et Strasbourg, avait “fait son monument”.
     
     
     
     
    1904 - Eugène Atget
    Saint-Gervais-Saint-Protais
     
     
     
     
    Le monumental se retrouve aussi dans la dimension que les photographes donnaient à leurs épreuves, comme si la monumentalité était proportionnelle à la dimension de l'épreuve photographique. Les photographes de cette époque, les primitifs, se plaçaient dans une tradition de la représentation du monument qui se résumait souvent à faire le “portrait” d'édifices sans appréhender l'espace interne de l'enveloppe architecturale.
     

    L'approche d'Atget

    Pour l'église Saint-Gervais-Saint-Protais, Atget envisage l'étude du monument à l'intérieur et au cœur de celui-ci.
      
    À ce titre, il n'évoque l'extérieur de l'église que par la maquette de la façade.
     
    La lente progression des détails des miséricordes vers les vues plus larges du chœur et des collatéraux introduit une approche spatiale de l'architecture accompagnée d'une analyse volumétrique.
     
     
    Quand Atget photographie l'intérieur de l'église Saint-Séverin, il utilise les rangées de chaises dans les collatéraux pour appuyer le mouvement et l'enchaînement des espaces.
     
    Un éclairage subtil des structures architectoniques, la continuité des arcs vers une percée lumineuse qui feint d'éliminer le mur de l'église sont autant d'éléments qui laissent apparaître une juste appréhension de
    l'architecture gothique.
     
    De la même église, Atget photographie les arcs-boutants à l'extérieur.
     
    Par une fine analyse des structures, il créé une équivalence entre les arcs-boutants, la perspective et l'élévation du collatéral.
     
    Les arcs-boutants qui, par leur fonction, renvoient à l'espace interne de l'église trouvent ici une force évocatrice et métaphorique.

    C'est donc avec une certaine compréhension du volume qu'Atget photographie ces monuments.
     
    En cela, il réussit ce que les photographes du XIXe siècle, trop occupés à inventorier le patrimoine monumental, n'avaient pas intégré :
    l'espace interne de l'architecture.
     

     
     
    sources
     
     
    sources
    D.R.
     
    http://oeil.eklablog.fr/jean-eugene-atget-1857-1927-
    c17984358#!/eugene-atget-portrait-iii-l-
    architecture-et-monuments-a46990891
     
     
     
     
     
     
     
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    EUGENE ATGET.... ( PORTRAIT IV ) .. LA RUE à PARIS

     

     

    Eugène Atget
    Rue Zacharie, en septembre 1899

     

     

    La rue
    par Guillaume Le Gall


    Les transformations d'Haussmann

    Pressée par la révolution de 1848, l'œuvre du préfet Haussmann accomplit avec force les transformations de Paris commencées sous la Restauration.
     
     
    Le pouvoir en place voulait éviter de nouveau tout soulèvement populaire. Pour ce faire, il fut décidé de désengorger le centre de Paris, pour faciliter la circulation mais aussi pour assainir certains quartiers insalubres.
      
    Ainsi, les grandes percées des boulevards participaient de l'organisation générale du nouvel urbanisme parisien.
     
     
     
     
    Rue Mouffetard 1899
     
     
    L'embellissement de Paris passa aussi par l'élévation de monuments. Posés au bout des grandes perspectives ouvertes par les voies de communication nécessaires au développement industriel et moderne dont Napoléon III voulait doter la capitale, les monuments du second Empire vont créer une rupture d'échelle avec le vieux Paris.
      
    Sans saisir les liens consubstantiels entre les monuments et leur environnement, l'administration haussmannienne négligera jusqu'au mépris le tissu urbain mineur.
      
    C'est ce que l'architecte viennois Camillo Sitte qualifia en 1889 de “maladie moderne du dégagement”.
     
     
    Eugène Atget
    17, rue Séguier. Maison du théologien Jacques de Sainte-Beuve
     
     
    À cette critique que Haussmann rencontra maintes et maintes fois, il rétorquait dans ses Mémoires : “Citez-moi un ancien monument digne d'intérêt, un édifice précieux pour l'art que mon administration ait détruit ou dont elle se soit occupée sinon pour le dégager et le mettre en aussi belle perspective que possible.”
     

    L'activité de la rue

    Atget ne photographie jamais les transformations haussmanniennes.
     
     
    Ceci à tel point que l'on peut supposer une démarche consciente et volontaire. Dans tous ses travaux, il évite soigneusement les traces de ces transformations et préfère rendre compte de l’une des conséquences du processus de l'haussmannisation de la ville : la distinction entre un nouveau et un vieux Paris.
     
     
     
      
    Eugène Atget
    Place Saint-Médard, rue Mouffetard 1899
     
     
     
    Le photographe s'intéresse donc à l'ancienne ville et aux activités qui s'y déroulent. Ces activités nombreuses sont, pour Atget, l'image d'un Paris qui persiste, et non pas une simple évocation nostalgique. Bien plus, ce vieux Paris, son mode d'organisation sociale, ses rites et ses usages présentent une véritable alternative à la modernité haussmannienne et à ses mutations.
     
     
     
    Eugène Atget
    Un coin rue Monge 1899
     
    Pour lui, les personnages qui animent ces rues façonnent l'espace urbain et sont, littéralement, la ville. Car les activités des petits métiers, des commerces de rue ou des étalages ne sont pas contraintes par les nouvelles dispositions de l'urbanisme haussmannien.
     
     
     
     
     
    Eugène Atget
    Montmartre, Maison de musette, rue du Mont-Cenis
     
     
    Ainsi, sur les photographies d'Atget, la profusion des marchandises portées à même le corps des marchands confère à la vieille ville une morphologie dynamique et vivante. Les étalages qui débordent sur les trottoirs, brouillant les limites entre l'espace privé et l'espace public, renvoient, eux, à l'organisation spatiale propre à la ville pré-haussmannienne.

     
    Eugène Atget
    Marchand de glaces, boulevard Saint-Michel 1899
     

    Deux villes, deux théâtres

    Atget photographie Paris en prenant le soin que jamais l’œuvre haussmannienne, pourtant largement achevée, n'investisse ses images. Il y avait donc pour Atget “deux villes” dans une même et une seule ville. Aussi, il est commode d'y distinguer deux théâtres et deux décors urbains. Loin des attractions de la vie moderne qui se déroulent sur les grands boulevards, Atget pose le décor de son théâtre urbain en photographiant les rues vides du vieux Paris.
    Eugène Atget
    Sainte-Pélagie en août 1898, démolie en mai 1899. Dans le fond, l'hôpital de la Pitié 1898
     
     
    Quand il photographie l'activité des Parisiens, ceux-ci sont pris dans leur environnement immédiat que constitue le tissu urbain de la ville. Alors que d’un côté, “les façades haussmanniennes, construites isolément les unes des autres, doivent être comprises en un tout, en la seule page qu’elles dressent dans le déroulement du décor qu’elles trouent parfois” (Gustav Kahn), de l’autre côté, Atget photographie la scène d’un théâtre urbain qui renvoie au pittoresque du vieux Paris.
     
     
       
    Eugène Atget
    Rue Villedo 1907
     
    Mais la notion de pittoresque est délicate et recouvre plusieurs sens, parfois contradictoires. Traditionnellement, le pittoresque est une catégorie esthétique [la vision pittoresque, “c'est la capacité de voir avec l'œil d'un peintre” (Reynolds)]. Mais, au XIXe siècle, la notion s'élargit et s'étend aux domaines de la ville et de l'urbanisme. La perception pittoresque devient cette capacité à faire resurgir la ville ancienne en partie disparue. De son côté, par un travail méticuleux sur les formes constitutives d'un passé, Atget évite toute nostalgie pittoresque généralement associée au vieux Paris.
     
     
    Eugène Atget
    Rue de la Montagne-Sainte-Geneviève 1899
    SOURCES

    http://expositions.bnf.fr/atget/arret/06.htm

     

     

     

     

    Eugène Atget
    Vieille maison, coin rue de l'Abbaye et Cardinale 1900

     

     

     

     
     

    Coin de la rue de l'échaudé - rue de Seine - PARIS SAINT GERMAIN DES PRES

     

    Le Paris d'Atget

    sources son BLOG :

    http://www.jeanpierrecrochet.fr/index.php/2009/01/13/2002-atget?cos=1

    "Le Paris d’Atget n’est plus pour beaucoup parmi nous qu’un souvenir d’une délicatesse déjà mystérieuse. Il vaut tous les livres écrits sur ce sujet. Il permettra, sans doute, d’en écrire d’autres."
    Pierre Mac Orlan, Atget photographe de Paris, Henri Jonquières éditeur, 1930


    En se concentrant sur la « zone », cette ère géographique comprise entre les fortifications et la banlieue, Atget fait le portrait d’une population inscrite dans un environnement marginal et spécifique. Plus encore, il photographie un lieu de tension, entre ville et campagne, où une partie de l’histoire de la formation de Paris s’est écrite.


    Atget, une rétrospective


    Les terrains vagues Jacques Réda
    "Appuyé dans cette attitude pensive à mon guidon, je me propose de créer l'Union pour la Préservation des Terrains Vagues. L'U.P.T.V […] Une moitié ou moins de ces espaces devrait être laissée à l'abandon. Avec le danger que représentent ces tas de planches et de plâtre, et l'insalubrité de ces épandages d'immondices et d'eaux sales ? Faîtes à tout hasard piquer vos enfants contre le tétanos, la typhoïde, ils ne s'enhardiront jamais trop. D'ailleurs on aura soin de ne pas abattre les palissades, en tôles et madriers capables de résister cent ans. Car quelque agrément qu'on éprouve quand on y rôde, le terrain vague se déploie d'abord, entre ces interstices, comme un plan de méditation."
    Les ruines de Paris, Paris, Poésie Gallimard, 1993, p. 45-46.





    Eugène Atget Chiffonniers. Porte d'Asnières, Cité Valmy (17e arrondissement) Tirage entre 1913 et 1915 d'après négatif de 1913 Photographie positive sur papier albuminé, d'après négatif sur verre au gélatino-bromure. Épreuve : 17,3 x 21,1 cm. Support : 39,4 x 27,5 cm© Bibliothèque nationale de France, Estampes Oa 173c réserve, microfilm : G045827. Mentions manuscrites au dos : numéro de négatif, et sur le support : titre et date de négatif : 1913





    Eugène Atget Repasseur Tirage de 1899 ou 1900 d'après négatif de 1899 Photographie positive sur papier albuminé, d'après négatif sur verre au gélatino-bromure. Épreuve : 21,5 x 17,2 cm© Bibliothèque nationale de France, Estampes Oa 615 t.1, microfilm : G067169. Mentions manuscrites au dos : titre d'une autre main et numéro de négatif en partie effacé. Épreuve très pâlie





    Eugène Atget Élargissement de la rue du Petit-Pont. Vue prise de la rue Galande, février 1908 Tirage entre 1908 et 1927 d'après négatif de 1908 Photographie positive sur papier albuminé, d'après négatif sur verre au gélatino-bromure. Épreuve : 16,7 x 21,5 cm Numéro de négatif coupé dans l'épreuve en bas à gauche© Bibliothèque nationale de France, Estampes Eo 109b boîte 15, microfilm : H042607, T040644. Mentions manuscrites au dos : titre et numéro de négatif






    Chiffonniers Bd Masséna : Porte d'Ivry [13ème arr]. N ° Atget : 342. 1912. Photographie positive sur papier albuminé d'après négatif sur verre au gélatinobromure ; 17,3 x 21,6 cm (épr.) ; 39,4 x 27,5 cm (sup.. [Cote : BNF - Est. Oa 173c rés.

     

     
    Eugène Atget
    Rue de l'Abbaye Paris 6è
     
     

     

     
    Eugène Atget
    Coin rue de l'Ave-Maria
     
     
    Eugène Atget
    Rue Saint-Jacques, coin Saint-Séverin 1899
     
     
     
    Eugène Atget
    Palais-Royal, passage du Perron. Mai 1906
     
     
    Eugène Atget
    Passage Hulot, 41 rue Montpensier, juin 1906
     
     
     
    Eugène Atget
    Passage Beaujolais, 47 Montpensier, mai 1906
     
     
     
    Eugène Atget
    Boutique, 26 rue Sainte-Foy 1903
     
    Eugène Atget
    Rue Saint-Julien-le-Pauvre 1899
     
     
     
     
     
     
     
    Eugène Atget
    Cul-de-sac Fiacre, 81 rue Saint-Martin (4e arrondissement)
    1911
     
     
    Eugène Atget
    Impasse de la Salembière, 1898
     
     
     
    Eugène Atget
    Cour, 22 rue Quincampoix 1912
     
     
     
    Eugène Atget
    Impasse du Bœuf, rue Valette, 1898-1899
     
     
     
    Eugène Atget
    Puit (sic), cour, ancien couvent des Minimes de Chaillot,
    9 rue Beethoven à Passy 1901
     
     
     
    Eugène Atget
    Vieille ferme, 262 rue Saint Jacques, 1903
     
     
     
     
    Eugène Atget
    Passy : rue Berton 1900
     
     
     
     
    Eugène Atget
    Le passage des eaux à Passy 1900
     
     
    Eugène Atget
    Rue Brisemiche 1899
     
    sources
    photographies
     
       
     
     
     
     

     

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    EUGENE ATGET.... ( PORTRAIT V )... LES HABITANTS... les ZONIERS..

     

    Eugène Atget 1912
    Zoniers. Porte d'Italie (13e arrondissement)

     

    Les fortifs et la zone

    No man's land inconstructible, la zone est un anneau de 300 mètres de large qui entoure Paris au-delà des fortifications de Thiers laissées à l'abandon.
     

    C'est dans cette zone que se regroupent les chiffonniers pour y vivre et trier leur butin.
    Eugène Atget, photographe infatigable de Paris, est un des rares photographes à s'être intéressé à la zone au tournant du XXème siècle.

    Les habitants
    par Guillaume Le Gall


    Petits métiers et habitants

    Sur la scène de ce théâtre urbain, Atget photographie l'activité du commerce de la rue (petits métiers, boutiques, étalages, etc.).

    La série des petits métiers d’Atget, commencée en 1897, s’inscrit dans une longue tradition iconographique qui s’affirme comme un genre, et à l’intérieur duquel nous distinguons deux types de productions différentes. L’une est d’origine populaire (la production des graveurs de la rue Saint-Jacques par exemple), l’autre relève davantage des grandes suites d’auteurs
    (Abraham Bosse, Bouchardon, etc.).
     
     
     
       
    Eugène Atget 1912
    Zoniers. Porte d'Italie (13e arrondissement)
     
     
    Certaines photographies de petits métiers d’Atget présentent des analogies formelles et structurelles avec ces dernières. Seulement, le photographe ne se contente pas de réinterpréter cette tradition,
    il réussit à inventer un nouveau style documentaire.
     
     
     
     
     
    Eugène Atget
     
    Zoniers. Poterne des Peupliers (13e arrondissement)
     
     
     
     
     
     
     
      
      
      
    Chez Atget, en effet, le petit métier ne se réduit pas au seul motif pittoresque que le folklore du XIXe siècle avait mis à la mode, mais intègre celui-ci dans son environnement proche.
     
     
     
     
     
     
      
    Eugène Atget
    Zoniers. Poterne des Peupliers (13e arrondissement) 1912
     
    Après avoir photographié les petits métiers, Atget s'intéresse aux étalages, aux boutiques et aux marchés. Ces activités présentent pour lui des aspects qui participent à la morphologie générale du vieux Paris. Ainsi, les marchandises exposées sortent du cadre strict de la boutique, débordent sur les trottoirs.
     
     
     
     
      
      
    Eugène Atget
     
    Zoniers. Porte d'Italie (13e arrondissement)
     
     
      
      
    Les kiosques, notamment, deviennent chez Atget des formes anthropomorphiques qui rappellent les marchands ambulants photographiés quelques années plus tôt, et s'opposent au nouveau développement du commerce que sont les grands magasins de la ville haussmannienne.
     
     

    Zoniers et populations marginales

    Le vieux Paris n'est pas seulement une nouvelle catégorie de l'histoire urbaine inventée par des personnalités attachées au souvenir d'un passé, il est l'une des conséquences majeures de l'haussmannisation. Les grands travaux de rénovation urbaine ont fait apparaître, par contraste, le vieux tissu urbain comme une trace de l'ancienne ville.
      
    Dans une certaine mesure, Atget rend compte de ce processus.
      
    Mais le photographe ne s'arrête pas à la seule description de la ville comme artefact, il élargit son champ d'intérêt à la population marginalisée par les transformations urbaines. Ainsi, les habitants de la zone, périphérie du centre haussmannien, constituent pour lui un sujet qu'il va traiter sous la forme d'un album
    Les Zoniers.
     
     
     
     
     
      
      
    Eugène Atget
    Porte d'Ivry, 18 et 20 impasse Masséna, sur les fortifications (13e arrondissement), 1913
     
     
    Propriété de l'armée, cette zone était non aedificandi, c'est-à-dire qu'aucune habitation fixe ne devait s'y construire.
      
    Dans cet album, Atget fait le portrait d'une population démunie qui vit sur une zone située entre les fortifications et la banlieue. Il dresse une typologie des constructions éphémères et, souvent, photographie les zoniers dans leur environnement immédiat.
     
     

     
      
      
    Eugène Atget
    Marchande de mouron 1899
     
     
    Le propos d'Atget est assez clair. Alors que le centre de Paris se modernise et offre un certain confort, les marges de la ville sont habitées par une population laborieuse. Atget fait le constat de cette configuration urbaine et invente une nouvelle approche documentaire en photographie.
      
    C'est en partie pour son nouveau style documentaire que de nombreux photographes des années vingt vont le tenir pour le précurseur de la photographie moderne.
     

     
     
     
     
     
     
      
    Eugène Atget
     
    Zoniers. Poterne des Peupliers
      
    (13e arrondissement)
     
     
     
     
     
     
     
     
      
    Eugène Atget
    Zoniers. Porte de Choisy
    (13e arrondissement)
     
     
     
     
     
     
     
     
    Eugène Atget
    Chiffonniers. Boulevard Masséna
    (13e arrondissement)
     
     
     
     
     
     
     
      
    Eugène Atget
    Zoniers. Porte d'Ivry
    (13e arrondissement)
     
     
     
     
     
     
     
     
    Eugène Atget
    Chiffonnier. Cité Trébert, porte d'Asnières (17e arrondissement)
     
     
     
     
     
     
     
    Eugène Atget
    Intérieur d'un chiffonnier. Boulevard Masséna (13e arrondissement)
     
     
     
     
     
     
     
    SOURCES
     
     
     sources D.R.
    blog - l'oeil
    http://oeil.eklablog.fr/eugene-atget-portrait-v-
    les-habitants-les-zoniers-a46991955#
     
     
     
     
     

     

     

     

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  • EUGENE ATGET ... ( VI ) PARIS Vè et VIè arrondissement

     

     

    Eugène Atget : cour du Dragon

    Cour du Dragon, vers 1900
    quartier Saint-Germain-des-Prés, Paris VIè

     

     

    Belle composition dynamique servie par des perspectives et courbes harmonieuses,
    contrariées par le chaos des voitures à bras du premier plan.
    On remarque sur la gauche l'enseigne de l'atelier de ferronnerie "Aux Fabriques St
    Germain Maison Anglade, ancienne maison Julien". Des lits en fer s'entassent sur la
    droite. Il est intéressant de souligner que Man Ray a acquis une variante de cette image. 

    Très belle épreuve qui a conservé ses tonalités d'origine.

    La cour du Dragon fut connue sous cette dénomination avant que la rue y prît part ; mais elle ne servait pas encore de passage au beau milieu du règne de Louis XIV.

    C'était alors l'ancienne Académie, dite bientôt l'académie Royale, sous la direction de Longpré et de Bernardy. Elle comptait autant de pensionnaires que la nouvelle, ouverte rue des Canettes.

     

    L'une et l'autre suivaient à l'envi les traditions de la première institution de ce genre, fondée par Pluvinel, sous la régence de Marie de Médicis.

     

    Les jeunes gens y apprenaient surtout ce dont un gentilhomme se passe le plus difficilement l'équitation, les armes, les mathématiques et la danse.

    En cette cour du Dragon, rue du Sépulcre, demeurait vers l'année 1770 Mlle Dubois, de la Comédie-Française, chez laquelle M. de Sarral avait ses grandes entrées, dans le même temps que Dorat ses petites.

     

    Eugène Atget : Cour de Rohan 2

    Cour de Rohan, 1915
    quartier de la Monnaie, Paris VIè

    Cette image met en valeur la richesse du décor floral qui donne à ce lieu secret une
    atmosphère doucereuse, malgré des façades modestes.
    Belle épreuve aux tonalités bien conservées

     

    L'hôtel de Rohan a été construit en 1705 par l'architecte Delamair pour le comte du fils du prince et de la princesse de Soubise, d'abord évêque de Strasbourg avant d'être nommé cardinal de Rohan.

     

    L'hôtel a accueilli quatre cardinaux de Rohan. Napoléon Ier en fit le siège de l'Imprimerie impériale et du dépôt des Archives nationales. L'hôtel de Rohan abrite aujourd'hui une partie des archives nationales. A voir Le bâtiment en lui-même Les Chevaux du soleil sculptés par Robert Le Lorrain. Le cabinet des Singes.

     

    A faire Visiter ce superbe hôtel particulier A proximité Le musée Picasso

    L'hôtel de Soubise

    Eugène Atget : Cour de Rohan

    Cour de Rohan, 1915
    quartier de la Monnaie, Paris VIè

     

    Remarquons sur la gauche au premier étage le couple à la fenêtre ainsi que les cages à
    oiseaux.


    Epreuve aux tonalités homogènes. Fente de 2 cm dans la partie supérieure gauche de
    l'épreuve. Petit fente et pli dans la partie supérieure droite. Traces de punaise dans la
    partiie intérieure droite

     

    Eugène Atget : rue de la Huchette

    Rue Xavier Privas vue depuis le croisement avec

    la rue de la Huchette, vers 1900
    quartier de la Sorbonne, Paris Vè

     

    Le renfoncement sur la droite avec les vitrines en biais et le balcon existent toujours. Les
    affiches collées sur le pignon de l'hôtel de Vannes vantent les bains de mer àFouras et
    aux Sables d'Olonne. Les commerces en vis à vis sont des débits de boissons...

    « Son appellation vient d'une enseigne attestée à la fin du XIIIe siècle : la Huchette d'or. Célèbre dès la fin du Moyen Âge pour ses auberges, et au XVIIe siècle pour ses rôtisseurs et ses cabarets, elle était aussi malfamée, et ses coupeurs de bourses renommés. Les maisons anciennes y sont nombreuses.

    Au no 14, à l'angle de la rue du Chat qui pêche, un médaillon plaqué sur la façade est orné d'un Y, rébus pour « lie-grègues », lacets de fixation entre culottes et hauts-de-chausse. La rue a retrouvé son activité bourdonnante du Moyen Âge avec l'implantation de nombreux restaurants méditerranéens ou exotiques


     

    Eugène Atget : Le château Rouge

    Le Château Rouge, rue Galande, 1899
    quartier de la Sorbonne, Paris Vè

     

    Il est intéressant de rappeller la réputation de traquenard du Château Rouge, où gueux et
    alcooliques se retrouvaient au XIXè siècle. Au dessus du porche "Ancienne Maison
    Cadoux", "vins, cafés, bières...".

    .

    LE CHATEAU ROUGE RUE GALANDE

    Par Bernard Vassor
    medium_Château_rouge_rue_galande_tondeur_010_sepia.jpg
    medium_CHATEAU_ROUGE_RUE_GALANDe_11.jpg
    Son nom, le Château Rouge, lui vient de la
    façade peinte en rouge "sang-de-boeuf 3

    57 rue Galande*

    Certains historiographes prétendent que ce fut la demeure

    de Gabrielle d'Estrée, la favorite d'Henri IV ????

    Sur les gravures du XIX° siècle, nous voyons que le prédécesseur

    de Pierre Trolliet, était un nommé Cadiou.

    Le Château-Rouge était le tapis-franc le plus infâme du quartier de la place Maubert. entre l'allée d'un hôtel louche et la porte d'un "assommoir" s'ouvrait un long couloir étroit. L'entrée du cabaret, était une vaste et close chambrée, de sordides buveurs attablés, hommes en blouses et filles crottées, abrutis par l'alcool. L'arrière -boutique était réservée aux riches souteneurs en vestes de velours et casquettes à pont.

     

    Le raide, la verte et le gros-rouge étaient les seules boissons consommées dans ce lieu. C’était un asile de nuit pour vagabonds qui moyennant quelques centimes, étaient admis à « dormir à la corde», c’est-à-dire assis sur un banc, la tête appuyée contre une corde qu’on lâchait à deux heures du matin. Les pauvres bougres étaient alors jetés à la rue par le patron armé d’un nerf de bœuf, aidé dans sa triste besogne par des garçons qu’il a recruté parmi des lutteurs.

     

     

    Eugène Atget : Saint séverin

    Saint Séverin, vers 1900
    quartier de la Sorbonne, Paris Vè

     

     

     

    Eugène Atget : impasse des Boeufs

     

     

    Impasse des boeufs, rue Valette, 1898
    quartier de la Sorbonne, Paris Vè

    Dans cette image où les façades délabrées s'imbriquent en trompe l'oeil, on aperçoit sur la
    droite une échope de cordonnier

    "Ressemelage hommes dames,

    talons hommes dames" et
    une enseigne peinte de fabrique d'appareils

    photographiques "Ancienne maison Misoir".
    Fente de 1 cm en haut à gauche de l'image.

     

    Eugène Atget : Saint Julien Le Pauvre

     

    Saint-Julien-le-Pauvre, 1898
    quartier de la Sorbonne, Paris Vè

    Jolie vue dans laquelle le vieil homme assis devant l'entrée

    permet d'établir une échelle.

     

    D'abord modeste chapelle d'un hospice élevé au carrefour de deux grandes voies romaines partant de Lutèce, elle fut détruite lors de

    l'invasion des Normands en 886. En ruine, Henri Ier en fit ensuite don à l'évêque de Paris vers 1030. L'église actuelle ne fut ensuite

    commencée que vers 1170 et terminée vers 1240, ce qui en fait l'une des plus anciennes de Paris.

    En 1655, elle est cédée à l’Hôtel-Dieu de Paris.

    Durant la Révolution française elle est déclarée bien national et devient grenier à sel en 1790. Elle retrouve sa vocation religieuse en 1826 et est consacrée au rite byzantin en 1886.

    Une iconostase réalisée en 1900 sépare le chœur de la nef.

     

    Une dalle de l'ancienne voie romaine de Lutèce à Orléans

    se trouve en bas et à droite de la façade

     

    Eugène Atget : Saint Julien le Pauvre

    Saint-Julien-le-Pauvre, 1898
    quartier de la Sorbonne, Paris Vè

    Remarquons au premier plan sur la droite la femme près du puits et les vestiges de
    colonnes ouvragées dans les restes du ramparts.

     

    Eugène Atget : Saint Julien le Pauvre

    Saint-Julien-le-Pauvre, 1898
    quartier de la Sorbonne, Paris Vè


    Remarquons au fond de la cour, un réduit contenant

    bombonnes de vin, tonneaux et
    divers objets.

     

    Eugène Atget : Rue laplace et MOntagne Sainte Geneviève

     

    Angle de la rue Laplace et de la rue de la Montagne-Sainte-
    Geneviève, 1898

    quartier de la Sorbonne, Paris Vè


    Cette prise de vue vers l'église Saint-Etienne-du-Mont met en valeur le premier plan, où
    l'on aperçoit une exceptionnelle enseigne "Lecture" en forme de livre ouvert.
    A l'angle des rues, se trouve l'épicerie "F. Morlé" surmontée d'une enseigne "Ancienne maison
    Audois, fruits et primeurs, salaisons d'Auvergne, Chocolat Vinay".
    Sur la devanture de droite, la presse parisienne côtoie des bêches et des balles pour enfants.

     

     

    Eugène Atget : auberge du Cheval Banc

     


    Auberge du Cheval Blanc, 4 rue André Mazet, 1908
    quartier de la Monnaie, Paris VIè

     

    L'Auberge du Cheval Blanc est un ancien relais de Poste, d'où partaient, sous le règne de
    Louis XIV, les diligences pour Orléans.

    Remarquons les rideaux du rez-de-chaussée, qui
    contrastent avec la façade décrépie de l'édifice.

     

     

    Image

    Paris
    Cour de l'Auberge du Cheval Blanc, rue Mazet


    Un magnifique coupe-gorge à la Louis XIII !

     

    Eugène Atget : Auberge du Cheval Blanc

    Auberge du Cheval Blanc, 4 rue André Mazet, 1908
    quartier de la Monnaie, Paris VIè

     

    L'Auberge du Cheval Blanc est un ancien relais de Poste, d'où partaient, sous le règne de
    Louis XIV, les diligences pour Orléans.

    Déchirures sur le bord supérieur et le côté gauche, ainsi que deux traces de
    manipulations. Pli à l'angle inférieur droit.

     

    Eugène Atget : Rue Saint André des Arts

    27 rue Saint-André-des-Arts, depuis la rue Gît-le-Coeur. 1899
    quartier de la Monnaie, Paris VIè

     

    Au n° 27 rue Saint-André-des-Arts, se trouve le bel Hôtel Duchesne (dit également
    Maison des Trois Chapelets) dont l'actuelle façade ornée d'un élégant balcon date de
    1748. Au rez-de-chaussée de l'hôtel particulier se trouvent, sur la gauche, une boutique
    "d'éclairage" et "transformation de lampes en tout genre" et, sur la droite, la "Boucherie
    St André des Arts L. Duval".

     

    L'hôtel abrite également la "Clinique des Yeux du Dr
    Landolt" ainsi que l'établissement "M. Gabriel, Peinture Vitrerie".
    Remarquons au premier la réclame du marchand de vin

    de la rue Gît-le-Coeur "[...]des vins sans eaux".

     

    Image

    Rue de Buci PARIS 6è

     

    Cette voie fut ouverte au XIIIe siècle. Elle prit le nom de Buci dès 1352 en l'honneur de Simon de Buci, premier Président au Parlement de Paris en 1341 qui acheta en 1350 la porte Saint-Germain sur laquelle donnait cette rue.

    Elle fut également appelée :

    « rue qui tend du Pilori à la Porte de Buci »,

    car un pilori existait à côté de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés en vertu d'une charte accordée par Philippe-le-Hardi à cette abbaye.

     

    À l'angle de la rue de Buci et de la rue Dauphine, chez le traiteur Nicolas Landelle, de 1729 à 1739, se réunissait la célèbre goguette du Caveau, première du nom. La salle basse où elle se réunissait donna son nom à la société. Il se perpétuera jusqu'en 1939, à travers quatre sociétés successives différentes.

     

    • Le Café de Buci, situé à l'angle des rues de Buci, Mazarine et Dauphine, classé aux monuments historiques
    • Le Molière, situé au 12 rue de Buci est classé monument historique. En effet, à quelque mètres se tenait le jeu de paume de la Croix Blanche,de plus, ce fut le lieu où Jean-Baptiste Poquelin pris son célèbre pseudonyme, Molière.

     

     

     

    lien intéressant

     

    http://www.eugene-atget.com/atget-3-decembre-

    2011-yvesdimaria.pdf

     

    http://www.eugene-atget.com/pages/f

    iches/chateau-rouge.html

     

     

     

     

     

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